DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Montrosier, Eugène: Ernest Duez
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0444
ERNEST DUEZ
La mort qui a foudroyé, en pleine force,
dans la forêt de Saint-Germain, le peintre dont
le nom se lit en tête de cette courte étude, a
causé une douloureuse émotion parmi le monde
des artistes. Des regrets unanimes se sont levés
dans tous les cœurs sincèrement affectés ; et
plus d'un, parmi nous, a fait un retour sur soi-
même et interrogé anxieusement cet avenir incertain : demain.
Ernest Duez paraissait destiné à vivre de longs jours. Il avait
l'équilibre harmonieux du corps et de la pensée, la fixité d’idées, la
netteté de vue qui particularisent les chercheurs d’idéal. Ce ne fut pas
un puissant créateur, un producteur de génie; ce fut, tout simple-
ment, un homme de son temps, un inquiet. L’idéal qu’il rêvait
d’atteindre lui semblait toujours s’éloigner dès qu’il voulait s’en
approcher. Combien de fois pourtant il a conquis le succès !
Ses premiers essais ne pouvaient permettre de préjuger de son
avenir. Peinture religieuse, peinture de genre l'attirèrent sans le
retenir. Dès le début, on devine qu’il nourrit un projet, qu’il s’ap-
prête à une évolution qui pourrait bien être définitive.
Bientôt, en effet, il entre dans le naturalisme, il s’attaque à la
La mort qui a foudroyé, en pleine force,
dans la forêt de Saint-Germain, le peintre dont
le nom se lit en tête de cette courte étude, a
causé une douloureuse émotion parmi le monde
des artistes. Des regrets unanimes se sont levés
dans tous les cœurs sincèrement affectés ; et
plus d'un, parmi nous, a fait un retour sur soi-
même et interrogé anxieusement cet avenir incertain : demain.
Ernest Duez paraissait destiné à vivre de longs jours. Il avait
l'équilibre harmonieux du corps et de la pensée, la fixité d’idées, la
netteté de vue qui particularisent les chercheurs d’idéal. Ce ne fut pas
un puissant créateur, un producteur de génie; ce fut, tout simple-
ment, un homme de son temps, un inquiet. L’idéal qu’il rêvait
d’atteindre lui semblait toujours s’éloigner dès qu’il voulait s’en
approcher. Combien de fois pourtant il a conquis le succès !
Ses premiers essais ne pouvaient permettre de préjuger de son
avenir. Peinture religieuse, peinture de genre l'attirèrent sans le
retenir. Dès le début, on devine qu’il nourrit un projet, qu’il s’ap-
prête à une évolution qui pourrait bien être définitive.
Bientôt, en effet, il entre dans le naturalisme, il s’attaque à la