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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 15.1896

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Nr. 6
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Tourneux, Maurice: Études d'iconographie française, 1, Un portrait apocryphe de Mme Geoffrin, faussement attribué à Chardin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24681#0497

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ÉTUDES D’ICONOGRAPHIE FRANÇAISE

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ici hors de cause, mais on n’a retrouvé jusqu’à présent aucun des por-
traits envoyés par lui aux Salons de l’Académie1; et, cependant, il
n’est peut-être pas, après Greuze, d’artiste du siècle dernier dont les
experts dans l’embarras se soient plus volontiers servi, lorsqu’ils
avaient à parer leur marchandise. Tel est le cas de la superbe pein-
ture dont M. Ch. Waltner nous donne aujourd’hui une interprétation
digne d’elle.

Les visiteurs du musée Fabre, à Montpellier, ont tous gardé le
souvenir de cette toile, acquise en 1839 du marquis de Montcalm et
inscrite au catalogue sous le titre de Portrait de Mme Geoffrin, par
Chardin. Un moment on put espérer que cette double erreur, relevée
dès 1865 par Clément de 14is2, allait disparaître du livret qui l’avait
trop longtemps accréditée. En 1878, la municipalité de Montpellier
fut du petit nombre de celles qui répondirent à l'appel de la direc-
tion des Beaux-Arts et contribuèrent à i exhibition, à la lois éphé-
mère et tardive, de portraits nationaux installée dans l’une des salles
du Trocadéro. Le pseudo-Chardin lit partie de cet envoi, et s’il n’y
eut qu’une voix sur la valeur intrinsèque de l’œuvre, Paul Mantz
déclara ici même qu’il ne ressemblait « pas plus à un Chardin, qu’un
Botticelli ne ressemble à un van Ostade. L’inexactitude de la dési-

1. Ces portraits sont les suivants : le Chimiste dans son laboratoire (1737),
gravé, en 1744, par Lépicié, sous ce titre : le Souffleur, et dont, à ce que suppo-
sent MM. de Goncourt, le Philosophe occupé de sa lecture, du Salon de 1753, ne
serait qu’une répétition (ce serait aussi, d’après la Bigarrure et Fréron, le propre
portrait du peintre Aved); Mme Le ... (Lcnoir), tenant une brochure (1743), gravée
par !.. Surrugue et par Houston (en manière noire) ; il/*** ayant les mains
dans son manchon et il/. André Levret, de l’Académie de Chirurgie (1746), gravé
par Louis Le Grand ; M. Antoine Louis, professeur et censeur royal de chirurgie,
portrait en médaillon (1757), gravé, en 1766, par Miger. Par contre, MM. de Gon-
court avaient pu voir trois portraits de femmes jusqu’alors inconnus et non
décrits, — l’un, de la plus belle qualité (chez Mm" la baronne de Conantre),
représentant une vieille femme tenant un chat sur ses genoux, dont l’authenticité
semblait aux deux frères d’autant, moins douteuse qu’ils possédaient eux-mêmes
un croquis de Chardin pour ce portrait; un autre (appartenant à M. Chevignard),
signé et daté de 1773, « d’une coloration à la fois briquetée et froide, qui fait
penser à la détestable peinture saxonne »; le troisième (chez M. Camille Marcille)
où, selon eux, tout était de Chardin, sauf la tête. « N’y aurait-ils pas, ajoutaient-
ils, une hypothèse à risquer? Le compagnon d’atelier, l’ami d’Aved, n’aurait-il
pas quelquefois habillé un portrait d’Aved, qui serait alors un Chardin jusqu’au
cou ? »

2. Les Musées de province, seconde édition entièrement refondue. Paris,
\'ve Jules Renouard, 1872, in-12.

xv. — 3' PÉRIODE.

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