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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
antérieure du socle, mais de façon assez fruste. L'un et l’autre sont, en
revanche, très lisibles dans le protocole complet, gravé sur la face
supérieure du socle.
En voici la légende : « L’aimée d’Amon-Râ, maître des Trônes-des-
Deux-Terres (le temple de Karnak), seigneur de Thèbes, maître du
Ciel; — l’épouse divine, aux mains pures, la reine des Deux-Terres
(ou d’Egypte), Mautemhat Sit Avon, — la divine adoratrice d’Amon,
maîtresse des Diadèmes, Kakomama Mi Maüt, — la rénovatrice de vie
qui s élève sur le trône de Tefnout à jamais! »
Champollion était déjà en mesure d’établir que Karomama
appartenait à la dynastie bubastite. Nous savons aujourd’hui qu’elle
était fille du grand-prêtre d’Amon, Namourot, lequel était fils du roi
Osorkon II. Petite-fille de roi, et ayant peut-être par sa mère, et
très certainement par ses ascendants féminins, du sang ramesside
dans les veines, elle épousa son cousin, le roi Takelot II, fils du roi
Sheshonk II, qui était frère du grand-prêtre Namoiirot. En défini-
tive, son règne est à placer au commencement du ix° siècle avant
Jésus-Christ, grâce au synchronisme biblique qui nous donne une
excellente base pour le règne de Seshonk Ier (Sesac), fondateur de la
dynastie.
Sur les quatre faces latérales, une inscription dédicatmre de
deux lignes, malheureusement interrompue par une vaste lacune,
nous apprend que la statuette avait été exécutée, par les soins d’un
Père Divin d’Amon, pour être déposée dans lune des chapelles
situées derrière le sanctuaire du grand temple de Karnak.
Ligne 1 : « Mon rôle est d'affermir le nom de la Régente dans le
temple d'Amon. J’ai élevé [cette] statue à sa Grâce... dans l’opistho-
dome pour exalter sa beauté qui... je lui ai bâti une chapelle imagée
jusqu’au plafond. J’ai institué en son honneur des fêtes en tous genres
comme on n’en avait jamais vu. Si j’ai cherché à glorifier ma maîtresse,
certes on le répétera dans la suite des siècles. C’est par mes soins
qu’a été exécutée cette statue : c’est l’œuvre du Père Divin d’Amon,
intendant du Trésor, Iôhtouwnakht. »
Ligne 2 : « Oh ! gens de Thèbes, aimés des dieux, tel est le mérite,
tel sera l’honneur, la récompense... sans bornes. J’ai commencé sa
chapelle terrestre (par opposition à sa tombe) et cherché à l’emmurer
pour la durée des siècles, en vue de sa ruine dans l’avenir. J’ai fait
reproduire l’image de sa patronne... cette offrande a réjoui son
cœur1 (?). Fait par le Père Divin d'Amon, Roi des Dieux, l’intendant
i. Traduction incertaine ; le texte est ici très obscur,
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antérieure du socle, mais de façon assez fruste. L'un et l’autre sont, en
revanche, très lisibles dans le protocole complet, gravé sur la face
supérieure du socle.
En voici la légende : « L’aimée d’Amon-Râ, maître des Trônes-des-
Deux-Terres (le temple de Karnak), seigneur de Thèbes, maître du
Ciel; — l’épouse divine, aux mains pures, la reine des Deux-Terres
(ou d’Egypte), Mautemhat Sit Avon, — la divine adoratrice d’Amon,
maîtresse des Diadèmes, Kakomama Mi Maüt, — la rénovatrice de vie
qui s élève sur le trône de Tefnout à jamais! »
Champollion était déjà en mesure d’établir que Karomama
appartenait à la dynastie bubastite. Nous savons aujourd’hui qu’elle
était fille du grand-prêtre d’Amon, Namourot, lequel était fils du roi
Osorkon II. Petite-fille de roi, et ayant peut-être par sa mère, et
très certainement par ses ascendants féminins, du sang ramesside
dans les veines, elle épousa son cousin, le roi Takelot II, fils du roi
Sheshonk II, qui était frère du grand-prêtre Namoiirot. En défini-
tive, son règne est à placer au commencement du ix° siècle avant
Jésus-Christ, grâce au synchronisme biblique qui nous donne une
excellente base pour le règne de Seshonk Ier (Sesac), fondateur de la
dynastie.
Sur les quatre faces latérales, une inscription dédicatmre de
deux lignes, malheureusement interrompue par une vaste lacune,
nous apprend que la statuette avait été exécutée, par les soins d’un
Père Divin d’Amon, pour être déposée dans lune des chapelles
situées derrière le sanctuaire du grand temple de Karnak.
Ligne 1 : « Mon rôle est d'affermir le nom de la Régente dans le
temple d'Amon. J’ai élevé [cette] statue à sa Grâce... dans l’opistho-
dome pour exalter sa beauté qui... je lui ai bâti une chapelle imagée
jusqu’au plafond. J’ai institué en son honneur des fêtes en tous genres
comme on n’en avait jamais vu. Si j’ai cherché à glorifier ma maîtresse,
certes on le répétera dans la suite des siècles. C’est par mes soins
qu’a été exécutée cette statue : c’est l’œuvre du Père Divin d’Amon,
intendant du Trésor, Iôhtouwnakht. »
Ligne 2 : « Oh ! gens de Thèbes, aimés des dieux, tel est le mérite,
tel sera l’honneur, la récompense... sans bornes. J’ai commencé sa
chapelle terrestre (par opposition à sa tombe) et cherché à l’emmurer
pour la durée des siècles, en vue de sa ruine dans l’avenir. J’ai fait
reproduire l’image de sa patronne... cette offrande a réjoui son
cœur1 (?). Fait par le Père Divin d'Amon, Roi des Dieux, l’intendant
i. Traduction incertaine ; le texte est ici très obscur,