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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 1
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Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle (Nouvelle Série), 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0082
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LA DÉCORATION DE VERSAILLES

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LAcadémie Française. Mme de Mailly ne l'a en, d’ailleurs, guère plus
d’une année, le goût du Roi pour Mmc de la Tournelle ayant renvoyé
de Versailles la sœur aînée, le 3 novembre 1742. A partir de ce mo-
ment, le Roi, qui l’a fait démeubler, a perdu, au moins pour un
temps, l’habitude de s’en servir1. Mme de Ghâteauroux a voulu être
logée d’une façon beaucoup plus somptueuse. Elle a habité dans une
partie toute différente du Château, à l’étage de l’attique, sur les Grands
Appartements2, et sa sœur, Mme de Lauraguais, lui fut donnée pour
voisine. Elle se montre très satisfaite, dans sa correspondance avec
le duc de Richelieu, de la vaste et commode installation qu’elle y
trouve et qui lui permet de recevoir la Cour. La vue, tout au moins,
y est admirable sur le parterre du Nord. Ou devra chercher l’appar-
tement de M*° de Châteauroux de la quatrième à la dixième fenêtre
do la façade, à partir de l’angle du Salon de la Guerre.

Ce n’est pas seulement le souvenir de Mme de Châteauroux qui
doit s’attacher désormais à ce point du Château ; il y en a un autre, qui
n’est pas d’intérêt moindre. Lorsque le duc de Luynes dit, en parlant
de Mme de Pompadour, le 14 septembre 1745 : « Elle loge dans l’apparte-
ment de Mme de Châteauroux, où l’on a fait quelques changements »,
il parle des pièces dont il vient d’être question. C’est là queMmede Pom-
padour a vécu, triomphé, et a affermi sa faveur, jusqu’au moment oïl
elle a obtenu l’appartement du rez-de-chaussée, situé à peu près au-
dessous de celui qu’elle quittait et où elle devait mourir. Je pourrais
essayer de faire, grâce aux rapports des Râtiments, l’histoire com-
plète de sa nouvelle installation de 1750, où la décoration des boi-
series fut, presque toute, l’œuvre de Verberckt; mais ce travail serait
de peu d’intérêt, cette décoration ayant été entièrement défigurée
par Mesdames d’abord, puis par le roi Louis-Philippe, pour disposer
ces longues séries de portraits de maréchaux, qu’il aurait si bien pu
mettre ailleurs.

Dans « l’appartement du haut », les deux pièces principales,
chambre et cabinet, avaient été refaites plus ou moins complètement
en 1748, et mises en vernis, suivant une mode du moment, que j’ai

1. Luynes, VI, 291. J'ai lieu de supposer qu'il fui remeublé, en mai ou avril
1743, pour Mme d’Étioles, en attendant le marquisat et la présentation.

2. Les mémoires sont unanimes pour la désigner, dès qu’on les lit avec un
peu d’attention. Au reste, la supposition qu’ils me suggèrent s’est trouvée con-
firmée par un état de logements, conservé par hasard dans le carton O1 1797. C’est
là que la maîtresse eut, pour sa chambre, quatre dessus de porte de Nattier, qui
étaient des portraits de famille.

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XIX. —• 3° PKR 10 DE.
 
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