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Nr. 1
DOI article:Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle (Nouvelle Série), 1
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0081
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Quand à la décoration en vernis Martin, on l’a vue indiquée plus haut,
dans les rapports des Bâtiments. En 1763 encore, la pièce voisine,
celle qui complète la mansarde sur la Cour de Marbre, était réparée
sans qu’on songeât à la dorer : « Lorsque le parquet sera reposé,
ordonnait le Roi, peindre ladite pièce en gris blanc, avec les mou-
lures et les sculptures en vert tendre, le tout à l’encaustique. Net-
toyer les bordures et les redorer, s’il est nécessaire, et mettre ladite
pièce en état. » La dorure actuelle de cette partie des cabinets n’a été
faite, à ce qu’on verra, que pour Mme du Barry L
Sur la Petite Galerie s’ouvrait un cabinet peint en vert, dont il
est question dans Luynes et qui servait de salon de jeu. Les fameux
soupers des Petits Cabinets avaient lieu tout à côté, dans une salle à
manger assez grande, ornée d’un de Troy et d'un Lancret, Le Dé-
jeuner d’huîtres et Le Déjeuner de jambon, tableaux commandés sur
l’exercice de 1733 et conservés aujourd’hui à Chantilly. La pièce
existe encore, à mon avis, et n’est que rétrécie d’un tiers environ de
sa grandeur primitive. Elle est devenue, depuis, la salle à manger de
Mme du Barry. La décoration ancienne est sûrement restée dans l’é-
brasement de deux fenêtres et dans celui d’une porte intérieure
voisine, qui était autrefois une fenêtre. Ces parties de boiseries, où
se trouve très élégamment sculptée la lleur de lys royale, laissent
apercevoir, sous le badigeon moderne, le vernis vert et blanc, qu’il
serait possible de faire reparaître. Ce sera un des travaux de détail
les plus aisés à exécuter, quant l’état des crédits de Versailles per-
mettra la restauration de cette partie abandonnée du Château.
U n’y a aucune place, dans l’histoire très suivie de la Petite
Galerie du Roi et des pièces qui en dépendent, pour la prétendue
installation des maîtresses royales. Je ne veux pas entrer ici dans
une discussion documentée, qui doit trouver sa place ailleurs que
dans une revue d’art; mais je peux indiquer aux curieux, en quelques
mots, l’emplacement exact des principaux appartements où se loca-
lise la chronique intime de la royauté au xvni0 siècle.
Mme de Mailly a été logée par Louis XV seulement en 1741, et
après la mort de Mme de Vintimille, dans un appartement de très
peu d’importance, aménagé spécialement au-dessus de la Petite Ga-
lerie de Mignard. Il est aujourd’hui occupé par le service du Sénat
et serait affecté, le cas échéant, à un historien éminent, membre de
i. O11774. Note des ouvrages ordonnés pendant Compïègne (pièce au-dessus
du cabinet particulier du Roi).
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Quand à la décoration en vernis Martin, on l’a vue indiquée plus haut,
dans les rapports des Bâtiments. En 1763 encore, la pièce voisine,
celle qui complète la mansarde sur la Cour de Marbre, était réparée
sans qu’on songeât à la dorer : « Lorsque le parquet sera reposé,
ordonnait le Roi, peindre ladite pièce en gris blanc, avec les mou-
lures et les sculptures en vert tendre, le tout à l’encaustique. Net-
toyer les bordures et les redorer, s’il est nécessaire, et mettre ladite
pièce en état. » La dorure actuelle de cette partie des cabinets n’a été
faite, à ce qu’on verra, que pour Mme du Barry L
Sur la Petite Galerie s’ouvrait un cabinet peint en vert, dont il
est question dans Luynes et qui servait de salon de jeu. Les fameux
soupers des Petits Cabinets avaient lieu tout à côté, dans une salle à
manger assez grande, ornée d’un de Troy et d'un Lancret, Le Dé-
jeuner d’huîtres et Le Déjeuner de jambon, tableaux commandés sur
l’exercice de 1733 et conservés aujourd’hui à Chantilly. La pièce
existe encore, à mon avis, et n’est que rétrécie d’un tiers environ de
sa grandeur primitive. Elle est devenue, depuis, la salle à manger de
Mme du Barry. La décoration ancienne est sûrement restée dans l’é-
brasement de deux fenêtres et dans celui d’une porte intérieure
voisine, qui était autrefois une fenêtre. Ces parties de boiseries, où
se trouve très élégamment sculptée la lleur de lys royale, laissent
apercevoir, sous le badigeon moderne, le vernis vert et blanc, qu’il
serait possible de faire reparaître. Ce sera un des travaux de détail
les plus aisés à exécuter, quant l’état des crédits de Versailles per-
mettra la restauration de cette partie abandonnée du Château.
U n’y a aucune place, dans l’histoire très suivie de la Petite
Galerie du Roi et des pièces qui en dépendent, pour la prétendue
installation des maîtresses royales. Je ne veux pas entrer ici dans
une discussion documentée, qui doit trouver sa place ailleurs que
dans une revue d’art; mais je peux indiquer aux curieux, en quelques
mots, l’emplacement exact des principaux appartements où se loca-
lise la chronique intime de la royauté au xvni0 siècle.
Mme de Mailly a été logée par Louis XV seulement en 1741, et
après la mort de Mme de Vintimille, dans un appartement de très
peu d’importance, aménagé spécialement au-dessus de la Petite Ga-
lerie de Mignard. Il est aujourd’hui occupé par le service du Sénat
et serait affecté, le cas échéant, à un historien éminent, membre de
i. O11774. Note des ouvrages ordonnés pendant Compïègne (pièce au-dessus
du cabinet particulier du Roi).