DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:Nolhac, Pierre de: La décoration de Versailles au XVIIIe siècle (Nouvelle Série), 1
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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eu plus d’une fois à constater à Versailles. Le rapport des travaux,
adressé, le 8 août, àM. de Tournehem, donne les détails suivants, dont
le dernier est assez curieux : « Les vernis de la chambre à coucher
et du cabinet de Mmo la marquise de PompadojËr sont finis, et l’on y
pose actuellement les bras et les serrures, les glaces l’étant depuis
deux jours. Le fauteuil volant est en état d’aller, mais il ne sera
possible de coller de la toile dans le pourtour intérieur de sa cage,
pour la propreté, que pendant Fontainebleau, à cause de l’humidité
des plâtres1. » L’allusion se rapporte à un véritable ascenseur, dont
les plans se trouvent conservés et qui fut démonté en 17542. Le duc
de Croÿ parle dans ses mémoires, en 1760, d’un appareil de ce
genre, qui fonctionnait à Chantilly, et le nomme « la chaise à se
guinder3 »; mais je ne pense pas qu'il y en ait eu au Château de Ver-
sailles d’autre exemple que celui de Mme de Pompadour, dont nos
documents révèlent l'existence.
Je crois pouvoir assurer qu’une partie de « l’appartement du
haut » est restée à peu près conservée, et cela par un simple hasard,
le reste de l’attique ayant été absolument défiguré et dépouillé de
toutes ses boiseries. Aujourd’hui, l’appartement dont je désigne ici
l’intérêt historique, est accessible par une grande pièce aux boiseries
simples, dont la cheminée est décorée d’un fort bel encadrement de
style Louis XI\ , et qui peut avoir été le cabinet. Il donne accès, à
droite, sur la chambre à coucher et, à gauche, sur une grande pièce
boisée, avec large alcôve dans le fond, comme en présentent cer-
taines salles à manger de l’époque ; le voisinage d/un petit réchauf-
foir dallé de marbre permet de l’identifier en effet avec la salle à
manger. Cette salle a conservé, moins les bordures des glaces, toutes
ses boiseries anciennes ; elles sont d’un franc style Louis XV et rap-
pellent, pour la sculpture, les travaux ordinaires de Verberckt. L'al-
côve est décorée, au fond, de quatre grands panneaux égaux et, sur
chaque côté, de deux panneaux plus petits. L’ensemble., qui est d’un
effet assez majestueux, doit se rattacher sans doute à la réfection de
l’appartement en 1745.
La salle à manger de Mgr de Pompadour et les cabinets de
1. Archives Nationales, O1 1797.
2. Rapport du 14 août 1754 : « La chaise volante est entièrement démontée,
et toutes les pièces qui en dépendent ont été portées très soigneusement au ma-
gasin de M. de la Fontaine, lequel les remettra au sieur Arnoult, pour Fonlaine-
bleau. » (O1 1798).
3. Mémoires, extraits Grouchy, p. 183.
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eu plus d’une fois à constater à Versailles. Le rapport des travaux,
adressé, le 8 août, àM. de Tournehem, donne les détails suivants, dont
le dernier est assez curieux : « Les vernis de la chambre à coucher
et du cabinet de Mmo la marquise de PompadojËr sont finis, et l’on y
pose actuellement les bras et les serrures, les glaces l’étant depuis
deux jours. Le fauteuil volant est en état d’aller, mais il ne sera
possible de coller de la toile dans le pourtour intérieur de sa cage,
pour la propreté, que pendant Fontainebleau, à cause de l’humidité
des plâtres1. » L’allusion se rapporte à un véritable ascenseur, dont
les plans se trouvent conservés et qui fut démonté en 17542. Le duc
de Croÿ parle dans ses mémoires, en 1760, d’un appareil de ce
genre, qui fonctionnait à Chantilly, et le nomme « la chaise à se
guinder3 »; mais je ne pense pas qu'il y en ait eu au Château de Ver-
sailles d’autre exemple que celui de Mme de Pompadour, dont nos
documents révèlent l'existence.
Je crois pouvoir assurer qu’une partie de « l’appartement du
haut » est restée à peu près conservée, et cela par un simple hasard,
le reste de l’attique ayant été absolument défiguré et dépouillé de
toutes ses boiseries. Aujourd’hui, l’appartement dont je désigne ici
l’intérêt historique, est accessible par une grande pièce aux boiseries
simples, dont la cheminée est décorée d’un fort bel encadrement de
style Louis XI\ , et qui peut avoir été le cabinet. Il donne accès, à
droite, sur la chambre à coucher et, à gauche, sur une grande pièce
boisée, avec large alcôve dans le fond, comme en présentent cer-
taines salles à manger de l’époque ; le voisinage d/un petit réchauf-
foir dallé de marbre permet de l’identifier en effet avec la salle à
manger. Cette salle a conservé, moins les bordures des glaces, toutes
ses boiseries anciennes ; elles sont d’un franc style Louis XV et rap-
pellent, pour la sculpture, les travaux ordinaires de Verberckt. L'al-
côve est décorée, au fond, de quatre grands panneaux égaux et, sur
chaque côté, de deux panneaux plus petits. L’ensemble., qui est d’un
effet assez majestueux, doit se rattacher sans doute à la réfection de
l’appartement en 1745.
La salle à manger de Mgr de Pompadour et les cabinets de
1. Archives Nationales, O1 1797.
2. Rapport du 14 août 1754 : « La chaise volante est entièrement démontée,
et toutes les pièces qui en dépendent ont été portées très soigneusement au ma-
gasin de M. de la Fontaine, lequel les remettra au sieur Arnoult, pour Fonlaine-
bleau. » (O1 1798).
3. Mémoires, extraits Grouchy, p. 183.