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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 2
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Gauthiez, Pierre: Hans Holbein sur la route d'Italie, 2: Lucerne, Altdorf
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0180
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HANS HÜLBEIN S U R LA ROUTE D’ITALIE

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Il s'agissait justement d'un rappel d'armoiries, et Philippe Holbein
avait soin de relever la ressemblance entre son blason et celui
d’UriL Sans doute, « il n'y a point de ville d’Uri », mais au xvnc siè-
cle on n’y regardait pas de si près, et d’ailleurs c’était, tout récem-
ment encore, la coutume dans le canton de nommer Alldorf « la
ville ».

Dès son séjour à Lucerne, Holbein avait pu raviver les impres-
sions que la légende de famille lui avait laissées au sujet de sou
origine uranaise. Plusieurs maisons lucernoises tiraient leur origine
du canton d’Uri; ainsi, les seigneurs de Silincn, connus, au xvc et
au XVIe siècle, en France comme en Italie, et ces Hospenthal qui
avaient, dès le xiv° siècle, une maison au Sternenplatz2, ces Erstfel-
den qui occupaient, dès 1337, le Gewürzhaus, au Schwybbogen.
L’amitié entre les deux cantons était étroite : en 1509, les enfants de
Lucerne et d’Altdorf tenaient à Lucerne une réunion de tireurs à
l’arbalète, pareille à la fête qui avait eu lieu en 1508 à Altdorf, et
où, sur quinze prix, Lucerne en avait remporté quatorze3. Enfin,
l'histoire même de la maison Hertenstein, c’est par des chroniques
de Seedorf, près Altdorf, qu’elle est connue dans ses origines4. Pen-
dant qu'il composait ses fresques, Holbein pouvait aller voir, aux
heures de repos, le taureau d’Uri peint en cap sur un vit rail donné
par les Uranais à la chapelle qui avait nommé la place où s’élevait
la maison Hertenstein : le Ivapellplatz, en effet, possédait le sanc-
tuaire par excellence, le doyen des sanctuaires lucernois. Cette cha-
pelle Saint-Pierre, dégagée par les démolitions, n’a point livré aux
chercheurs la date de sa fondation, mais elle remonte certainement à
bien avant la fin du xne siècle. Comme l’église d’Altdorf, la chapelle
Saint-Pierre contenait une monstrance ciselée, datée 1510; mais on
la dérobait dès l'an 1523. C’était là le centre de la vie publique
dans la cité; là se faisaient les prières solennelles; là se formaient
les processions pour implorer et pour remercier Dieu et ses saints5.

1. Christian von Mechel, Hintcrgelassene Handschriftcn, apud Hegner, p. 31-
32 et Liebenau, etc., p. 127. —■ Y. encore His-Heusler, Die Basler Archive iiber Hans
Holbein, seine Famille und einige in Bezichung stchendc Zeitgenosscn (Repertorium
für Kunstioissenschaft, 1870, p. 147).

2. Liebenau, Bas alte Luzern, p. 157, 159 et 211.

3. Ibid., p. 20.

4. Liebenau, Hans Holbein und die Freskcn, p. 20 et suiv.

5. Liebenau, Das alteLuzcrn, p. 120-123. Cette chapelle a été peintede nos jours
par le bonhomme Deschwanden, le Flandrin suisse, que l’on pouvait voir, il n’y
a pas longtemps, dans son atelier, à Stans, où il est mort; la chapelle de Lucerne
 
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