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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Per. 19.1898

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Nr. 2
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Gauthiez, Pierre: Hans Holbein sur la route d'Italie, 2: Lucerne, Altdorf
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https://doi.org/10.11588/diglit.24683#0179

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

encore tout à fait soumis aux influences qui l’avaient entouré dès
l’enfance, était préoccupé du type de Jésus, et d’un Jésus entièrement
catholique. Son père, dont il tenait tant dans sa première manière,
offre des types semblables1, et les almanachs populaires que Holbein
le jeune illustrait2 nous le montrent encore. Un Christ au mont des
Oliviers, attribué à un maître de Cologne inconnu, du xve siècle, et
que la grande compétence de M. Ilis-ITcusler veut rendre à Holbein le
vieux, laisse voir, de profil, un Christ très semblable à celui que la
sacristie d’Altdorf présente de face; môme fluidité des plans, même
fondu dans le modelé, même forme du nimbe crucifière et fleuronné3,
ce nimbe que l'on trouve à peu près pareil chez Durer et chez les
maîtres d’Allemagne, mais qui est très particulier, sous une telle
forme ainsi caractérisée.

Loin que l’on puisse « douter que Holbein ait travaillé pour Alt-
dorf », toutes les preuves semblent se réunir pour dissiper les doutes.
Preuves matérielles d’abord : Holbein avait toutes les raisons de
choisir, pour sa première halte,, au pied des montagnes qui le sépa-
raient seules du Tessin et de lTtalie, la ville principale du pays d’Uri.
Sa famille n’était-elle pas originaire de ce canton? Pour s’en assurer,
il n’aurait eu qu’à regarder son propre écusson et celui d’Uri. Les
Holbein portaient d’or, au buffle de sable bouclé et lampassé de
gueules, surmonté d’étoile du même4 5; sauf que le buffle d’Uri, le
Slierli, qui baptise le canton, n’est jamais coiffé d’une étoile, tout le
reste de l’écusson cantonal est pareil à celui des Holbein. Holbein
n’avait garde d’ignorer ses armes, puisqu’il les peignit pour la con-
frérie du Ciel, Zunft z-um Himmel, quand il y fut reçu, le samedi
d’avant la Saint-Michel de l’an 15193, à Bâle.

Dans le siècle suivant (1611), Philippe Holbein, «joaillier de la
cour impériale et bourgeois d’Augsbourg », écrivait, dans une sup-
plique, à l’empereur Mathias : « L’arrivée et origine de mes amés
ancêtres les Holbein, issus de Suisse voici plus de deux cent sans...» ;
et, rappelant une généalogie qui semble s’être un peu brouillée dans
son esprit, le joaillier parlait de « la ville d’Uri », berceau de sa race.

1. Dessins publiés par M. His-Heusler.

2. Bibl. Nat., Estampes : Œuvre de Holbein.

3. Musée de Bàle, salle des dessins, n° 28.

4. Musée historique de Bâle. — Cf. encore B. Meyer-Kraus, Baslcr Wappcn-
buch, p. 30. — Bis, Dessins d'ornement de Holbein. Paris, Boussod, Valadon et Cic,
pl. xl (nos 4, 5, 6).

5. Ochs, V, 394. — Hegner, 49.
 
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