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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 1
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Cartwright, Julia: Burne-Jones, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0037

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BURNE-JONES

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jeune Burne-Jones eut la chance d’être admis à suivre les cours de
l’antique institution de King Edward’s School, à Birmingham ; il
s’y lia avec quelques jeunes gens qui devaient également devenir
des hommes distingués et s’y fit bientôt remarquer par son intelli-
gence. A dix-neuf ans, il obtint une bourse à Exeter-College, à
Oxford, et entra à l’Université. Il y trouva William Morris, Gallois
comme lui, qui avait pris ses premiers grades dans le même collège
et qui devint l’ami et le compagnon de toute sa vie. La vue d'une
gravure de Rossetti éveilla sa vocation artistique. Avec l’ardent
enthousiasme de la jeunesse, il courut à Londres pour faire la con-
naissance de celui dont les œuvres satisfaisaient si bien son senti-
ment du beau et, sous l’influence de l’admiration qu’il conçut pour
ce maître, prit la décision de devenir peintre lui-même. Burne-
Jones était déjà âgé de vingt-trois ans et n’avait encore fait aucune
étude d’art, mais l’œil exercé de Rossetti discerna rapidement les
trésors de poésie et d’imagination que renfermait le cœur de ce
jeune homme encore ignorant du métier. 11 lui conseilla de se
mettre hardiment à l’œuvre et de « s’abandonner sans honte à son
inspiration ». Le conseil — comme Burne-Jones aimait à le répéter
— était à la fois bon et mauvais. Il le lança dans la carrière, plein
des plus grandes espérances et lui donna le courage de composer
ces œuvres de jeunesse, qui montrent tant de gracieuse fantaisie et
de sentiment, malgré une technique douteuse et un dessin médiocre.
Heureusement, le jeune artiste se rendit bientôt compte de ce qui
lui manquait et travailla avec ardeur à l’acquérir. A force d’applica-
tion soutenue et d’incessante persévérance, il parvint à surmonter
les difficultés et arriva à cette sûreté dans le dessin, à cette maîtrise
dans le procédé, qui le placent à part dans les rangs des peintres
d’imagination et qui firent dire à un critique français qu’il était le
seul maître moderne dont le dessin, la composition et la couleur
fussent à la hauteur de la poésie de ses conceptions.

Les premières compositions de Burne-Jones ont naturellement
une parenté frappante avec celles de Rossetti, le peintre-poète aux
côtés duquel il travaillait alors et pour lequel il conserva toute sa
vie une admiration profonde et passionnée. Il se dégage, malgré
leurs imperfections, un charme singulier de ces petites aquarelles,
si riches de ton et d’un sentiment si délicat. Ce sont, pour la plu-
part, des sujets tirés de la Mort d’Arthur ou des œuvres de Chaucer :
La Folie de Tristan, La Mort de Merlin, La Légende des Vierges
sages ou La Forge de Cupidon. Deux des plus remarquables parmi
 
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