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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Prou, Maurice: L' exposition rétrospective de l'art français, Les monnaies et les sceaux: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0088

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

nissant une matière plus variée à leur imagination et un champ
plus large à leur burin, leur acquirent un renom auquel ils n’au-
raient pas atteint en gravant les seules monnaies, cependant si
parfaites, de Louis XIV, de Louis XV et de Louis XVI : c’étaient
François Varin, graveur général de 1672 à 1681, les Roëttiers
(1682-1772) et Duvivier (1774-1791).

LOUIS Aü BANDEAU DE LOUIS XV (1740)

Il était nécessaire que les sceaux prissent place à côté des mon-
naies. Ces deux séries de monuments, analogues par leur technique
et leurs représentations, offrent un intérêt du même genre.

Les civilisations antiques ont connu l’usage des sceaux. Pour
nous borner à la France, les Barbares conservèrent la coutume,
empruntée aux Romains, de sceller les lettres et de marquer les
actes d’un cachet de cire dont l’empreinte était fournie par la gra-
vure en creux d’un chaton de
bague. Quand, dès le vnie siè-
cle, le sceau se sépara de l’an-
neau, l’on continua de se servir
de pierres gravées ; ainsi en
usèrent les souverains caro-
lingiens. Jamais l’on n’a cessé
d'employer les intailles sur
pierre pour le scellement des actes. Mais les sceaux en cire, depuis
le xie siècle, étaient obtenus à l’aide d’une matrice de métal gravée
en creux, qui était au sceau ce que le coin est à la monnaie.

Les sceaux fournissent à l’histoire de l’art des documents plus
variés que ne font les monnaies. Pour celles-ci, c’est seulement à
partir du xive siècle qu’on en changea fréquemment le type, aussi
souvent qu’on en modifiait le poids et le titre. Il y avait toujours
intérêt à conserver aux monnaies, pour qu’elles fussent reçues par
les populations, l’aspect habituel. Chaque atelier avait ses tradi-
tions, qui ne se modifiaient que lentement et restreignaient la fan-
taisie des artistes. Les ateliers monétaires étaient en nombre limité.
Au contraire, tous les seigneurs, tous les dignitaires ecclésiasti-
ques, tous les officiers royaux et seigneuriaux, et aussi les commu-
nautés laïques et religieuses, même les particuliers, bourgeois et
marchands, à partir du xive siècle, avaient un sceau. Chacun y fai-
sait graver tel sujet qui lui convenait. La figure des sceaux varie
donc à l’infini.

L’art en est plus mobile aussi car, à la mort du titulaire d’une
 
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