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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
costumes, la housse du cheval armoriée, les pièces de blason et
même les écus, répandus à profusion dans le champ, tirent l’œil en
tous sens et ne lui permettent plus de s’arêter à la figure essentielle.
Le luxe supplante la beauté.
De la même façon, les dames du xmc siècle, gracieusement
posées debout dans le champ du sceau, avec leur longue robe tom-
bant en plis souples et naturels, portant le faucon sur le poing ou
présentant une fleur, ont un charme que n’ont plus celles de la fin
du xiv6 et du xv° siècle, en leurs atours plus riches, encadrées de
pilastres, abritées sous des dais d’architecture compliquée, ou bien
dans des édicules à plusieurs étages où se logent des personnages
secondaires.
La même évolution se remarque dans tous les types sigillaires,
qu’il s’agisse de la représentation d’un évêque, d’un abbé, de celle
d’un personnage divin ou d’un saint.
Au xvie siècle, s’il y a encore des sceaux d’un travail de gravure
et de ciselure remarquable, les artistes ont perdu le sentiment
de la composition, de l’adaptation de leur sujet à la matière et au
cadre. Au xvne siècle, l'art sphragistique, tout conventionnel, parce
que généralement les petits cachets plaqués sur papier ont rem-
placé les sceaux pendants, se traîne dans des formules arriérées.
M. PROU
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
costumes, la housse du cheval armoriée, les pièces de blason et
même les écus, répandus à profusion dans le champ, tirent l’œil en
tous sens et ne lui permettent plus de s’arêter à la figure essentielle.
Le luxe supplante la beauté.
De la même façon, les dames du xmc siècle, gracieusement
posées debout dans le champ du sceau, avec leur longue robe tom-
bant en plis souples et naturels, portant le faucon sur le poing ou
présentant une fleur, ont un charme que n’ont plus celles de la fin
du xiv6 et du xv° siècle, en leurs atours plus riches, encadrées de
pilastres, abritées sous des dais d’architecture compliquée, ou bien
dans des édicules à plusieurs étages où se logent des personnages
secondaires.
La même évolution se remarque dans tous les types sigillaires,
qu’il s’agisse de la représentation d’un évêque, d’un abbé, de celle
d’un personnage divin ou d’un saint.
Au xvie siècle, s’il y a encore des sceaux d’un travail de gravure
et de ciselure remarquable, les artistes ont perdu le sentiment
de la composition, de l’adaptation de leur sujet à la matière et au
cadre. Au xvne siècle, l'art sphragistique, tout conventionnel, parce
que généralement les petits cachets plaqués sur papier ont rem-
placé les sceaux pendants, se traîne dans des formules arriérées.
M. PROU