Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

DOI Heft:
Nr. 1
DOI Artikel:
Berenson, Bernard: Une exposition de maîtres anciens à Florence: correspondance d'Italie
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0095

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CORRESPONDANCE D’ITALIE

83

palais Pitti, car Mmo Mary Logan l’a déjà suffisamment étudié dans la Chronique
des Arts ', et je vois que des opinions qui font autorité, celle de M. Frizzoni, par
exemple, sont d’accord avec votre correspondante pour classer ce tondo parmi
les œuvres de l’école du maître, mais non parmi les siennes propres. Rien plus
intéressant est un portrait du gonfalonier Piero Soderini, attribué aussi à Léo-
nard et sortant de la collection Bartolommei. Il existe nombre de répliques de
celte œuvre, une entre autres aux Offices, et la meilleure qu’il m’ait été donné
de voir figurait dans la collection Doetsch. Peut-être était-ce l’original.

On voit aussi à Chatsworth un carton au fusain, très probablement le carton
original pour ce même portrait2. Une seule chose ressort clairement de toutes
ces versions, à savoir que l’auteur de l’original n’était pas un Florentin, mais
un Vénitien, et que ce n’était probablement personne autre que Lorenzo Lotto.
Je crois que quiconque se donnera la peine de comparer n’importe quelle version
du Soderini avec les portraits des Délia Torre par Lotto conservés à la National
Gallery concluera avec moi que non seulement ces œuvres sont probablement
de la même main, mais encore qu’elles ont dû être peintes vers la même date.
Je supposerais que Lotto, avant de quitter l’Italie centrale pour se fixer à Ber-
game, rencontra Soderini et peignit son portrait au moment où ce dernier, sous
le coup de l’élection de Jean de Médicis (Léon X) au pontificat, gagnait l’exil.

Je ne signalerai qu’une des sculptures exposées, mais qui compte parmi les
plus beaux chefs-d’œuvre d’art que la Renaissance ait produits. Il s’agit d’un bas-
relief circulaire, appartenant au marquis Carlo Nicolini et représentant en
figures demi-nature Jésus et saint Jean-Baptiste enfants. Il y a là une délicatesse
dans l’adaptation des plans, une beauté de lignes botlicellienne, combinées
avec cette grâce et cette verdeur de sentiment qui sont propres à Desiderio da
Settignano; c’est à lui d’ailleurs que ce joyau est attribué. Puisse-t-il et puissent
les autres œuvres qui figurent à cette petite exposition rester longtemps à Flo-
rence !

lî. BERENSON

1. Voir la Chronique du 8 avril, p. 122.

2. Photographié par Braun : Chatsworth, n° 64.
 
Annotationen