L'EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE L’ART FRANÇAIS
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mais l’ensemble est luxueux et élégant, et la forme singulière.
Ouvert, le volume, que revêt une somptueuse reliure, a la forme
d une fleur de lys. Nous citerons encore un Graduel, exécuté pour
Robert de Croy, évêque de Cambrai de 1519 à 1556, par un scribe
enlumineur, Martin Lescuyer ; il offre un singulier mélange des
deux arts gothique et néo-latin, et la première page représentant les
armes du noble prélat est d’un bel effet. Enfin, pour terminer, un
mot du curieux terrier des domaines de Louis de Graville, amiral
de France sous Louis XII. Ce beau volume appartient à Mme de la
Baume-Pluvinel. La description de chaque fief est précédée d’une
grande peinture tout à fait intéressante, représentant des scènes
familières : départ pour la chasse, intérieur d’une fauconnerie ou
d’une basse-cour, chasse au héron, cortège de seigneurs se rendant
à l’église, etc. Dans les fonds, l’artiste paraît avoir voulu représenter
les différents châteaux de Graville, qui en possédait un bon nombre,
en sa qualité de favori du roi. Le tout dénote une main exercée ; les
figures sont un peu lourdes, c’est le cas dans presque toutes les
peintures de l’époque, mais l’ensemble est amusant, et les couleurs
brillantes. On ne peut mieux terminer cette revue rapide des manus-
crits exposés au Petit Palais, qu’en signalant ce remarquable produit
des écoles de peinture parisiennes, à l’aurore des temps modernes.
AUGUSTE MOLINIER
XXIV
3' rénioDE.
IG
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mais l’ensemble est luxueux et élégant, et la forme singulière.
Ouvert, le volume, que revêt une somptueuse reliure, a la forme
d une fleur de lys. Nous citerons encore un Graduel, exécuté pour
Robert de Croy, évêque de Cambrai de 1519 à 1556, par un scribe
enlumineur, Martin Lescuyer ; il offre un singulier mélange des
deux arts gothique et néo-latin, et la première page représentant les
armes du noble prélat est d’un bel effet. Enfin, pour terminer, un
mot du curieux terrier des domaines de Louis de Graville, amiral
de France sous Louis XII. Ce beau volume appartient à Mme de la
Baume-Pluvinel. La description de chaque fief est précédée d’une
grande peinture tout à fait intéressante, représentant des scènes
familières : départ pour la chasse, intérieur d’une fauconnerie ou
d’une basse-cour, chasse au héron, cortège de seigneurs se rendant
à l’église, etc. Dans les fonds, l’artiste paraît avoir voulu représenter
les différents châteaux de Graville, qui en possédait un bon nombre,
en sa qualité de favori du roi. Le tout dénote une main exercée ; les
figures sont un peu lourdes, c’est le cas dans presque toutes les
peintures de l’époque, mais l’ensemble est amusant, et les couleurs
brillantes. On ne peut mieux terminer cette revue rapide des manus-
crits exposés au Petit Palais, qu’en signalant ce remarquable produit
des écoles de peinture parisiennes, à l’aurore des temps modernes.
AUGUSTE MOLINIER
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3' rénioDE.
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