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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
nomie un peu rude du grand naturaliste, beaucoup plus ressemblant,
scmblc-t-il, dans le buste réaliste de Iloudon, que l’on voit au
Louvre.
Tout à côté, M. Henri Rochefort a prêté un Comte de Provence
jeune, peinture que Ton pourrait donner à Vestier, mais que le
chatoiement du satin doit plus probablemenl faire attribuer à Roslin
ou à Duplessis.
Remarquons deux grandes toiles placées aux extrémités de la
galerie : un Mirabeau en pied, par Roze (collection Lucas de Mon-
tigny), et, lui faisant pendant, un Talleyrand, qui provient des col-
lections de Valençay, du temps où Prud’hon peignait, en grand
costume, le prince de Bénévent.
Voilà Bailly, maire de Paris, peinture sincère et bien vivante,
empruntée à la collection du regretté Eudoxe Marcille. Sa fille,
Mme Jahan, a également prêté le portrait du peintre Ducreitx par
lui-même. Greuze aussi s’est souvent pris pour modèle ; le voici
bien vieux, bien cassé, et pourtant, plus encore que dans l’esquisse
de la galerie Lacaze, peut-on retrouver ses traits fins d’ancien
beau. C’est M. G. Cain qui Ta sorti de sa collection particulière,
comme aussi le portrait de son père, le célèbre animalier Auguste
Cain, par Bonnat.
Des acteurs, des actrices, la joie ou l’émotion des soirs pari-
siens, attirent le regard : Mole, par Drouais (collection Dormeuil) ;
Chenard, par Boilly (collection Doistau) ; Le Kain, par Lenoir ;
Fornetli, par David ; Mme Dugazon, si vieillie qu’on a peine à
reconnaître la touchante Nina; Mlle Dutlié, par Trinquesse, coiffée
d’un chapeau à gais rubans roses (collection de Mme Foucault) ;
Mme Duchcsnois, par Gérard, et, pour terminer, notre grande Sarah,
Sarah Bernhardt, cette gloire de Paris, tenant dans ses fines mains
la statuette d’Orphée, œuvre amoureusement caressée de Bastien-
Lepage.
Des portraits de jeunes femmes du xvuie siècle émaillent aussi
les murs de leurs frais minois, car on aura voulu présenter aux
visiteurs, en types choisis, la beauté parisienne : M‘le Foullon,
devenue marquise de Bertier de Sauvigny, par Drouais (collection
Lehmann), avec les jolis nœuds de rubans rayés rose et blanc de
son corsage ; de Mme Vigée-Lebrun, Mme de La Briche, d’agréable
physionomie, prêtée par Mme la duchesse de Noailles, et surtout
un charmant portrait de Jeune femme, par Danloux (collection Ch.
Drouet), une vraie Parisienne, d’une bonne grâce parfaite, aux bras
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
nomie un peu rude du grand naturaliste, beaucoup plus ressemblant,
scmblc-t-il, dans le buste réaliste de Iloudon, que l’on voit au
Louvre.
Tout à côté, M. Henri Rochefort a prêté un Comte de Provence
jeune, peinture que Ton pourrait donner à Vestier, mais que le
chatoiement du satin doit plus probablemenl faire attribuer à Roslin
ou à Duplessis.
Remarquons deux grandes toiles placées aux extrémités de la
galerie : un Mirabeau en pied, par Roze (collection Lucas de Mon-
tigny), et, lui faisant pendant, un Talleyrand, qui provient des col-
lections de Valençay, du temps où Prud’hon peignait, en grand
costume, le prince de Bénévent.
Voilà Bailly, maire de Paris, peinture sincère et bien vivante,
empruntée à la collection du regretté Eudoxe Marcille. Sa fille,
Mme Jahan, a également prêté le portrait du peintre Ducreitx par
lui-même. Greuze aussi s’est souvent pris pour modèle ; le voici
bien vieux, bien cassé, et pourtant, plus encore que dans l’esquisse
de la galerie Lacaze, peut-on retrouver ses traits fins d’ancien
beau. C’est M. G. Cain qui Ta sorti de sa collection particulière,
comme aussi le portrait de son père, le célèbre animalier Auguste
Cain, par Bonnat.
Des acteurs, des actrices, la joie ou l’émotion des soirs pari-
siens, attirent le regard : Mole, par Drouais (collection Dormeuil) ;
Chenard, par Boilly (collection Doistau) ; Le Kain, par Lenoir ;
Fornetli, par David ; Mme Dugazon, si vieillie qu’on a peine à
reconnaître la touchante Nina; Mlle Dutlié, par Trinquesse, coiffée
d’un chapeau à gais rubans roses (collection de Mme Foucault) ;
Mme Duchcsnois, par Gérard, et, pour terminer, notre grande Sarah,
Sarah Bernhardt, cette gloire de Paris, tenant dans ses fines mains
la statuette d’Orphée, œuvre amoureusement caressée de Bastien-
Lepage.
Des portraits de jeunes femmes du xvuie siècle émaillent aussi
les murs de leurs frais minois, car on aura voulu présenter aux
visiteurs, en types choisis, la beauté parisienne : M‘le Foullon,
devenue marquise de Bertier de Sauvigny, par Drouais (collection
Lehmann), avec les jolis nœuds de rubans rayés rose et blanc de
son corsage ; de Mme Vigée-Lebrun, Mme de La Briche, d’agréable
physionomie, prêtée par Mme la duchesse de Noailles, et surtout
un charmant portrait de Jeune femme, par Danloux (collection Ch.
Drouet), une vraie Parisienne, d’une bonne grâce parfaite, aux bras