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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 4
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Portalis, Roger: Exposition rétrospective de la ville de Paris, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0365

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EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE LA VILLE DE PARIS 337

J -M. Moreau le jeune, qui eut le courage d’adresser, au moment
de la disgrâce du duc de Choiseul, son protecteur, un Hommage au
duc de Choiseul, aquarelle allégorique, signée postérieurement à tort
du nom de Louis Moreau son frère aîné, montre ici l'étonnante esquisse
du Cortège de la reine Marie-Antoinette se rendant à l’Hôtel de ville
pour la fête donnée à l’occasion de la naissance du Dauphin (1782).
C’est une notation plutôt qu’un dessin, un véritable «instantané»
à l’encre de Chine, d’après lequel l’artiste a fait à loisir sa mer-
veilleuse composition, qui compte Ajuste titre, avec Le Festin royal,
Le Bal masqué et Le Feu d’artifice des mêmes fêtes données par la
Ville de Paris, parmi ses plus importants travaux. Pour montrer
que rien n’était laissé à l’imagination, l’artiste a pris soin de se
représenter dans le dessin définitif, le crayon à la main et le carton
à dessin sur les genoux. Il se réservait de graver lui-même, tout
au moins l’eau-forte, — on sait avec quel talent, — des composi-
tions de ce genre, dont les originaux ont été conservés dans sa
descendance et appartiennent encore, croyons-nous, àM. Delaroche-
Vernet.

Quand il se mêlait de dessin architectural qu’il ne manquait
pas d’agrémenter de spirituelles figures, J.-M. Moreau faisait preuve
d’invention et de goût. Devant la Vue perspective du Palais-Bourbon,
présentée au prince de Condé lors du concours de 1704, et parais-
sant avoir été exécutée d’ailleurs en collaboration avec l’architecte
Boullée, on se prend à regretter que son projet plus grandiose, avec
ses escaliers descendant jusqu’au fleuve, n’ait pas été choisi (col-
lection P. Decourcelle). Après une jolie vue de La Place Louis XV
(collection G. Cain), centre élégant de la capitale qu’il a tant aimé
à dessiner et à graver, et la Carte d’invitation au bal paré de la
Cour (collection Beurdeley), dessin au bistre fait comme dessina-
teur des Menus, nous quitterons le charmant artiste sous la plus
agréable impression.

A noter, parmi les dessins se rattachant aux journées histo-
riques, un épisode de la Prise de la Bastille, aquarelle gouachée
par Thévenin, appartenant à M. Victorien Sardou, et la figuration
adroite d’un peuple et d’une armée dans la Vue de la fête de la
Fédération au Champ-de-Mars, le 14 juillet 1790, prêtée par M. le
duc de Luynes. Le dessinateur, où nous ne pouvons reconnaître
cette fois notre Moreau, dont le nom se trouve inscrit sur le cadre,
a clairement rendu la foule et les soldats, trop clairement même,
car, à la distance où il s’est placé, un cortège, si bien ordonné

XXIV. — 3’ PÉRIODE.

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