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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 4
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Portalis, Roger: Exposition rétrospective de la ville de Paris, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0367

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EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE LA VILLE DE PARIS 339

aquarelle gouachée, Le Marché des Innocents, non dépourvue d’in-
térêt pourtant, avec la note vive de ses éventaires aux tentes
rouges.

Le plus spirituel de tous ces dessinateurs fut, sans conteste,
Gabriel de Saint-Aubin. Prix de Rome manqué, sa déconvenue dans
les concours le fixa à Paris, et nous a valu de petites merveilles. Au
lieu de faire un mauvais peintre classique, il suivit son instinct. Un
peu bohème, il vécut dans la rue et reproduisit, en des croquis
croustillants de verve, rehaussés le plus souvent de lavis et d’aqua-
relle, soulignés de dates, d’indications et de réflexions piquantes,
tout ce que notait son œil curieux.

« On ne rencontrait jamais Gabriel de Saint-Aubin qu'un
crayon à la main », rapporte un contemporain, Pahin de la Blan-
cherie, qui parle aussi de sa négligence pour sa personne et sa
santé. Qu’il dessine l’escalier du Louvre, les visiteurs groupés
devant le portrait de Mmo de Pompadour au Salon de 1757, les pro-
meneurs du jardin des Tuileries, l’encan où se pressent les ama-
teurs de tableaux, le café plein de nouvellistes, ou la guinguette à
la mode, ce « gribouilleur de génie », comme l’a appelé un de nos
amis, donne toujours la note exacte et rend la chose vue.

La galerie de la Ville de Paris contient beaucoup de ses jolis
dessins. Le Collège royal de Pharmacie et La Grand'Chambre en
1778 (collection Severin), les deux faces de La Porte Saint-Denis
(collection Dormeuil), L’Adresse de Périer, marchand quincaillier,
Allégorie de la Naissance du Dauphin et Apothéose de Louis XVI,
La Mode en 1774, L'Incendie de l’Hôtel-Dieu, prêtés par M. A. Beur-
deley, qui en possède un grand nombre ; Le Spectacle des Tuileries
en 1760, rarissime eau-forte du maître, retouchée selon toute vrai-
semblance par lui-même à l’aquarelle, provient de la collection
Dormeuil, riche en morceaux de premier ordre.

Voici un coin des jardins en contre-bas de La Place Louis XV]
un croquis bien amusant du Salon du Louvre, daté de 1776, à rap-
procher d’un dessin analogue beaucoup plus terminé, du musée,
et La France accueillant une princesse de la maison de Savoie, daté
de 1778. N’est-ce pas Lepaute que l’artiste nous montre, désignant
son chef-d’œuvre d’horlogerie, la pendule astronomique de Ver-
sailles, et M. de Choiseul, en chapeau de campagne, se consolant de
sa disgrâce sous les ombrages de Chanteloup ? Le portrait de Gabriel
de Saint-Aubin, peint par lui-même et conservé par M. A. Destail-
leur., dont le père possédait des recueils inestimables du même
 
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