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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 4
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Portalis, Roger: Exposition rétrospective de la ville de Paris, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0372

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344

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

On a voulu que ces albums aient été offerts par Napoléon à son
bon frère Alexandre. Il ressort en réalité d’une sorte de Journal tenu
par Fontaine et publié depuis1, que c’est sur la demande de l’em-
pereur de Russie, désireux de connaître les modifications survenues
aux monuments de Paris, que le collaborateur de Percier aurait
exécuté ces aquarelles, concernant surtout le Louvre et les Tuileries,
et les lui aurait envoyées. Une autre série de dessins de Fontaine
resta à Paris. Ce sont ceux exposés par Mm0 Meunié, sa descendante.

Si les portraits dessinés nous sont offerts en grand nombre dans
leur grâce intime, le portrait au pastel proprement dit est ici plutôt
rare. Rien n’est plus séduisant pourtant, et c’était le cas de nous
montrer l’œil vif de la Parisienne et les fleurs de son teint, luttant
victorieusement avec celles qui ornent son corsage, rendus par la
magie de cette poussière colorée qu’est le pastel. Sa fragilité, — je
parle du pastel — doit être pour quelque chose dans cette abstention.
Des maîtres pastellistes nous ne voyons guère, en effet, que des
portraits d’hommes; il est vrai que leur physionomie est intéressante
à étudier, témoin celle du peintre Lagrenée, esquisse prêtée par
Mm0 Charras, attribuée à Perronneau, le rival de La Tour et cette
fois son égal. Il est difficile d’unir plus de souplesse à plus de vérité.
Une étincelle suffirait, semble-t-il, à donner la vie à l’image ainsi
crayonnée sur le papier.

Nous avons déjà dit tout le bien que nous pensions du magistral
portrait de M. de La Reynière, vrai prototype du financier de l'an-
cien régime. Si La Tour excellait à creuser une physionomie, la
sienne no devait pas avoir de secrets pour lui. On peut donc croire
qu’on a devant soi l’artiste lui-même dans ce très expressif pastel,
où il s’est figuré en costume d’atelier, le bonnet sur la tête, si vivant
qu’on croit entendre son rire sarcastique et moqueur.

Quant au portrait de petite dimension, au portrait-médaillon,
c’est le triomphe de Charles-Nicolas Cochin, de Moreau le jeune
et d’Augustin de Saint-Aubin. Pour rendre d’un crayon subtil
un personnage dont on devine la position sociale, le caractère
et les mœurs, Cochin n’a pas son pareil. Aussi, tout ce qui avait

1. Journal des Monuments de Paris, envoyé à l’empereur de Russie, de 1809
à 1815, par P.-E.-L. Fontaine, architecte. Paris, Didot. In-folio, 1 portr. et 99 pl.
Tiré à 50 exemplaires.
 
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