DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Portalis, Roger: Exposition rétrospective de la ville de Paris, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE LA VILLE DE PARIS 345
une notoriété de son temps à Paris, grands seigneurs, artistes et
simples bourgeois, a-t-il tenu à poser devant lui et à posséder son
profil tracé d’une main sûre par le dessinateur bel esprit. Ses amis,
l’éditeur Jombert et sa femme, Àncelot, un Crébillon qui peut lui
être attribué, une remarquable étude aux crayons de couleur de
Dame lisant de la musique, une autre dénommée La Joueuse,
témoignent ici de son habileté, et, chose amusante, la jolie figure
d'Augustin de Saint-Aubin, qui a tant gravé d’après lui, tous ces
portraits crient la vérité et la ressemblance.
Pas un comme ce dernier pour savoir crayonner une jolie
femme, rehausser son minois fripon des teintes roses de la vie et la
coiffer dans un arrangement toujours de bon goût. A. de Saint-Aubin
montre ici, entre autres, le piquant profil de sa femme, Mme de Saint-
Aubin, celle qu’il a prise pour modèle dans son estampe bien connue :
Au moins, soyez discret!
Moreau le jeune, le dessinateur impeccable, ne leur est pas
inférieur dans le portrait de Mme Guillotin, jolie personne à la beauté
régulière. L’air de douceur de son mari, Le Dr Guillotin (col-
lection A. Beurdeley), contraste avec l’idée qu’il évoque de la machine
à raccourcir à laquelle son nom reste attaché; mais n’était-ce pas un
humanitaire, et la guillotine... un progrès ?
A remarquer un cadre bien intéressant, toute une suite de six
portraits au crayon noir rehaussé de sanguine, où Nattier a repré-
senté sa famille et ses intimes : Mme Nattier, MUe Nattier, Mlle Beaupré,
etc., rappelant une série analogue de la vente de Bryas. Quoi de
plus agréable à regarder que Mtle Du The', de l’Opéra, à sa toilette,
dont le miroir reflète le gracieux profil (collection Lehmann), dessin
exquis de Lemoine, si joliment gravé en couleurs dans sa note bleue,
par Janinet? Non moins attrayant, évoquant bien des souvenirs
galants du siècle passé, et attribué, non sans raison, au bonhomme
Portail, garde des tableaux du roi à Versailles, de ce faire un peu
tremblé qui lui est propre, se montre le portrait de Mme de la Live
de Jully. Dans le milieu artiste et élégant où elle vivait, on ne se
piquait pas d’une vertu farouche. N’est-ce pas à son intention que
sa belle-sœur, Mme d’Epinay, arrangeait à point les choses, au château
de la Chevrette, pour que sa chambre se trouvât toujours à côté de
celle du beau chanteur Géliotte? Ce qui n’empêcha pas son mari
d’être au désespoir quand il la perdit, et de lui faire sculpter, par
Falconet, son médaillon sur sa tombe, à Saint-Roch.
Il est évident qu’auprès d’elle la figure chafouine de Voltaire
XXIV. — 3° PÉRIODE.
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une notoriété de son temps à Paris, grands seigneurs, artistes et
simples bourgeois, a-t-il tenu à poser devant lui et à posséder son
profil tracé d’une main sûre par le dessinateur bel esprit. Ses amis,
l’éditeur Jombert et sa femme, Àncelot, un Crébillon qui peut lui
être attribué, une remarquable étude aux crayons de couleur de
Dame lisant de la musique, une autre dénommée La Joueuse,
témoignent ici de son habileté, et, chose amusante, la jolie figure
d'Augustin de Saint-Aubin, qui a tant gravé d’après lui, tous ces
portraits crient la vérité et la ressemblance.
Pas un comme ce dernier pour savoir crayonner une jolie
femme, rehausser son minois fripon des teintes roses de la vie et la
coiffer dans un arrangement toujours de bon goût. A. de Saint-Aubin
montre ici, entre autres, le piquant profil de sa femme, Mme de Saint-
Aubin, celle qu’il a prise pour modèle dans son estampe bien connue :
Au moins, soyez discret!
Moreau le jeune, le dessinateur impeccable, ne leur est pas
inférieur dans le portrait de Mme Guillotin, jolie personne à la beauté
régulière. L’air de douceur de son mari, Le Dr Guillotin (col-
lection A. Beurdeley), contraste avec l’idée qu’il évoque de la machine
à raccourcir à laquelle son nom reste attaché; mais n’était-ce pas un
humanitaire, et la guillotine... un progrès ?
A remarquer un cadre bien intéressant, toute une suite de six
portraits au crayon noir rehaussé de sanguine, où Nattier a repré-
senté sa famille et ses intimes : Mme Nattier, MUe Nattier, Mlle Beaupré,
etc., rappelant une série analogue de la vente de Bryas. Quoi de
plus agréable à regarder que Mtle Du The', de l’Opéra, à sa toilette,
dont le miroir reflète le gracieux profil (collection Lehmann), dessin
exquis de Lemoine, si joliment gravé en couleurs dans sa note bleue,
par Janinet? Non moins attrayant, évoquant bien des souvenirs
galants du siècle passé, et attribué, non sans raison, au bonhomme
Portail, garde des tableaux du roi à Versailles, de ce faire un peu
tremblé qui lui est propre, se montre le portrait de Mme de la Live
de Jully. Dans le milieu artiste et élégant où elle vivait, on ne se
piquait pas d’une vertu farouche. N’est-ce pas à son intention que
sa belle-sœur, Mme d’Epinay, arrangeait à point les choses, au château
de la Chevrette, pour que sa chambre se trouvât toujours à côté de
celle du beau chanteur Géliotte? Ce qui n’empêcha pas son mari
d’être au désespoir quand il la perdit, et de lui faire sculpter, par
Falconet, son médaillon sur sa tombe, à Saint-Roch.
Il est évident qu’auprès d’elle la figure chafouine de Voltaire
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