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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 4
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Molinier, Émile: L' exposition rétrospective de l'art français, L'orfèvrerie, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0381

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L’EXPOSITION RETROSPECTIVE DE L’ART FRANÇAIS

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grande châsse, sorte de majestueuse église à trois transepts, épave
du trésor de l’abbaye de Grandmont et qu’abrite maintenant l’église
d’Ambazac, sert aujourd’hui de récipient à ia précieuse dalmatique
de saint Étienne de Muret; autrefois elle contenait des reliques des
martyrs de la légion thébaine rapportées de Cologne, à la fin du
xiie siècle, par deux moines limousins, avec d’autres reliques de
provenance allemande. Pendant long-
temps, le récit des pérégrinations de
ces deux moines et de leur précieux
fardeau a suffi pour faire attribuer à
cette châsse une origine germanique.

Rien de plus absurde cependant, car
ce récit est des plus clairs pour tout
esprit non prévenu, et la châsse
d’Ambazac, avec ses plaques d’orne-
ments émaillés alternant avec des filigranes et des
cabochons, avec sa crête ajourée si particulière, ses
pieds rectangulaires, ses têtes de personnages en
relief terminant des corps exprimés à plat, est un des
spécimens les plus caractéristiques de l’art limousin
de la fin du xue ou du commencement du xme siècle.

Mais il paraît que ce qui pour nous est maintenant
l’évidence même ne frappait pas les regards prévenus
de ceux qui ont imprimé que le prototype de ce monu-
ment était la châsse des Rois mages de la cathédrale

de Cologne, pourtant si différente de forme et de
style. Ce n’est pas d'ailleurs la seule occasion où l'ar-
tiste limousin se soit essayé à donner à une châsse
la forme d’une église de galbe très stylisé : la châsse
de Laguène, que posséda jadis Soltikoff et qui, après
de très nombreuses pérégrinations, est entrée défi-
nitivement au musée archéologique de Nantes, est
aussi munie d’un transept, et on pourrait citer pour le Limousin
maint autre exemple de cette forme ; j’en ferai grâce au lecteur,
qui les pourra trouver en abondance dans des ouvrages spéciaux,
en particulier dans le volume si précieux que M. E. Rupin a con-
sacré à L’Œuvre de Limoges.

Contemporaines de la châsse d’Ambazac sont des châsses de
dimensions plus modestes, dont celle de Gimel représentant
Le Martyre de saint Étienne, ou celle de Nantouillet, représentant

CROSSE
(xiv° siècle)

(Cathédrale
de Maubcuge.)

XXIV. — 3* PÉRIODE
 
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