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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 4
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Molinier, Émile: L' exposition rétrospective de l'art français, L'orfèvrerie, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0394

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364

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

L’exposition du Petit Palais, en montrant un assez grand nombre
de pièces, notamment des calices, aura, espérons-le, contribué à faire
disparaître ce préjugé en attendant que le classement de ces objets
parmi les monuments historiques, classement déjà commencé, per-
mette, en s’appuyant sur les archives locales, de rétablir dans ses
grandes lignes une histoire qui promet d’être des plus intéressantes.
Je ne suis point de ceux qui, admirant un calice du xme siècle,
méprisent un calice Louis XIV parce qu’il ne procède pas exacte-
ment de la même formule artistique. C’est cet exclusivisme en art
qui nous a conduit, dans notre siècle, à imposer à des monuments
d’architecture des restaurations stupides et condamnables, qui a fait
supprimer de la plupart de nos grandes églises des œuvres qui
n’avaient rien à faire, il est vrai, avec leur conception première,
mais qui cependant leur donnaient un aspect vivant. La plupart des
monuments d’orfèvrerie religieuse des xvn° et xvme siècles méritent
de bénéficier à leur tour de l’esprit plus large qui préside maintenant
au classement et à la restauration des monuments historiques ; il
est important pour l’histoire de notre art qu’on en dresse la liste et
qu’ils ne soient plus abandonnés comme des pièces de mobilier hors
d’usage. Certains calices du diocèse de Tours, des pièces d’orfèvrerie
des cathédrales de Troyes ou de Nancy, valent des monuments d’or-
fèvrerie civile qu’on se garderait bien de proscrire. Ils sont d’autant
plus précieux que, dans les deux derniers siècles, l’orfèvrerie civile
a, à différentes reprises, subi de tels assauts qu’en bien des cas ils
sont les seuls témoins d’un art que souvent on est réduit à étudier
dans les dessins originaux des maîtres ou dans les estampes dont
ils se sont inspirés.

On ne peut pas dire que les collections du Petit Palais soient
riches en orfèvrerie française des époques Louis XIV, Louis XV et
Louis XVI; néanmoins, si cette série est restreinte, elle peut, grâce
aux échantillons de choix qu’elle contient, donner une idée suffisante
d’un art exquis entre tous et qui, comme le mobilier français, a con-
quis tous les suffrages. Les pièces d’un surtout de table de l’époque
de Louis XIV, à M. Stein ; des écuelles, parmi lesquelles celles du
Grand Dauphin, d’une ciselure admirable, à M. Corroyer; la fameuse
cafetière en or que possède M. Doistau ; le service fabriqué par Henri-
Nicolas Cousinet pour la reine Marie Leczinska en 1729, à l’occasion
de la naissance du Dauphin, à M. Chabrières-Arlès ; un service en
vermeil de l'époque Louis XVI, au même amateur; des flambeaux, à
M. Klotz; un admirable vase en jaspe, monté en or ciselé, que j’in-
 
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