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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 5
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Molinier, Émile: L' exposition rétrospective de l'art français, Les émaux des peintres: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0467

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L’EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DE L'ART FRANÇAIS

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imparfaites au point de vue du dessin et de l’exécution, qui ne
s’élèvent pas au-dessus du niveau de l’objet de piété très ordinaire.
C’est, du reste, de la sorte qu’on considérait ces émaux de Limoges
à l’époque où ils ont été créés, et l’on peut s’étonner que dès
longtemps on n’ait point songé à les séparer complètement et à les
écarter des œuvres maîtresses exécutées au xvie siècle.

Abandonnant des procédés trop lents et véritablement trop diffi-
ciles, trop délicats, des émailleurs du xvic siècle, ils arrivent à
peindre réellement au pinceau une très grande partie de leurs
émaux ; ils varient aussi beaucoup plus les couleurs de leur
palette ; les rouges notamment arrivent à prendre chez eux une
importance exagérée, surtout étant donné que ces teintes sont des
teintes opaques, et non pas des couleurs laissant jouer la lumière
tels que le rouge ou les tons tannés employés par les émailleurs du
xvic siècle.

Ces émaux peuvent justifier, en partie du moins, l’appellation
d’émaux peints qui a été donnée à toute cette série, puisque, en
réalité, une notable partie du travail peut être exécutée au pinceau.
Il n’en est pas de même dans les émaux de la bonne époque, où tout
est fait à l’aide de spatules ou de pointes de métal qui servent à
conduire sur la plaque de cuivre les émaux diversement colorés, à
faire le modelé, et dont le maniement présente plus d’une difficulté.
C’est de la sorte qu'ont été fabriqués et les émaux des Pénicaud et
les émaux de Léonard Limousin, de Pierre Raymond, de Courteys,
de Martin Didier, d’un faire si sec et qui trahit tout à fait le procédé.
Ce n’est que par exception que dans certaines grandes pièces, et
particulièrement dans ses grands émaux à fond blanc, que Léonard
Limousin paraît avoir assez fréquemment fabriqué, qu’on peut
relever l’usage probable du pinceau. Dans les pièces qui, primi-
tivement, faisaient partie de la chapelle du château d’Anet et qui
sont maintenant déposées à l’église Saint-Père de Chartres, dans
cette série de douze grandes plaques représentant les douze apôtres,
Léonard Limousin a dû, dans certains cas, employer le pinceau. C’est
qu’en réalité la dimension des pièces, les nécessités de produire
avec l’émail certains effets qui n’auraient été bien rendus qu’avec
la véritable peinture, ont dû l’amener à modifier, dans une certaine
mesure, ses procédés d’exécution.

Il est possible qu'il ait employé la même technique pour teinter
en bleu ou en bleu verdâtre certaines de ces grisailles. Quoi qu’il
en soit, cette série des émaux d'Anet, exécutés d’après les dessins
 
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