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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 5
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Michel, André: L' exposition centennale - La peinture française, 5: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0502

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

véritable et leur définive consécration. Les simples virtuoses, qui
sont habituellement de grands vaniteux, protesteraient peut-être.
Mais les virtuoses ne sont que des amuseurs, et l’art ne serait pas
grand’chose et ne vaudrait pas qu’on lui consacrât sa vie s’il n’était
qu’un jeu.

« La peinture est un art qui, par le moyen des lignes propor-
tionnées et avec des couleurs semblables à la nature des sujets,
suivant la lumière de perspective, imite si bien la nature des choses
corporelles, que non seulement elle représente sur un plan la
grosseur et le relief du corps, mais encore le mouvement, et montre
visiblement à nos yeux plusieurs affections et passions de l’âme. »
Cette définition qu’Hilaire Padcr, « Tolosain, peintre de l’Altesse du
Sérénissime prince de Savoie », avait traduite de Lomazzo, peintre
milanais, est en somme excellente, compréhensive et libérale ; elle
peut suffire à toutes les époques et à toutes les écoles. Le xvii°
siècle l’adopta et nous pouvons aussi bien l’accepter. Mais on a
beau s’entendre sur les définitions, on finit toujours par se disputer
quand on en vient à la pratique. C’est qu’alors se manifeste l'effet
de ces « affections et passions de l’âme », éternelle révolutionnaire
qui, de génération à génération et d’homme à homme, provoque
par ses prédilections différentes des moyens d’expression différents.
Les « maîtres » ou les théoriciens, incapables de sympathie cri-
tique, entrent aussitôt en défiance et en fureur.... Ne vit-on pas
au xvne siècle un Jacques Restout proposer de mettre fin à la
querelle des « Poussinistes » et des « Rubenistes » par un arrêt
où « la Peinture, reine des arts, considérant qu’il s’était glissé
quantité d’abus et désordres parmi ses sujets », ordonnait que
dans chaque province il y eût un « inquisiteur de la Peinture »,
chargé : 1° d’établir des professeurs autorisés ; 2° d’obliger les étu-
diants d’aller en Italie et d’y passer quatre années à fréquenter les
académies ; 3° de brûler tous les livres traitant de la peinture mal à
propos ; 4° d’examiner avec l’Académie tous les ouvrages des pein-
tres et de ne laisser exposer en public que ceux qui auraient été
exécutés d’après les vrais principes ; 5° de visiter tous les lieux où il
y aurait des tableaux, afin de « conseiver les bons et de brûler tous
les méchants» ; 6° de faire défense à toutes personnes, de quelque
condition et qualité qu’elles soient, de s’ériger en arbitres, censeurs
ou critiques des ouvrages de peinture, si elles n’ont une entière
 
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