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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 5
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Bénédite, Léonce: L' exposition décennale - La peinture étrangère, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0534

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

pour inspirer des regrets. La Nuit, avec les grandes ombres allongées
des arbres sur une route ; le Printemps, avec ses eaux bleues et ses
bouleaux blancs, et surtout le Commencement du printemps, avec ses
neiges qui fondent au premier soleil, dans les bois encore dépouillés,
formant de petits ruisseaux bleus dans les herbes fauves, sont d’une
impression très pénétrante de nature.

Il faut signaler encore, dans cette section, le coin de ville aux
verts ardents qui se réfléchissent en tons d'absinthe dans un bras
de mer (Odde, Norvège) de M. Endogouroff; le Calme du village,
mystérieux nocturne campagnard de M. Stabrovski ; les petits
tableaux minutieux de M. Pokitonow ; les Glorieux débris de
M. Hirschfeld, plus Français que Russe; une scène de M. Kassatkine
[Pans le couloir du palais), d’un art un peu scolaire et un peu théâtral,
mais non sans quelque simplicité et sans quelque émotion ; enfin
l’exposition abondante et facile de M. Victor Wasnezow.

Dans les dépendances russes, près de la Finlande, la Pologne
offre quelques morceaux dignes d’attention. Ce sont les portraits de
M. Loevy (Portrait de M. Montorgueil) et de M. Pankiewicz ; les
paysages de neige illuminés de Mme Gazycz [La Chasse au sanglier)
de M. Weyssenhoff [La Neige)’, la Mort d'une vivandière de M. Rysz-
kiewicz, avec un effet assez impressionnant d’abandon et de
solitude, et surtout un étrange tableau de M. Piechowski : La
Procession. Au premier abord, cette composition est déconcertante,
tant elle a Pair gauche, maladroite, caricaturale. Un peu d’attention
vous y montre, à côté d’une mimique parfois sans doute exagérée,
d’un humour un peu gros, des qualités de vrai peintre, doué d’un
œil plein de candeur servi par une brosse résolue et franche dans son
ingénuité. Il y a là des trouvailles d’exécution et des harmonies vigou-
reuses qui eussent fait la joie d’un Courbet ou d’un Manet. Il fau-
drait peu de chose à ce talent primesautier et savoureux pour être
complet, — et on n’ose le lui souhaiter.

ALLEMAGNE

L’exposition de l’Allemagne se présente avec une solennité par-
ticulière. On sent qu’on a voulu faire grand. Une installation pom-
peuse, avec de savantes architectures qui combinent à la sauce
germanique les souvenirs de Florence et de Pompéi; des colonnes
en mosaïque, des frises sculptées, des portes en simili-bronze, des
frontons, des harmonies graves de plinthes et de corniches sombres
 
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