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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 24.1900

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Nr. 5
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Bénédite, Léonce: L' exposition décennale - La peinture étrangère, 2: les arts à l'Exposition Universelle de 1900
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https://doi.org/10.11588/diglit.24721#0540

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

504

On trouve à l’Exposition quelques imitations plus ou moins
grossières de ses sujets de prédilection où il mêle, avec une sorte
d’humour et de fantaisie farouche, le monde sauvage et primitif des
bois et des eaux, Tels, par exemple, ces deux faunes ivres qui chantent
à tue-tête au fond d'un bois, de M. von Reichenbach [Silène et Faune').
Mais son successeur le plus célèbre en Allemagne, comme le repré-
sentant le plus autorisé de cet « art nouveau », est M. Frantz Stuck.
Son Paradis perdu, Adam et Eve fuyant devant le glaive de l’ar-
change, est une sorte de Jordaens sinistre, comme doublé d’un
Caravage allemand, avec un parti pris de clair-obscur violent,
d’ombres fortes et opaques d’où émergent quelques modelés lumi-
neux. Sa Bacchanale est une kermesse de satyres et de bacchantes
qui s'enlraînent dans une farandole ivre, sous un ciel brusquement
jaspé de trouées bleues et de nuées blanches, vers de lourdes masses
d’arbres dont les feuilles se hérissent dans un pointillisme audacieux,
avec des tons rouges, jaunes, bleus, d’une violence extrême. C’est un
art lourd, tendu, exaspéré, d’un goût peu fait pour nous plaire, mais
qui n’est pas sans une brutale et particulière saveur.

L'Ulrich de Hütten, debout près du Christ, de M. Herterich, est
encore un tableau conçu en partie dans une donnée analogue, vigou-
reusement peint, à travers un souvenir de Rubens et je ne sais quelle
lointaine et peut-être inconsciente réminiscence de Watts.

Nous ne pouvons plus nous étendre et ne trouvons un restant
de place que pour regretter l'absence de M. von Hoffmann et aussi
la quasi-absence de M. Leibl, si insuffisamment représenté par son
charmant petit tableau Dans une petite ville, et de M. II. Thoma
avec son propre portrait, sur un fond de paysage, sans ton, sans
valeur, sans modelé, peu fait pour le faire apprécier chez nous. Je
voudrais pourtant signaler encore la Vieille ville de Hollande de
M. Ile rrmann, les intérieurs de M. Herrmans, le petit joueur d’ac-
cordéon assez amusant [Poeta Rheni) de M. Janssen, la Tête de
jeune fille de M. Erdtelt, la petite ronde joyeuse de fillettes de
M.Jank, les canards qui volent dans les jeux du soleil ( Volaille) de
M. Schramm-Zittau et la Nature morte de poissons de M. Zim-
mermann.

LÉONCE BÉNÉDITE

(La suite prochainement.)

L’Adniinistrateur-gérant : J. KDUAM.

PARIS. — IMPRIMERIE GEORGES PETIT, 12, RUE GODOT-DE-MAUR01
 
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