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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de Fortuny, les sujets pris au Don Quichotte de M. Moreno Carbo-
nero.
Quant au paysage, peu de chose; en dehors des petites toiles
sobres et délicates de la campagne de Tolède, de M. Aureliano de
Beruete, des vues panoramiques de montagnes neigeuses de M. Mo-
rera, et des jardins de Grenade de M. Rusinol.
Dans l’illustration, du moins, M. Urrabieta Vierge et M. José
Jimenez Aranda soutiennent avec honneur leur ancienne réputation.
A la section portugaise, deux noms à retenir, celui de M. de
Souza Pinto, à demi Français, qui expose une série de toiles d’un
fin sentiment de nature, et celui de M. Columbano, vigoureux por-
traitiste, dans la tradition des vieux Espagnols.
stJ SSE
La place nous manque pour nous étendre sur l’exposition de ce
petit pays, bien qu’il soit un de ceux qui, dans ces dernières années,
ont fait le plus d’efforts dans le domaine de l’art. On parlait autre-
fois de la peinture suisse comme de sa marine. Aujourd’hui, la
section helvétique nous présente un ensemble où se trouvent
nombre de morceaux intelligents qui marquent un souci réel de
traduire pittoresquement les grands spectacles de la montagne, et
quelques tableaux qui peuvent soutenir la comparaison avec les
meilleurs ouvrages des autres sections.
C’est, à la suite de Baud-Bovy et de M. Sandreuter, tous deux, à
leur façon, si particuliers et si expressifs, tout un groupe assez nom-
breux de peintres de montagnes, dans lequel se distinguent les noms
de MM. A. Franzoni, Rehfous, Ed. Boos, E. Kaiser, etc., et, au
second plan, ceux de MM. Burnand, Biéler, MUe Breslau, Giron et
Girardet, qui sont trop des nôtres pour que nous ayons à qua-
lifier leur talent : M. Nicolet (Orphelines d'Amsterdam)', Cari Vautier
[Portrait de Mme F.); Otto Vautier [Deux Amies) ; Vallet [Le Bûche-
ron) ; M1,e Roederstein, etc.
Le grand bâlois Bœcklin, que les Allemands ont accaparé,
manque à cette fête. Du moins, M. Hodler, de Berne, très réputé
dans son pays, nous montre-t-il ses figurations archaïques La Nuit,
Le Jour, L’Eurythmie, d’un naturalisme assez forcé. M. Carlos
Schwabe, plus acclimaté chez nous, nous donne en formes très
aiguës et subtiles un autre aspect de la pensée mystique de ces
montagnes embrumées.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de Fortuny, les sujets pris au Don Quichotte de M. Moreno Carbo-
nero.
Quant au paysage, peu de chose; en dehors des petites toiles
sobres et délicates de la campagne de Tolède, de M. Aureliano de
Beruete, des vues panoramiques de montagnes neigeuses de M. Mo-
rera, et des jardins de Grenade de M. Rusinol.
Dans l’illustration, du moins, M. Urrabieta Vierge et M. José
Jimenez Aranda soutiennent avec honneur leur ancienne réputation.
A la section portugaise, deux noms à retenir, celui de M. de
Souza Pinto, à demi Français, qui expose une série de toiles d’un
fin sentiment de nature, et celui de M. Columbano, vigoureux por-
traitiste, dans la tradition des vieux Espagnols.
stJ SSE
La place nous manque pour nous étendre sur l’exposition de ce
petit pays, bien qu’il soit un de ceux qui, dans ces dernières années,
ont fait le plus d’efforts dans le domaine de l’art. On parlait autre-
fois de la peinture suisse comme de sa marine. Aujourd’hui, la
section helvétique nous présente un ensemble où se trouvent
nombre de morceaux intelligents qui marquent un souci réel de
traduire pittoresquement les grands spectacles de la montagne, et
quelques tableaux qui peuvent soutenir la comparaison avec les
meilleurs ouvrages des autres sections.
C’est, à la suite de Baud-Bovy et de M. Sandreuter, tous deux, à
leur façon, si particuliers et si expressifs, tout un groupe assez nom-
breux de peintres de montagnes, dans lequel se distinguent les noms
de MM. A. Franzoni, Rehfous, Ed. Boos, E. Kaiser, etc., et, au
second plan, ceux de MM. Burnand, Biéler, MUe Breslau, Giron et
Girardet, qui sont trop des nôtres pour que nous ayons à qua-
lifier leur talent : M. Nicolet (Orphelines d'Amsterdam)', Cari Vautier
[Portrait de Mme F.); Otto Vautier [Deux Amies) ; Vallet [Le Bûche-
ron) ; M1,e Roederstein, etc.
Le grand bâlois Bœcklin, que les Allemands ont accaparé,
manque à cette fête. Du moins, M. Hodler, de Berne, très réputé
dans son pays, nous montre-t-il ses figurations archaïques La Nuit,
Le Jour, L’Eurythmie, d’un naturalisme assez forcé. M. Carlos
Schwabe, plus acclimaté chez nous, nous donne en formes très
aiguës et subtiles un autre aspect de la pensée mystique de ces
montagnes embrumées.