UN MANUSCRIT DE PHILIPPE LE BON 59
autrement qu’un miniaturiste,et Ja comparaison, il ne faut pas l’ou
blier, porte“sur des œuvres dont
le caractère n’est pas le même ;
ce n’en est pas moins un devoir
pour la critique, après avoir fait
ressortir les analogies, de mon-
trer où elles s’arrêtent et de four-
nir, au besoin, des arguments à
ceux qui ne voudraient pas ad-
mettre l’identité (suivant moi,
très vraisemblable) du miniatu-
riste et du peintre employés par
Guillaume Fillastre vers 1455.
Que le miniaturiste fût un
artiste de génie, capable de s’é-
lever aux grandes conceptions de
la peinture historique, c’est ce que
suffirait à prouver la magnifique
composi tion où il a raconté J a
mort de Roland à Roncevaux et
le châtiment de Ganelon. « Cette
histoire démontre la bataille que
Charlemagne eut à Roncevaux
par la trahison du traître Guene-
lon qui présenta au roi chevaux
chargés d’or et d’argent; et com-
ment Roland occit le roi Marsile
et comment il mourut. De la
vision que l’archevêque Turpin
eut en chantant messe et de la
justice Guenelon1. »
C’est pour moi un regret sans
cesse renouvelé d’avoir reçu quel-
ques jours trop tard la photogra-
phie de cette admirable page et
de n’avoir pu la montrera Gaston
Paris, l’homme du monde qui
était le plus capable d’en com-
l’aME DE SAINT B E li T I N PORTEE AT CIEL
PEINTURE ATTRIBUEE A SIMON M A R MI O N
(Panneau du retable de Saint-Bertin,
National Gallery, Londres.)
1. C’est-à-dire : du châtiment infligé à Caneton.
autrement qu’un miniaturiste,et Ja comparaison, il ne faut pas l’ou
blier, porte“sur des œuvres dont
le caractère n’est pas le même ;
ce n’en est pas moins un devoir
pour la critique, après avoir fait
ressortir les analogies, de mon-
trer où elles s’arrêtent et de four-
nir, au besoin, des arguments à
ceux qui ne voudraient pas ad-
mettre l’identité (suivant moi,
très vraisemblable) du miniatu-
riste et du peintre employés par
Guillaume Fillastre vers 1455.
Que le miniaturiste fût un
artiste de génie, capable de s’é-
lever aux grandes conceptions de
la peinture historique, c’est ce que
suffirait à prouver la magnifique
composi tion où il a raconté J a
mort de Roland à Roncevaux et
le châtiment de Ganelon. « Cette
histoire démontre la bataille que
Charlemagne eut à Roncevaux
par la trahison du traître Guene-
lon qui présenta au roi chevaux
chargés d’or et d’argent; et com-
ment Roland occit le roi Marsile
et comment il mourut. De la
vision que l’archevêque Turpin
eut en chantant messe et de la
justice Guenelon1. »
C’est pour moi un regret sans
cesse renouvelé d’avoir reçu quel-
ques jours trop tard la photogra-
phie de cette admirable page et
de n’avoir pu la montrera Gaston
Paris, l’homme du monde qui
était le plus capable d’en com-
l’aME DE SAINT B E li T I N PORTEE AT CIEL
PEINTURE ATTRIBUEE A SIMON M A R MI O N
(Panneau du retable de Saint-Bertin,
National Gallery, Londres.)
1. C’est-à-dire : du châtiment infligé à Caneton.