DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:Michel, Émile: Deux mannequins en bois du XVI siècle
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de pal qui lui assure une assiette suffisante. Malgré ses dimensions
exiguës (0m237 de haut), tous ses membres sont emboîtés et arti-
culés avec une telle perfection que la tête, la mâchoire, le torse, les
bras, les jambes et jus-
qu’aux moindres phalanges
des doigts des pieds et des
mains peuvent facilement
prendre et conserver toutes
les positions qu’on leur
donne. A l’intérieur, les
diverses articulations sont
reliées entre elles par des
cordelettes qui aboutissent
en faisceau au sommet de
la tête resté à découvert,
et leur jeu a été si exacte-
ment réglé qu’aujourd’hui
encore, — bien que l’exé-
cution de cette statuette
remonte à près de quatre
siècles, — leur fonctionne-
ment n’est ni trop lâche, ni
trop difficile. Les propor-
tions de l’ensemble et le
modelé des détails sont
d’ailleurs d’une justesse
singulière et attestent le
savoir et l’habileté de l’au-
teur de ce mannequin.
C’est de la veuve d’un
s c u 1 p t e u r esp ag n o 1 q u e
M. de Valencia a acquis ce
curieux ouvrage, renfermé,
lorsqu’on n’a plus à le ma-
nier, dans une boîte oblongue, comme une sorte de bière en sapin
brut, d’aspect vénérable. Sur la petite face est collée une étiquette,
à moitié lacérée, où subsiste un fragment d’inscription en écriture
ancienne du temps de Philippe II : « d'alberlo D.rero », et au-dessous
un numéro d’inventaire : « Casa 20 ». Le couvercle porte une in-
scription de date plus récente : « Maniqul de Alberto Durero. »
MANNEQUIN EN BOIS, XVIe SIECLE
(Collection de M. le comte de Valencia.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
de pal qui lui assure une assiette suffisante. Malgré ses dimensions
exiguës (0m237 de haut), tous ses membres sont emboîtés et arti-
culés avec une telle perfection que la tête, la mâchoire, le torse, les
bras, les jambes et jus-
qu’aux moindres phalanges
des doigts des pieds et des
mains peuvent facilement
prendre et conserver toutes
les positions qu’on leur
donne. A l’intérieur, les
diverses articulations sont
reliées entre elles par des
cordelettes qui aboutissent
en faisceau au sommet de
la tête resté à découvert,
et leur jeu a été si exacte-
ment réglé qu’aujourd’hui
encore, — bien que l’exé-
cution de cette statuette
remonte à près de quatre
siècles, — leur fonctionne-
ment n’est ni trop lâche, ni
trop difficile. Les propor-
tions de l’ensemble et le
modelé des détails sont
d’ailleurs d’une justesse
singulière et attestent le
savoir et l’habileté de l’au-
teur de ce mannequin.
C’est de la veuve d’un
s c u 1 p t e u r esp ag n o 1 q u e
M. de Valencia a acquis ce
curieux ouvrage, renfermé,
lorsqu’on n’a plus à le ma-
nier, dans une boîte oblongue, comme une sorte de bière en sapin
brut, d’aspect vénérable. Sur la petite face est collée une étiquette,
à moitié lacérée, où subsiste un fragment d’inscription en écriture
ancienne du temps de Philippe II : « d'alberlo D.rero », et au-dessous
un numéro d’inventaire : « Casa 20 ». Le couvercle porte une in-
scription de date plus récente : « Maniqul de Alberto Durero. »
MANNEQUIN EN BOIS, XVIe SIECLE
(Collection de M. le comte de Valencia.)