LA DONATION OCTAVE HOMBERG
lia
professionnel de la curiosité, et de réunir peu à peu les éléments
d’une collection dont l’accroissement rapide, à une époque où il
était devenu déjà si difficile de trouver des objets, est resté comme
une gageure. Sans rien abandonner de
son goût pour l’Orient si riche et si coloré,
il s’était pris de passion pour le Moyen
âge, et avait montré là des facultés d’as-
similation vraiment surprenantes, quand
on pense qu’il y a dix ans il n’avait pour
ainsi dire jamais regardé attentivement
les séries de ces époques dans nos musées.
On verra, par la collection qu'il laisse,
quel sens vraiment très aigu il en avait
acquis.
Le don que Mme Homberg et ses enfants
viennent de faire en sa mémoire au musée
du Louvre est, par l’importance de quel-
ques objets qui le composent, un des plus
considérables que le département des ob-
jets d'art ait reçus depuis plusieurs années.
Le département de la sculpture du
Moyen âge s’enrichit d’une intéressante
ligure de Vierge en pierre d’époque ro-
mane. De quel ensemble faisait-elle partie?
La mutilation des deux bras ne permet
guère de le concevoir, si ce n’est que
l’avant-bras droit, tendant à se relever,
ébauchait peut-être un geste de la main
qui est celui de toutes les représentations
de l’Annonciation formulée par la statuaire
dès ses premiers bégaiements. Le calme
du visage, qui n’est pas dépourvu d’une
certaine noblesse, atteste un art déjà sorti
de la raideur et de la sauvagerie des pre- France, époque romane
miers temps romans: une certaine dou- (DonationHombei=au MuséeduLouvre
ceur s’y fait même sentir, qu’on chercherait en vain dans la Vierge
en bois assise du musée du Louvre. Les plis tendent aussi à s’y
ordonner savamment selon des lois rythmées, en chutes harmo-
nieuses, déterminant de régulières ondes sur les jambes, depuis les
hanches, ou se pressant en petits plis verticaux tuyautés, dans la
lia
professionnel de la curiosité, et de réunir peu à peu les éléments
d’une collection dont l’accroissement rapide, à une époque où il
était devenu déjà si difficile de trouver des objets, est resté comme
une gageure. Sans rien abandonner de
son goût pour l’Orient si riche et si coloré,
il s’était pris de passion pour le Moyen
âge, et avait montré là des facultés d’as-
similation vraiment surprenantes, quand
on pense qu’il y a dix ans il n’avait pour
ainsi dire jamais regardé attentivement
les séries de ces époques dans nos musées.
On verra, par la collection qu'il laisse,
quel sens vraiment très aigu il en avait
acquis.
Le don que Mme Homberg et ses enfants
viennent de faire en sa mémoire au musée
du Louvre est, par l’importance de quel-
ques objets qui le composent, un des plus
considérables que le département des ob-
jets d'art ait reçus depuis plusieurs années.
Le département de la sculpture du
Moyen âge s’enrichit d’une intéressante
ligure de Vierge en pierre d’époque ro-
mane. De quel ensemble faisait-elle partie?
La mutilation des deux bras ne permet
guère de le concevoir, si ce n’est que
l’avant-bras droit, tendant à se relever,
ébauchait peut-être un geste de la main
qui est celui de toutes les représentations
de l’Annonciation formulée par la statuaire
dès ses premiers bégaiements. Le calme
du visage, qui n’est pas dépourvu d’une
certaine noblesse, atteste un art déjà sorti
de la raideur et de la sauvagerie des pre- France, époque romane
miers temps romans: une certaine dou- (DonationHombei=au MuséeduLouvre
ceur s’y fait même sentir, qu’on chercherait en vain dans la Vierge
en bois assise du musée du Louvre. Les plis tendent aussi à s’y
ordonner savamment selon des lois rythmées, en chutes harmo-
nieuses, déterminant de régulières ondes sur les jambes, depuis les
hanches, ou se pressant en petits plis verticaux tuyautés, dans la