DOI issue:
Nr. 1
DOI article:Sarton, George: Matériaux pour l'histoire de l'art asiatique, [1]
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24940#0025
MATÉRIAUX POUR L’HISTOIRE DE L’ART ASIATIQUE i5
Un (( mandata » est une peinture dont l’objet est de représenter non pas un
épisode déterminé, ni un saint isolé, mais l’ensemble du paradis ou de la
religion bouddhique, et de fournir ainsi une synthèse de cette foi qui soit
pour les yeux ce que les textes sacrés sont pour l’esprit. Idée admirable car
les synthèses picturales sont les seules qui puissent être absorbées immédia-
tement, même par les plus humbles, tandis qu’il faut du temps pour lire les
livres saints et en extraire la sagesse qu’ils contiennent. Le mot « hokké »
LE « HOKKÉ MANDALA » (LE PARADIS DU LOTUS)
ÉCOLE CHINOISE, MILIEU DU IXe SIÈCLE
(Musée de Boston.
veut dire lotus. Le titre français serait donc Le Paradis du Lotus (ou, si l’on
donne au mot « mandala » sa signification la plus abstraite : La Synthèse du
Lotus). Pour le croyant bouddhiste, le lotus est un symbole de perfection et
de pureté, parce qu’il croît dans la vase sans en être corrompu — de même
le Bouddha est né dans le monde mais fleurit au-dessus —, et parce que ses
fruits sont mûrs au moment même où ses fleurs s’épanouissent, — ainsi la
vérité prêchée par le Bouddha porte immédiatement les fruits de l’édification1.
i. Anesaki, loc. cit., p. i5.
Un (( mandata » est une peinture dont l’objet est de représenter non pas un
épisode déterminé, ni un saint isolé, mais l’ensemble du paradis ou de la
religion bouddhique, et de fournir ainsi une synthèse de cette foi qui soit
pour les yeux ce que les textes sacrés sont pour l’esprit. Idée admirable car
les synthèses picturales sont les seules qui puissent être absorbées immédia-
tement, même par les plus humbles, tandis qu’il faut du temps pour lire les
livres saints et en extraire la sagesse qu’ils contiennent. Le mot « hokké »
LE « HOKKÉ MANDALA » (LE PARADIS DU LOTUS)
ÉCOLE CHINOISE, MILIEU DU IXe SIÈCLE
(Musée de Boston.
veut dire lotus. Le titre français serait donc Le Paradis du Lotus (ou, si l’on
donne au mot « mandala » sa signification la plus abstraite : La Synthèse du
Lotus). Pour le croyant bouddhiste, le lotus est un symbole de perfection et
de pureté, parce qu’il croît dans la vase sans en être corrompu — de même
le Bouddha est né dans le monde mais fleurit au-dessus —, et parce que ses
fruits sont mûrs au moment même où ses fleurs s’épanouissent, — ainsi la
vérité prêchée par le Bouddha porte immédiatement les fruits de l’édification1.
i. Anesaki, loc. cit., p. i5.