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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 1.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.3249#0016
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LE GRELOT.

PRIME GRATUITE

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le premier volume des

PAPIERS ET CORRESPONDANCES

FAMILLE IMPERIALE

Pour s'abonner, envoyer un mandat sur la poste à l'adresse
de M. Madré, dépôtcentral des journaux, 20, rue du Croissant-

COURBET ET LES STATUES

BALLADE.

Il était une fois un grand peintre que la foule nommait
Courbet et Rosa : « Gustave ».

Ses tableaux ne brillaient ni par l'originalité de ia concep-
tion, ni par la poésie de l'art, ni par la finesse, ni par l'esprit.
Au contraire. Il peignait ce qu'il voyait. Rencontrait-il une
fem.ue avec une verrue au bout du nez, il fixait à jamais son
imags sur une toile immortelle Voyait-il un mendiant se-
couant ses poux, sujet de tableau. Ses amis, les bons petits
camarades, trouvaient cela très-fort.

Il était une fois un grand peintre que la foule" nommait
Courbet et Rosa : « Gustave ».

■La colonne avait eu la malechance de déplaire au grand
nomme.
Ses amis résolnrent qu'on démolirait la colonne.

Et, cependant, le monument pouvait, à la rigueur, être af-
fecté à un service d'utilité publique.

Exemples;

On pouvait transformer la colonne en une énorme vespa-
siehne. L'insuffisance des vespasiennes est connue de tous.
Celles qui existent sont toujours occupées. Dans la colonne,
lorsqu'on aurait trouvé la place prise, on serait monté à un
étage supérieur.

On pouvait faire de la colonne un irrigateur monstre, un
irrigateur à vapeur, desservant en même temps tous les hôpi-
taux de Paris.

'Ou bien une pompe réservoir qui aurait joué le rôle de la
pluie aux époques de grande sécheresse.

La colonne, enfin; rendait de signalés services à la classe
nombreuse et intéressante des gens atteints de la manie du
suicide. On pouvait, pour ceux-là, installer un tourniquet à la
porte. Cent francs d'entrée an profit des pauvres. C'était peut-
être le moyen que cherche le citoyen Rigault pour en finir
avec la mendicité-
Mais Courbet n'aimait pas la colonne.

Et ses amis voulaient la démolir pour qu'il pût passer sur la
place Vendôme sans être agacé.

Il était une fois un grand peintre que la foule nommait
Courbet et Rosa : « Gustave. » ■

Depuis que les amis de Courbet avaient pris une si grande
résolution, les hommes de bronze de l'ex-capitale ne se
croyaient plus en sécurité.

— Ventre saint gris s'écria Henri IV, sur le Pont-Neuf,
faudrait voir un peu.

— S'agit pas de nous la faire, murmura Louis XIV, de la
place des Victoires.

Moncey fronça le sourcil , Ney brandit son sabre, Saint-
Michel tira le diable par la queue.

Et ils allèrent, en procession, frapper à l'atelier du maître
d'Ornans.

Il était une fois un grand peintre , que la foule nommait
Courbet et Rosa : « Gustave. »

Chemin faisant Henri IV, apprit — non sans satisfaction —
que, depuis six mois, Paris en était à son deuxième siège ;
Louis XIV versa un pleur sur la mort de Louis XVI;
On dit à Ney qu'on fusillait toujours les généraux;
On expliqua à Moncey le plan du général Trochu ;
On raconta à Saint-Michel qu'il n'y avait plus de saints ;

Et au diable, que tout le monde en avait un au fond de sa
bourse.

Puis l'atelier du grand homme s'ouvrit aux monuments.

Il était une fois un grand peintre, que la foule nommait
Courbet et Rosa : « Gustave ».

Courbet leur tint, aux statues, un langage imagé, mais
ferme.

Il leur parla des bienfaits de la Commune, de Castagnary ,
de la femme au perroquet, du liai mort, de la vérité dans l'art,
de l'ineptie de ses confrères, des œuvres qu'il a vendues à
Khalil-bey, de la morale appliquée à la peinture, de la façon
dont il refusa les présents d'Artaxerxès et la croix, de tout —
excepté de leurs destinées futures.

Et les hommes de bronze rentrèrent chez eux, l'âme
navrée.

Personne encor ne sait le sort qui les attend.

Il était une fois un grand peintre, que la foule nommait
Courbet et Rosa : « Gustave ».

CORRESPONDANCE.

Au citoyen rédacteur du GRELOT.
Citoyen,

Faut que je vous dise la chose. Le citoyen Pilotell ne me revient pas
Il y a des choses sur son compte qui me font loucher, sauf votre respect.^

Quand j'ai vu qu'il se fourrait partout, et qu'il se payait des perquisi
tions, je me suis dit c'est pas tout ça. Avec des amis, six gardes natio-
naux, tous bons zigs, nous voilà partis pour faire une petite perquisition
aussi à Pex.musée de l'ex-Louvre, ousque le citoyen Pilotell s'était installé
comme directeur, qu'on disait. Il faut rendre justice avant tout, nous
avons trouvé tout en place.

Il y a seulement une statue, de marbre blanc, on l'appelle Vénus de
Milo, je ne sais pas pourquoi. Les deux bras ont disparu. Le marbre
était de première qualité, ça vaut encore de l'argent. Pour l'honneur du
gouvernement ça doit se retrouver. Je ne demande pas mieux, avec mes
six gardes nationaux, de faire encore une perquisition chez le citoyen
Pilotell. Si toutefois il demeure quelque part et s'il ne les a pas lavés.

Dites ça de ma part au Comité; si ça lui va, j'en suis.

Salut et fraternité.

Pierre Boissansoif,

marbrier.

AUX 150,000 LECTEURS DU GRELOT.

Chers lecteurs,
Nous vous avions promis, Flammèche s'était engagé dans
notre dernier numéro à publier aujourd'hui la Révolte de Poli-
chinelle,^ nouvelle comédiequi obtient un si prodigieux succès
au théâtre de Guignol. Hélas! la Commune et notre malheureux
sort en ont décidé autrement !

Figurez-vous que notre collaborateur avait, dans un mo-
ment d'expansion, confié son manuscrit à Louis Dlbach. Le
directeur de la- Cloche l'avait déposé dans sa caisse, considérant
ce meuble comme lui offrant toutes les chances de sûreté
possibles, et la Commune, impitoyable, a, d'un seul coup de
filet, saisi la caisse de la Cloche, les 60 centimes qu'elle conte-
nait et le manuscrit de Nicolas Flammèche.

L'incendie de la bibliothèque d'Alexandrie nous eût moins
affectés.

Que faire? Fallait-il, comme dans les drames de M. Boulet,
ancien directeur de la Gaité et charbonnier d'avenir, nous brû-
ler la cervelle par désespoir de ne pas tenir notre parole? Vous
vous en seriez fait mourir.

D'ailleurs, la rédaction du Grelot est une rédaction de res-
sources. Notre rédacteur en chef qui, par parenthèse, est
tellement beau que jamais un photographe n'a voulu de lui
devant son objectif, — a fait venir Flammèche, lui a d'abord
retenu sept francs sur ses appointements pour le punir d'une
faute qu'il n'avait pas commise, et lui a commandé pour le
numéro d'aujourd'hui un joli article en pâte tendre.

Flammèche (Nicolas) s'est exécuté sans qu'une grimace vint
altérer la pureté de ses traits, et voici, chers lecteurs, le
morceau de nougat que ce pâtissier de lettres a taillé pour
vous.

JV. B. Lire tout d'une traite et sans respirer. Autrement ça
ne passe pas.

La Rédaction du GRELOT.

MANUEL DU PARFAIT IDIOT.

Une longue habitude de mes contemporains et l'étude ap-
profondie des événements qui s'accomplissent autour de nous
m'ont prouvé, clair comme un article du Yenaeur, que le
le gâtisme était en train de se faire plus de trois mille livres
de rentes en élevant des Parisiens.

Nous croyons donc être agréable aux pères de famille, nos

frères, en leur confectionnant ce petit manuel, dont lalectun

assidue et réfléchie, les conduira, dans un délai très

court, à

la somme d'ineptie nécessaire pour trouver du talent à Jules
Vallès.

Pour faire un parfait idiot, il faut, :
Article 4".
Si on a sa femme enceinte, acheter la photographie du ci-
toyen Vésinier et l'accrocher au coin le plus en vue de son
appartement.

Art. 2.
Prendre un abonnement d'un an au Cri du peuple.

Art. 3.
Louer un appartement à la porte Maillot ou une maison de
campagne à Asnières et s'y transporter immédiatement.
Art. 4.

Aller trouver le père Duchêne et lui offrir sa fille en ma-
riage.

Art. S.

Prendre une action dans la direction du théâtre des Nou-
veautés.

Art. 6.

Aller trouver le citoyen Pascbal Groussct et lui proposer de
s'habiller à la Belle Jardinière.

Art. 7.

Prendre le train de Saint-Denis. Arrivé devant le poste prus-
sien pousser immédiatement le cri de : vive la Commune!
Art. 8.
Se faire naturaliser Français, si l'on est étranger.

- Art. 9.
Sitôt naturalisé, s'installer rue de Paris, à Belleville. (Ceci
s'adresse particulièrement aux vieillards, aux malades et à tous les
amateurs d'une douce tranquillité).

Art. 10.
Etre femme, jeûna, belle et riche, et dire au citoyen Ver-
morel : tu m'auras quand tu voudras... car tu es beau.

Art. 11.

Essayer de prendre, avec deux amis, dix-huit pièces de
canon à l'armée de Versailles.

Akt. 12.
Epouser une naïve enfant de la rue Mouffetard et demander
à la Commune de vous prêler la Salle Saint-Jean pour y faire
la noce.

Art. 13.
Rencontrer le citoyen Dombrowski, à cheval, et sous pré-
texte de renouveler connaissance, lui demander s'il dîne tou-
jours à table d'hôte. En cas d'affirmative, l'inviter pour le soir
même.

Art. 14.

S'arrêter devant tous les kiosques et dire que le Grelot est un
journal inepte.

Art. 15.

Préparer une martingale pour la jouer, cette année, au
mois de juillet, à Bade.

(A continuer).
Nicolas Flammèche.

CALENDRIER PROPHÉTIQUE

[Du lundi 1 au dimanche 7 Mai.)

Les solliciteurs devenant de jour en jour plus nombreux, le citoyen
Cluseret, ne sachant plus où donner de la tête, briguera buinhlemenlla
place de souffleur au théâtre des Nouveautés, espérant qu'on ne viendra
pas l'importuner jusque-là.

MARDI.

Afin de consoler les Parisiens de la perte de la colonne Vendôme, la
Commune de Paris décrète :

• Article î.

Cinquante-sept sculpteurs sont chargés de terminer avant peu le
buste de tous les membres du Comité central.

Article II.
Ces bustes formeront un groupe.

Article 111.
A la demande générale, ce groupe sera placé au Jardin des plantes, a
l'entrée de l'allée qui conduit à la cage aux singes.

MERCREDI.

L'égoût collecteur aboutissant hors Paris, les égoutiers se constituent
en société pour livrer, à prix d'or, des permis de circulation aux hommes
de 19 à 40, désireux de quitter la capitale.

Pyat ayant déclaré qu'il restait membre de la Commune pour plaire
aux dames, les billets d'amour et de rendez-vous pleuvent, chez ce der-
nier représentant de la galanterie française.

VENDREDI.

Un citoyen, désirant se suicider et n'ayant pas les moyens de se pro-
curer du charbon, pénétrera dans un poste de gardes nationaux : la mort
sera instantanée.

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où les artistes ont gênéralemenl

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Je vais vous le dire.

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