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Le Grelot: journal illustré, politique et satirique — 5.1875

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https://doi.org/10.11588/diglit.6809#0111
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LE GRELOT

LA MARCHE DU PROGRÈS

Ça va en France de mieux en mieux,

tët pour peu que cela continue,
tAyant peu les bedeaux seront les maîtres!
! Tandis que dans les autres pays, on juge le
^*ti ultramontain à sa juste valeur,

Ici on le comble de petils-fours, «

On verse du Champagne sur ses fraises.

fit on n'a de verges que pour fouetter ses
tr*tnes à la vanille.

Aussi tous les marguilliers relèvent le nez,
, Et les serpents de village prennent des atti-

^es journaux du pain-bénit et du droit de;

J'ssage sont dans une joie impossible à dé-
?Hre, — et leur délire se manifeste par des
filées d'une Irapudenee dont on était désha-

I ^'Univers parlant de la loi qui reconnaît
>-s diocèses personnes civiles, et les autorise

'onder des facultés, tout en assimilant les
hh'res cours libres à de simples réunions pu-
v'lues, s'écrie avec une insolence qui justifie
?resque l'empire de lui avoir imposé silence
",refois pendant cinq ans :
j, * La liberté est bonne ou mauvaise selon
^sage qu'on en fait, et suivant cet usage, on
v?" l'aimer-ou la fcaïr... Nous demandons
{j^e pour le catholicisme, au nom de Ja Ji-
J!rté; mais, en nous réclamant du droit corn-
ç, ln> nous n'en faisons point un droit absolu,
t,est notre liberté que nous aimons, parce que

eSt i\ notre vérité que nous croyons ! »

j^Oilà qui n'est pas dans un saol
d son côté, VUnion, en démentant l'arrêté
$ Finistère de la guerre qui engage M. de
. u0 à rester à sa caserne, déclare qu'il n'y
pas de prétexta à un semblable arrêté,
^'«que jamais M. de Mun n'a quitté son régl-
ant, —.

^ Alors qu'on sait que le cavalier en question
(fCî*Valcadé depuis quatre mois dans toute la
'jjûce, de la Manche aux Pyrénées.
j Enfin, voici M. de Joly, l'architecte chargé
h ? travaux d'installation des deux chambres,
(i^se voit obligé de demander une autorisa

011 à l'évêque de Versailles pour obtenir que
^ouvriers puissent travailler le dimanche,
^ut cela est vraiment admirable 1

0 cafards, votre échine appelle l'étrivière !

Récriait Hugo.
« r^ais ce n'est plus de leur échine qu'il s'agit
Wd'hui,

^'est de la nôtre, — et avec notre échine,
tout notre corps, car, pour peu que nous
«.^nuions sur cette pente, avant peu la ban-
h re de Marie-Alacoque remplacera le dra-
^ tricolore.

\^ est vrai que cet étendard plairait mieux
. de Ghamborri que l'autre.
Pu. reste, pourquoi s'étonnerl
I hissez prendre un pied aux ultramontains,

auront bientôt pris quatre,
>i^n peu comme ces pique-assiettes qui, in-
^ à dîner, emportent l'argenterie dans la-

on les a servi»,
■^jnltaire rirait bien s'il revenait aujour-

tj^trouver Nonotte en capitaine de cuiras-

jlt Patouillel dans les bureaux de l'Univers,
\^ sera'' une c'e ces ^urPrises qui nous

lirait quelques bonnes pages.
|Fr tout progresse,

lU] 1 c lac nlf pQmnnlQi'r

'dis les ultramontains se contentaient de

*.u sabrer les hérétiques et les impies,
^ujourd'bui ils sont en mesure de les sabrer

j;"! l'on a bien eu tort de chasser les jé-

es sous Louis XV!

i|„ 1 temps de M. de Choiseul ils n'étaient

Quelques centaines;

J:11 les a mis dehors;
(3 ont fait, comme le démon de l'Evangile
f(j > avant de reprendre le possédé, alla cher-

jj? sept collègues plus méchants que lui,
} nous en avons à présent sur les bras près

^ois mille!...

L Volupté!...

a Prusse n'a qu'a bien se tenir 1

R.

s GRELOT au Salon

'ri'UUlAUD, n° 1115. — Les vieilles amies.
l'^U'inaule toile pleine d'étude et de liai;
t£Ul>de de ces deux vieilles amies est rem-
\A<î vérité. On a vu cette tricoteuse, M. Jar-
. S « lidèlement rendu ces deux ligures,
le p nous lui faisions un reproche, c'est que
%?ul est peut-être légèrement ivoiré, mais
\ l D'est guère qu'une question d'école.

i ,alma-TADEMA, n° 13. — La peinture.

^ un des tableaux les plus appréciés du Salon.

La figure de femme est éclairée par de su-
perbes reflets, les étoffes sont étudiées avec
la plus grande conscience, l'arrangement est
plein d'harmonie, et les tons d'une justesse
admirable ; nous voudrions pouvoir en dire
autant du tableau de :

M. LEYENDECKER (Paul) n° 1368.
Louis I V visitant les travaux de Versailles.

qui manque complètement de gris complé-
mentaire. Les tons des étoffes nous ont paru
trop brutaux, l'artiste n'a pas paru tenircompte
de la masse d'air qui sépare les personnages du
spectateur et qui doit amener forcément un
affaiblissement dans les tons. Nous préférons
Molière chez Ninon de Lenclos du même au-
teur (Salon de 74).

Les tons pouvaient être plus vifs, la scène
se passant dans un intérieur.

L'arrangement est habile, les personnages
bien dessinés, charmants, peut-être pas assez
naïfs, mais l'artiste a apporté dans l'exécution
une somme de talent qui lui t'ait pourtant
grand honneur.

M. RAEMMERER, n° 1146. — Une journée
d'hiver en Hollande.

Charmante toile remplie de qualité, d'air,
de lumière et de perspective.

Avec M. Raemmerer, la critique perd son
temps, passons à :

M. BEAULIIïU (Henri de), n° 115. — La
Couleuvre.

Monsieurvcle Beaulieu est assurément colo-
riste, trop coloriste môme, il s'applique sur-
tout à attirer les yeux par les couloirs criardes,
en sacrifiant le dessin.

La femme (la Couleuvre), est soufflée, le
corps couvert de reflets bleuâtres, les mains
et les pieds disproportionnés, et la jambe
droite dans une position qui la fait paraître
diflorme.

Le corps repose sur un amas de couleurs,
on ne sait si ce sont des étoffes.
Nous préférons du même arliste le

N° 114. — Madtleinc rencontre Jésus pour la
première fois.

Cette toile, renferme bien quelques défauts,
mais nous y avens constaté de grandes qua-
lités.

M. BONHEUR (Germain), n° 236. — La Lande
de Bosi. en Sologne.

Excellent paysage plein de lumière, de cette
lumière grisâtre d'un ciel sans soleil. Le co-
loris des premiers plans sont remplis de qua-
lités.

Il y a dans ce tableau toute l'autorité d'un
maître. Si nous faisions un reproche à l'arlisle,
c'est de ne pas avoir donné à sa perspective,
aux derniers plans, un aspect un peu plus flou.

M. COMERRE (Léon), n°494. — Cassandre.

Ce tableau aurait pu nous paraître excellent,
mais ce qui nous arrête dans notre admiration,
c'est ce vilain bras gauche sans modelé et qui
paraît aplati sur le mur.

M.Victor DUPRÉ, n°8 731, 732 et 733.—
Paysages.

M. Victor Dupré possède un talent trop réel
pour que nos éloges puissent augmenter la
renommée dont-il jouit ; constatons pourtant
le plaisir que nous avons eu à remarquer ces
trois charmants paysages pleins de lumière et
d'horizon.

Nous nous hasarderons pourtant à dire que
cet artiste justement apprécié, a un vert qui
lui est particulier, en sens qu'il nous a paru
quelque peu chargé de bleu.

Somme toute, M. V. Dupré, a pris à tâche
de nous faire oublier son frère, M. Jules Dupré ;
certains prétendent qu'il y a réussi.

M. LE MARIE des LANDELLES, n° 1333. —
Us Châtaigniers de Rasteffan,

Excellent paysage, bonne peinture quoique1
un peu dure dans certains contours.

Les deux paysages de cet artiste, sont de
beaucoup préférables à ses envois précédents.,

M. PALLIÈRE (Jean-Léon), n° 1587.

Le Frère quêteur-

Bonne exécution, composition amusante,,
d'nn bon dessin, d'un coloris sans reproche
et d'une perspective fort étudiée, mais on

reconnaît trop N..... dans le moine ; une tête;

de fantaisie donne Monsieur Palliôre, si tout le]
monde faisait la figure du modèle, où irions-,
nous ?

M. DETAILLE (Edouard), n° 662.
Le régiment qui passe.

Cette toile fort remarquée est traitée avec
beaucoup de talent, seulement M. Détaille
emploie certaines ficelles trop visibles dans
l'exécution de ces tableaux; nous aurions
aimé voir la trace des roues sur le sol neigeux,
autrement fait qu'au couteau et au manche
de brosse.

M"' JACQUEMART (Nélie), n° 1099.
Portrait de Mme B...

Ce portrait renferme toutes les qualités de
peinture et de fini de l'éminente artiste, mais
pourquoi donc avoir fait prendre à Mm0 D...
une posture aussi ridicule. Si c'est elle qui l'a
choisie, elle a bien mauvais goût, cette dame-
là.

M. DE COCK (César), n°s 586, 587, 588.

Autant nous avons de compliments h faire
à M. César de Cock, surtout pour son n° 588,
les bords de VEbre exécuté de main de maître,
autant nous en ferons peu à

M. DE COCK (Xavier), n° 589, 590 et 591.

Deux paysages sur ces trois toiles repré-
sentent des arbres impossibles à désigner,
d'un fouillis jaunâtre, lumineux autant par-
devant-que partout ailleurs, perspective in-
connue, tableaux criards qui témoignent d'une
grande habileté de faire, mais d'une trop
grande négligence de tons et d'étude.

M. FEYEN PERR1N, n* 865. — Portrait
du général Billot.

La critique en général s'est accordée à re-
connaître à l'artiste tout le talent qu'il y avait
dans cette excellente œuvre, Nous mention-
nons simplement le nom de M. Feyen Perrin
pour pouvoir ajouter que nous partageons
l'admiration que son portrait a excité dans la
presse et dans le public.

M. FIRMIN GIRARD, n» 926. — Le jardin de
la marraine. — n° 927, Premières caresses.

Nous aurions aimé dans ces deux charman-
tes toiles moins de vigueur dans le coloris
des fleurs, qui lutte avec trop de force contre
le coloris des figures.

Deux perles en somme fort justement ap-
préciées.

Le manque de place nous oblige, à grand
regret, de n'accorder qu'une mention à une
quantité d'excellentes toiles; signalons donc
seulement :

N° 1250. — L'excommunication de Robert le
Pieux, de M. Paul Laurens, et son n° 125t,
l'Interdit; excellentes toiles dont nous au-
rions voulu souligner toutes les qualités.

N° 297. — La Saint-Jean, de M. Jules Bre-
ton. Nous aurions aimé des visages plus éclai-
rés par la lumière qu'ils ont devant eux. Ex-
cellente toile pourtant. Nous n'en dirons pas
autant du n° 295. — Un Village d'Artois en hi-
ver, de M. Emile Breton. C'est de la carica-
ture de neige, agrémenté d'une plaque verte,
figurant un fond de voiture, du plus mauvais
effet.

N° 665. — Intérieur de forêt, de M. É. Dévé,
paysage plein de lumière et d'air, d'une com-
position très-vraie, très-étudiée, et bien soi-
gnée comme perspective.

N° 122.—L'Oise à Anvers, de M. Beauverie,
d'une perspective et d'un coloris excellent.

N°1419. — Misère, de M. Adrien Marie,
composition, attitude et coloris sans repro-
che, mais un peu tirée d'une ancienne gra-
vure, si nous avons bonne mémoire.

N°146. —L'Abandonnée, de M. Emmanuel
Benner , sujet fort émouvant, témoignant
d'une grande étude de draperie.

N. 186.— Portrait de mademoiselle E. V.,
de M. Bernard, charmant, mais quelles mau-
vaises mains !1

N° 966. — Jeanne d'Arc, de M. Grandjean.
Quel mauvais cheval, et pourtant tant de qua-
lités dans cette toile I

N° 629. — Pyrame et Thisbé, de M. Delobbe.
Même touche que M. Bouguereau, peinture
généralement ennuyeuse, à moins d'être trai-
tée comme par M. Bouguereau lui-même.
Grandes qualités, mais pourquoi le mon et le
vivant ont-ils le corps de même couleur?

Ce défaut a été évité par M. Ulmann, dans
son n° 1905, le Remords, où Caïn et Abel sont
de tous bien différents.

N° 312. — Maquignons normands, de M.
Brown (John). Fonds lâchés, adure fantasti-
que pour les chevaux, mais qualités nom-
breuses.

N° 1302.—Une Cour d'auberge, de M. Lé-
gat, pleine de lumière et de coloris.

N° 1679. — Nous retrouvons M. Princeteau
et ses Chevaux effrayés par le train qui passe.
Les chevaux vous joueront un mauvais tour,
M. Princeteau.

L'année prochaine, espérons que, nous y
prenant plus tôt, nous pourrons nous occuper
d'artistes dont nous taisons les noms avec le
plus vif regret.

Charles LEROY.

Maison DU PONT-NEUF (Paris)

VPTrMFMT complet

■ *m I fm ITIE.lv I Envoi du catalogue



PAS DE CREDIT

Nous recommandons aux économes Savignt et C*,
tailleurs, 47, r. N. Pet.-Champs, qui font 15 0/0d'esc.

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de tous insectes, puces, punaises, chenilles, fourmis,
eaffarts, mites, etc. 50 c. la boîte. Envoi franco pour
3 boites. Hubert, rue Port-Mahon, n° 1, ^Paris.

GRELOTS-FINANCE

Les questions politiques laissent la paix aux
financiers, mais il est dans dans des tempéra-
ments de ne point vivre tranquilles; les voilà
qui se font la guerre, et les coups qu'ils se
portent amènent de bonnes saignées.

La cause de cette guerre, c'est la conver-
sion de l'emprunt Morgan. Comme il s'agit là
d'une opération portant sur250 à 300 millions
de capitaux, on s'était mis fort à tort en tête
que le gouvernement la faisait exclusivement
avec MM. de Rothschild, ce qui n'était pas tout
à fait exact. Bien loin de là. L"intérêt public
disons-le, n'aurait rien perdu à ce que le goul
vernement eût pris celle résolution, mais
comme l'opération rapportera de 15 à 20Jfr.
par titre aux intermédiaires, c'est-à-dire à
ceux qui ont été assez avisés pour ramasser,
depuis plusieurs mois, la plus grande partie
de ces titres, lesquels sont au nombre de plus
de 480,000, on conçoit le mécontentement
des financiers qui n'ont pu avoir leur part du
gâteau.

Aussi les évincés ont-ils mis autant qu'ils
ont pu des bâtons dans les roues du mouve-
ment de hausse organisé autour de la Rante
3 0[0, que l'on avait poussée jusqu'à 65 70?
Les receltes générales, en se mettant, par on
ne sait quel mystère, à demander plus de
5 0(0 que de 3 0j0, avaient un peu aidé à la
hausse. Cette passion subite des écus provin-
ciaux pour la Rente 3 0|0 ne l'a pas empê-
ché de faiblir à 64 70. Tout à côté, on s'était
mis à en vendre à terme. Malgré tout cela
la conversion réussira, le Trésor en tirera les
60 millious qu'il en attend, et peut-être ïa
hausse du 3 0[0 que l'on avait voulu mener
un peu trop vite.

Le principal événement financier de la se-
maine, c'est l'éclipsé et la disparition de M
Philippart et de son groupe. Comme puis-
sance de vaporisation de millions, MM. Phi-
lippart et ses amis peuvent marcher de pair
avec leurs prédécesseurs. Depuis tantôt qua-
tre mois qu'ils ont si lestement jeté parles
fenêtres M. le baron Haussmann et ses amis,
d'après les comptes soumis à l'assemblée dù
14 courant, 27 millions se sont, sinon com-
plètement fondus, du moins grandementeom-
promis entre ses mains. Sur ces 27 millions
11 sont passés à l'état de fumée, et 16 autres
sont représentés par des valeurs dont les écus
désireux de se conserver intacts devraient se
garder comme de la peste. Cependant, com-
me machine à émission, le Crédit 'mobilier
conserve une telle puissance d'action sur les
écus à disposition moutonnière, qu'un finan-
cier, dans les affaires duquel le public, sous-
cripteur d'obligations de petits chemins de
fer, d'emprunts étrangers a déjà pas maljperdu
d'argent, est venu à la rescousse. Il a prê é
5 millions à la société, et moyennant ce
M. Philippart et ses amis ont dû prendte
l'engagement de s'en aller. — Quelques action-
tiotmaires pointus aurai eut voulu les retenir en-
core une quinzaine de jours pour leur deman-
der des comptes un peu plus ciairs que ceux
fournis par le rapport des commissaires; mais
la majorité, à laquelle on avait fait son rôle,
et qui l'a parfaitement exécuté, n'a pas voulu
entendre de cette oreille. Elle a accepté les
démissions et nommé par acclamation à leur
place MM. Gallotti, Obermayer, ulisée de
Montagnae , j, lord William, Montaigu, Hay,
Briavoine et Edouard Troplong.

Ces noms, celui de M. Briavoine excepté,
étant complètement inconnus dans le monde
des affaires, les pointus, qui voulaient retenir
M. Philippart et ses amis, ont demandé des
explications. Comment voulez-vous que nos
recommandations aient du poids sur vous, puis-
que vous nous mettez à la porte, a répondu
M. Philippart. Adressez-vous à celui de nos col-
lègues que vous avez conservé dans le conseil
d'administration, à M. le baron d'Erlanger.

Rien de plus juste, a dit celui-ci dans son
palais tudesque, et je vais vous donner satis-
faction. Il est inutile, je pense, que je me re-
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