LE GRELOT
M
Tout ceci, bien entendu, sans préjudice de
l'abrogation de la loi de 1831, seule mesure
vraiment efficace, comme vous le reconnaissez
si justement.
A ce propos, deux mots encore. La défaste
•Chambre avait voté une loi sur la presse, qui
abolissait la censure.Dès que votre homonyme
Alfred' sera réélu dans le Vaucluse, ce qui ne
saurait tarder, — conseillez-lui de reprendre
ce projet de loi et faites-le triompher, le Grelot
et ses confrères en sauront, à lui et à vous,
une reconnaissance infinie.
Agréez, Monsieur, mes sentiments les plus
mpatuiques,
Henry VAUDEMONT.
•Et nous avons adressé à M. Pessard le petit
billet ei-dessous :
Monsieur,
H parait que vous désirez autant que nous,
~- plus est impossible, — la destruction de
la censure. En ce cas nous comptons que vous
nous aiderez de tout votre pouvoir à ébrêcher
et à faire rouiller ses ciseaux, de façon qu'elle
renonce à'd'aussi mauvais ouUls.
Ce jours-là, nous ferons des cràpes, et nous
vous inviterons à venir leur casser la tète avec
nous.
Inutile d'attendre le beau temps pour cela :
on s'amusera sans aller au Bas-Meudon et sans
manger de friture à dix sous le goujon.
Ee plus tôt sera le meilleur.
A a i s )it-il !...
.:^gréez' Monsieur, mes salutations empres-
Pour le Grelot,
Hi.xby VAUDEMONT.
FEUILLES AU VEUT
îLyi.a de singuliers hasards dans la vie ;
un beau jour,
•Je tombai sur un livre d'images célèbres.
J en-demande pardon au public :
Li était un album photographique intitulé
Musie secret du roi de Naples !
Je feuilletai cette collection de tableaux
émanant, la plupart, de grands artistes, — de
Jules Romain principalement, —
algré -1? maëslria de l'exécution, la
Ses ™£Lgéma& le tempérament formidable
^oS^ JUÛ e^'t impossible de ne pas
T?. m dans ces affreuses peintures.
encoi, tnwDUis loulle cœur soulevé ~ J'étais
Et Jeune — J
dans^a^n^8^ ces homil'es de génie roulés
toire mt TT^'e el y poussant des cris de vie-
Jnièr'> y Jetant encore des ra
rayons de lu-
-et
t nîusiSn^fl>rou .aï une 8eùsatiorJ analogue
de1eïen^spècea,PI,eler<< ^ûos^ » ™ être
***
4'éducattoa U' °n 1 :il'ut' un ,ivre !na!?i9tral sur
la man>eUenné la peiQe de Prendre l'enfant à
De ÏSfèï*^" ses moindres gestes,
Le sniv™ '?ns les Plus innocentes;
minuS" 5 kS heures' a toutes lcs
jeunesse"1 leS années de son enfance et de sa
quWnWri11QD de,faire croire à tout le monde
hommes HVon hvre que pour donner des
Et averTin bo1nnétes hommes - à la société,
sive, que vfw,W' ™e «oqnence si pewùa-
« Vfi i a, , ^Cleur s'ecrie involontairement :
■toen coin.r^i ,°xmmaSe <ïue l'homme qui a si
N'ait n éducation,
principe^ °U un fils Pour l'élever selon ses
écà^1, écrit ce livre,
Où on trouve on'1*0'
1 Et'quf ^ no^éeaTh?rèSaU'e *
dépasse les limUcs dc l'écœurement.
- ***
liberté r? jouJaft mortellement à Saint-
es 8nilosonh?erol,-à d,Alombert et aux au-
«lences; P s qui avalent reçu ses confî-
Sa.?commem'1)rUité la chose'
publique un i£,?,e Pas vouer à l'exécration
Un nrédieato,, > de 06110 sorte.
4'une borne esVAVn?ra.le déposant, au coin
'lcs Piodmis de sa débauche, pour
lesquels il ne se sentait même pas le courage
de travailler de ses mains infâmes 1
La proposition de rétablir les tours, présen-
tée ces jours-ci à la Chambre par M. de Lacre-
telle, a réveillé en moi ces souvenirs odieux.
Ees tours ne feront que favoriser les lâchetés
maternelles et paternelles:
Le mal ne diminuera pas d'un iota;
Car l'institution est vicieuse dans le prin-
cipe,
Et l'infanticide ne disparaît ra que le jour où
l'Etat aura créé des établissements où»jes mè-
res sans ressources pourront apporter publi-
quement et sans liante des enfants qu'elles ne
veulent pas tuer et qu'elles' ne peuvent pas
nourrir.
***
Sais,
N'étant plus qu'un simple eitoyen fran-
Le prince impérial a dû subir la loi com-
mune.
EL la semaine dernière, son cousin Murât a
tiré au sort pour lui — tout comme le maire
de la commune tire pour un garçon absent
de son village.
Heureusement,
I.'p'tit ramassait de9 balles
Il y a tout à l'heure huit ans,
11 n'a plus aujourd'hui qu'à ramasser la
sienne,
Car les journaux annoncent son exemption
du service en ces termes assez singuliers :
a Ee prince impérial est d'ailleurs exempté
du service étant lilsaùié de veuve ».
Fils ainé de veuve?
Combien S. M. l'impératrice en a-t-elle eu
depuis ce départ que nous pleurons tous?
— Des princes qui attendent leur avènement
au troue pour payer leurs dettes,
Et qui disent à leurs créanciers :
— Vous savez,
Quand j'aurai ma couronne sur la téte,
Vous pourrez me demander tout ce que vous
voudrez,
Mais pour l'instant,
Fichez-moi la paix,
Ou bien quand je serai roi,
Je vous en ferai voir de raldes...
Eu attendant.
Prêtez-moi cinq cent mille francs,
El que ça ne tarde pasl »
Des princes comme ça —
Il y en a au tas,
lot si vous voulez seulement passer le, dé-
troit —
Pas celui des Dardanelles —
Vous verrez si je mens.
Mais des princes qui l'ont des économies,
Et qui, arrivés sur le trône, demandent :
« Qu'est-ce que devait papa'?..
« Attendez que je tire ma bourse,
« Je vais tout payer!.. »
Pour ceux-là,
Ils sont aussi rares que le dahlia bleu, le
phénix, et une pensée honnête dans la cervelle
de importai.
Cependant,
11 s'en est trouvé un :
Le roi d'Italie, l'excellent, — et alors autre-
ment sympathique que Pessard — Humbert Ior
ne demande qu'une chose:
Liquider la succession à papa.
11 faut avouer que papa Victor était un ter-
rible viveur.
Il avait dix-huit cents chevaux dans ses
écuries,
Et, disent les mauvaises langues,
Dix-huit cents juments dans tous les coins
de l'Italie,
A ce point qu'Henri VI,
Ce diable à quatre
Lui aurait rendu des points,
Et qu'il y a, dans la Péninsule, deux ou trois
cents frères du roi,
Mais qu'est-ce que vous voulez ?
Nous avons eu le Vert-Galant :
E'Italie a son galant homme.
Enfin.
Ce qu'il y a de certain,
C'est que si le roi Humbert est dééidé à ne
l ien faire pour les juments,
Il est résolu à vendre les chevaux,
Et ceci n'est pas une réclame :
Les amateurs sont prévenus qu'il y en a de
toutes les races et de magnifiques.
***
— Un dieu est mort la semaine dernière :
Le grand éléphant blanc de Bangkok! (ça
sonné bien, hein.... un vrai nom pour un
dieu),
Il est mort dans son temple,
Agé de 108 ans.
Terme auquel on n'ose espérer que notre
saint père le pape arrivera.
***
Il parait qu'il n'a pris aucune disposition
testamentaire pour le prochain concile,
Qui doit élire l'éléphant blanc qui lui succé-
dera dans la divinité,
Ce qui met le pays dans la perplexité la plus
grande.
On a résolu de consulter le père Curci,
Qui conseillera probablement de s'en rap-
porter aux éléphants noirs.
***
— Il y a en ce moment en France deux clas-
ses d'individus, très-intéressants d'ailleurs,
qui sont excessivement mécontents de ce qui
se passe :
Ce sont les députés qui sont invalidés
Et les invalides qui ne sont pas députés.
Us trouvent tous qu'on leur prend injuste-
ment leurs places.
Eh bien !
Il y aurait un moyen d'arranger les choses :
Qu'avec les invalides ou fasse des députés,
Et des députés qu'on fasse des invalides :
Tout sera changé et rien ne sera changé,
Et tout le monde sera content .
On dit que l'esprit est vieux comme le mon-
de...
Je crois bien !
Romulus, lui-même, en avait,
C'est Aube-Gilles qui l'affirme.
Invité, dit-il, à un repas, et ayant une af-
faire importante pour lo lendemain, il ne but
que très-peu de vin.
— Romulus, lui dit quelqu'un, si tout le
monde faisait comme vous, le vin serait à
meilleur marché.
— Au contraire, répondit le fondateur de
Rome, il serait beaucoup plus cher, si chacun
en buvait comme moi, car j'en ai bu tout mon
désir.
BRIDA INE.
BOURDES ET MENSONGES
Le Pays n'a pas manqué d'envoyer un de
ses rédacteurs lâcher de l'eau, peu claire, sur
la tombe de ce pauvre Le Cesne, qu'il accuse
d'avoir volé 8 ou tî00,000 francs en mal ren-
dant ses comptes.
Avoir sur la conscience les comptes fantasti-
qure d'Haussmann, le vol à main armée à la
Banque, au lendemain du 2 décembre, et les
cent millions, distraits aussi effrontément
qu'impunément du budget de la guerre, cha-
que année, et accuser les autres de n'être pas
honnêtes, n'est-ce pas montrer un dc ces tou-
pets qu'on ne rencontre que chez les Cora
Pearl, lorsquelles veulent se faire passer pour
vierges, ou chez leurs « protecteurs, » quand
ils se présentent comme candidats à la dépu-
tation, auprès de pêcheurs, capables d'appré-
cier la nuance de leurs écailles 1!!...
On a vivement discuté la suppression des
sous-secrétaires d'Etat.
Varambon a défendu lesdits sous-secrétaires
et a remporté la victoire.
— Les sous-secrétaires d'État, a-t-il dit, sont
les signes de l'influence parlementaire.
Bel argument en vérité !
Ainsi, les sous-secrétaires d'État ne servent
qu'à indiquer de quel côté se trouve la majo-
rité.
J'ai une vague idée qu'on pourrait les rem-
placer économiquement par des petits fanions
de i-ouleurs variés.
Puisque nous avons mis le pied dans l'ad-
ministration, enfonçons-y jusqu'au cou.
Antonin Proust demanda dans une des der-
nières séances, au ministre des affaires étran-
gères, s'il ne jugeait pas à propos de rétablir
VEcole d'administration, qui fonctionna durant
quelque temps, en 1848.
Le ministre répondit qu'il n'avait pas encore
pu se faire une opinion sur la question.
Mais il me semble que dans la discussion
qui aurait suivi la proposition de M. Proust, le
ministre aurait pu se faire cette opinion.
De la discussion ne jaillit donc plus la lu-
mière?...
En revanche, il est vrai, en jaillissent de
plus en plus les coups de bottes.
Le Pays perd la tête.
Il constate d'abord que Rouher a écrasé
Gamhetta sous le poids de son éloquence ar-
verne, puis il s'écrie amèrement :
Tout Paris et toute l'Europe la commentent
avec tristesse, cette honteuse séance de nuit
dans laquelle la majorité, ne se sentant plus
présidée et dégagée de toute contrainte, s'est
abandonnée à tous les emportements, à toutes
les fureurs, contre ses adversaires désarmés.
( lomment, désarmés ?
Mais Popaul n'avait donc pas l'artillerie de
revolvers dont il est d'ordinaire muni?
Popaul sort donc maintenant sans armes?...
Popaul a tort. Comment ferait-il maintenant,
si des insolents l'insultaient, d'en tuer autant
que M. de Cassagnac l'a promis ?
A la page suivante, voici ce que nous trou-
vons dans le même Pays :
« A propos du mariage de don Alphonse,
mon excellent confrère Bachaumont rappelle
un détail de l'ancienne étiquette espagnole.
Quant il allait la nuit dans l'appartement de
la reine, « le roi, dit Bachaumont, devait être
• couvert d'un manteau noir; il lui fallait tenir
d'une main son épée, de l'autre une lanterne
sourde, au bras gauche une bouteille attachée
avec des cordons. » C'est à peu près cela, mais
les détails que nous donne Mme d'Aulnoy,
qui a visité l'Espagne sous Charles II, sont
encore plus ^étranges : « Voici, dit-elle, com-
ment il est marqué dans l'étiquette que le roi
doit être quand il vient la nuit de sa chambre
dans celle de la reine : il a ses souliers mis en
pantoufles (car on n'a point ici de mules), son
manteau noir sur ces épaules, au lieu d'une
robe de chambre dont personne ne se sert à
Madrid ; son hroquel (c'était un petit bouclier
rond avec une pointe d'acier îiu centre à un
bras), la bouteille passée dans l'autre avec un
cordon. Cette bouteille au moins n'est pas pour
boire, elle sert à un usage tout opposé que vous
d vinerez. Avec tout cela, Je roi a encore une
grande épée daDs l'une de ses mains, et la
lanterne sourde dans l'autre. Il faut qu'il aille
ainsi tout serti dans la chambre de la reine. »
Madame de Maintenon, écrivait la princesse
des Ursins, rirait bien, si elle savait tous les
détails de ma charge. Dites-lui, je vous sup-
plie, que cest moi qui est l'honneur de pren-
dre la robe de chambre du roi d'Espagne,
lorsqu'il se met au lit, et la lui donne avec ses
pantoufles lorsqu'il se lève. Jusque-là, je
prendrais patience: mais que tous les soirs,
quand le roi entre chez la reine pour se cou-
cher, le comte de Benevente me charge de
l'épée de Sa Majesté, d'un pot de chambre et
d'une lampe que je renverse ordinairement
sur mes habits, cela est trop grotesque.
Cette étiquette, règlement détaillé, avait
tout prévu. C'est en Vertu de l'étiquette que
toute maitresse du roi quittée par lui était
tenue de prendre le voile dans le couvent des
Dccalzas rcales. Philippe IV étant amoureux
d'une dame du palais, s'en fut un soir frapper
doucement à la porte de sa chambre. La dame
devinant que c'était le roi et ne se souciant pas
de lui ouvrir, lui dit à travers la porte: Vuya,
vaya, con Bios, non quiero per monja, c'est-à-
dire : « Allez, allez, Dieu vous assiste, je n'ai
pas envie d'être religieuse. »
Si j'ajoute que l'étiquette a prévu le para-
guantes que le roi doit donner aux dames de
bonne volonté qu'il honore d'un caprice et fixe
à quatre pistoles ce paraguantes, on aura une
plus grande idée de l'excessive minutie du
règlement que de la libéralité royale. »
Voyons, chers partisans du gouvernement
personnel, ce sont là des choses qu'on ne dit
pas à soi-même !..
Henry VAUDEMONT.
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SEMAINE THÉÂTRALE
Odéon
Le Xid des autres, tel est le titre de la nou-
velle pièce que MM. Aurélien Scholl et d'Artois
viennent de faire représenter avec un plein
succès sur la scène de l'Odéon.
Hélas! que d'idées font naître ces quatre
mots si simples en apparence; que de souve-
nirs n'éveillent-ils pas? Combien de fois nous
l'a-t-on déjà montré, ce pauvre nid, souillé,
envahi, profané par cette multitude d'oiseaux
dc proie, d'êtres hybrides, égoïstes, sans foi
ni cœur, qui viennent s'asseoir au foyer des
autres, y semant le déshonneur et la désu-
nion pour s'y faire une place, jouissant sans
honte ni remords de ces joies délicieuses de
la famille qu'ils volent à l'honnête homme
dont ils ont capté la confiance!
Parmi tous ces ferments de discordes, ces
kvihrions du foyer domestique, MM. Sholl et
d'Artois en ont choisi un, qui avait jusqu'ici
échappé à la plume des Scribe, des Dumas, des
JSardou ou du moins n'avait été qu'esquissé par
eux.
Il ne s'agit, dans leur pièce, ni d'un amant
ni d'un ami, ni même. . d'une belle-mère,
mais bien d'une simple gouvernante, qui a su
prendre assez d'empire sur son élève pour en
faire son esclave et lui faire préférer ses con-
seils à ceux que peut lui donner un mari ai-
mant et dévoué.
On chercherait en vain dans cette pièce une
trace d'adultère; il n'y a que la description;
le dépècement, si nous pouvons nous expri-
mer ainsi, d'un type hideux, mais vrai, dont
l'éducation actuelle tend malheureusement
trop à vulgariser l'espèce.
M
Tout ceci, bien entendu, sans préjudice de
l'abrogation de la loi de 1831, seule mesure
vraiment efficace, comme vous le reconnaissez
si justement.
A ce propos, deux mots encore. La défaste
•Chambre avait voté une loi sur la presse, qui
abolissait la censure.Dès que votre homonyme
Alfred' sera réélu dans le Vaucluse, ce qui ne
saurait tarder, — conseillez-lui de reprendre
ce projet de loi et faites-le triompher, le Grelot
et ses confrères en sauront, à lui et à vous,
une reconnaissance infinie.
Agréez, Monsieur, mes sentiments les plus
mpatuiques,
Henry VAUDEMONT.
•Et nous avons adressé à M. Pessard le petit
billet ei-dessous :
Monsieur,
H parait que vous désirez autant que nous,
~- plus est impossible, — la destruction de
la censure. En ce cas nous comptons que vous
nous aiderez de tout votre pouvoir à ébrêcher
et à faire rouiller ses ciseaux, de façon qu'elle
renonce à'd'aussi mauvais ouUls.
Ce jours-là, nous ferons des cràpes, et nous
vous inviterons à venir leur casser la tète avec
nous.
Inutile d'attendre le beau temps pour cela :
on s'amusera sans aller au Bas-Meudon et sans
manger de friture à dix sous le goujon.
Ee plus tôt sera le meilleur.
A a i s )it-il !...
.:^gréez' Monsieur, mes salutations empres-
Pour le Grelot,
Hi.xby VAUDEMONT.
FEUILLES AU VEUT
îLyi.a de singuliers hasards dans la vie ;
un beau jour,
•Je tombai sur un livre d'images célèbres.
J en-demande pardon au public :
Li était un album photographique intitulé
Musie secret du roi de Naples !
Je feuilletai cette collection de tableaux
émanant, la plupart, de grands artistes, — de
Jules Romain principalement, —
algré -1? maëslria de l'exécution, la
Ses ™£Lgéma& le tempérament formidable
^oS^ JUÛ e^'t impossible de ne pas
T?. m dans ces affreuses peintures.
encoi, tnwDUis loulle cœur soulevé ~ J'étais
Et Jeune — J
dans^a^n^8^ ces homil'es de génie roulés
toire mt TT^'e el y poussant des cris de vie-
Jnièr'> y Jetant encore des ra
rayons de lu-
-et
t nîusiSn^fl>rou .aï une 8eùsatiorJ analogue
de1eïen^spècea,PI,eler<< ^ûos^ » ™ être
***
4'éducattoa U' °n 1 :il'ut' un ,ivre !na!?i9tral sur
la man>eUenné la peiQe de Prendre l'enfant à
De ÏSfèï*^" ses moindres gestes,
Le sniv™ '?ns les Plus innocentes;
minuS" 5 kS heures' a toutes lcs
jeunesse"1 leS années de son enfance et de sa
quWnWri11QD de,faire croire à tout le monde
hommes HVon hvre que pour donner des
Et averTin bo1nnétes hommes - à la société,
sive, que vfw,W' ™e «oqnence si pewùa-
« Vfi i a, , ^Cleur s'ecrie involontairement :
■toen coin.r^i ,°xmmaSe <ïue l'homme qui a si
N'ait n éducation,
principe^ °U un fils Pour l'élever selon ses
écà^1, écrit ce livre,
Où on trouve on'1*0'
1 Et'quf ^ no^éeaTh?rèSaU'e *
dépasse les limUcs dc l'écœurement.
- ***
liberté r? jouJaft mortellement à Saint-
es 8nilosonh?erol,-à d,Alombert et aux au-
«lences; P s qui avalent reçu ses confî-
Sa.?commem'1)rUité la chose'
publique un i£,?,e Pas vouer à l'exécration
Un nrédieato,, > de 06110 sorte.
4'une borne esVAVn?ra.le déposant, au coin
'lcs Piodmis de sa débauche, pour
lesquels il ne se sentait même pas le courage
de travailler de ses mains infâmes 1
La proposition de rétablir les tours, présen-
tée ces jours-ci à la Chambre par M. de Lacre-
telle, a réveillé en moi ces souvenirs odieux.
Ees tours ne feront que favoriser les lâchetés
maternelles et paternelles:
Le mal ne diminuera pas d'un iota;
Car l'institution est vicieuse dans le prin-
cipe,
Et l'infanticide ne disparaît ra que le jour où
l'Etat aura créé des établissements où»jes mè-
res sans ressources pourront apporter publi-
quement et sans liante des enfants qu'elles ne
veulent pas tuer et qu'elles' ne peuvent pas
nourrir.
***
Sais,
N'étant plus qu'un simple eitoyen fran-
Le prince impérial a dû subir la loi com-
mune.
EL la semaine dernière, son cousin Murât a
tiré au sort pour lui — tout comme le maire
de la commune tire pour un garçon absent
de son village.
Heureusement,
I.'p'tit ramassait de9 balles
Il y a tout à l'heure huit ans,
11 n'a plus aujourd'hui qu'à ramasser la
sienne,
Car les journaux annoncent son exemption
du service en ces termes assez singuliers :
a Ee prince impérial est d'ailleurs exempté
du service étant lilsaùié de veuve ».
Fils ainé de veuve?
Combien S. M. l'impératrice en a-t-elle eu
depuis ce départ que nous pleurons tous?
— Des princes qui attendent leur avènement
au troue pour payer leurs dettes,
Et qui disent à leurs créanciers :
— Vous savez,
Quand j'aurai ma couronne sur la téte,
Vous pourrez me demander tout ce que vous
voudrez,
Mais pour l'instant,
Fichez-moi la paix,
Ou bien quand je serai roi,
Je vous en ferai voir de raldes...
Eu attendant.
Prêtez-moi cinq cent mille francs,
El que ça ne tarde pasl »
Des princes comme ça —
Il y en a au tas,
lot si vous voulez seulement passer le, dé-
troit —
Pas celui des Dardanelles —
Vous verrez si je mens.
Mais des princes qui l'ont des économies,
Et qui, arrivés sur le trône, demandent :
« Qu'est-ce que devait papa'?..
« Attendez que je tire ma bourse,
« Je vais tout payer!.. »
Pour ceux-là,
Ils sont aussi rares que le dahlia bleu, le
phénix, et une pensée honnête dans la cervelle
de importai.
Cependant,
11 s'en est trouvé un :
Le roi d'Italie, l'excellent, — et alors autre-
ment sympathique que Pessard — Humbert Ior
ne demande qu'une chose:
Liquider la succession à papa.
11 faut avouer que papa Victor était un ter-
rible viveur.
Il avait dix-huit cents chevaux dans ses
écuries,
Et, disent les mauvaises langues,
Dix-huit cents juments dans tous les coins
de l'Italie,
A ce point qu'Henri VI,
Ce diable à quatre
Lui aurait rendu des points,
Et qu'il y a, dans la Péninsule, deux ou trois
cents frères du roi,
Mais qu'est-ce que vous voulez ?
Nous avons eu le Vert-Galant :
E'Italie a son galant homme.
Enfin.
Ce qu'il y a de certain,
C'est que si le roi Humbert est dééidé à ne
l ien faire pour les juments,
Il est résolu à vendre les chevaux,
Et ceci n'est pas une réclame :
Les amateurs sont prévenus qu'il y en a de
toutes les races et de magnifiques.
***
— Un dieu est mort la semaine dernière :
Le grand éléphant blanc de Bangkok! (ça
sonné bien, hein.... un vrai nom pour un
dieu),
Il est mort dans son temple,
Agé de 108 ans.
Terme auquel on n'ose espérer que notre
saint père le pape arrivera.
***
Il parait qu'il n'a pris aucune disposition
testamentaire pour le prochain concile,
Qui doit élire l'éléphant blanc qui lui succé-
dera dans la divinité,
Ce qui met le pays dans la perplexité la plus
grande.
On a résolu de consulter le père Curci,
Qui conseillera probablement de s'en rap-
porter aux éléphants noirs.
***
— Il y a en ce moment en France deux clas-
ses d'individus, très-intéressants d'ailleurs,
qui sont excessivement mécontents de ce qui
se passe :
Ce sont les députés qui sont invalidés
Et les invalides qui ne sont pas députés.
Us trouvent tous qu'on leur prend injuste-
ment leurs places.
Eh bien !
Il y aurait un moyen d'arranger les choses :
Qu'avec les invalides ou fasse des députés,
Et des députés qu'on fasse des invalides :
Tout sera changé et rien ne sera changé,
Et tout le monde sera content .
On dit que l'esprit est vieux comme le mon-
de...
Je crois bien !
Romulus, lui-même, en avait,
C'est Aube-Gilles qui l'affirme.
Invité, dit-il, à un repas, et ayant une af-
faire importante pour lo lendemain, il ne but
que très-peu de vin.
— Romulus, lui dit quelqu'un, si tout le
monde faisait comme vous, le vin serait à
meilleur marché.
— Au contraire, répondit le fondateur de
Rome, il serait beaucoup plus cher, si chacun
en buvait comme moi, car j'en ai bu tout mon
désir.
BRIDA INE.
BOURDES ET MENSONGES
Le Pays n'a pas manqué d'envoyer un de
ses rédacteurs lâcher de l'eau, peu claire, sur
la tombe de ce pauvre Le Cesne, qu'il accuse
d'avoir volé 8 ou tî00,000 francs en mal ren-
dant ses comptes.
Avoir sur la conscience les comptes fantasti-
qure d'Haussmann, le vol à main armée à la
Banque, au lendemain du 2 décembre, et les
cent millions, distraits aussi effrontément
qu'impunément du budget de la guerre, cha-
que année, et accuser les autres de n'être pas
honnêtes, n'est-ce pas montrer un dc ces tou-
pets qu'on ne rencontre que chez les Cora
Pearl, lorsquelles veulent se faire passer pour
vierges, ou chez leurs « protecteurs, » quand
ils se présentent comme candidats à la dépu-
tation, auprès de pêcheurs, capables d'appré-
cier la nuance de leurs écailles 1!!...
On a vivement discuté la suppression des
sous-secrétaires d'Etat.
Varambon a défendu lesdits sous-secrétaires
et a remporté la victoire.
— Les sous-secrétaires d'État, a-t-il dit, sont
les signes de l'influence parlementaire.
Bel argument en vérité !
Ainsi, les sous-secrétaires d'État ne servent
qu'à indiquer de quel côté se trouve la majo-
rité.
J'ai une vague idée qu'on pourrait les rem-
placer économiquement par des petits fanions
de i-ouleurs variés.
Puisque nous avons mis le pied dans l'ad-
ministration, enfonçons-y jusqu'au cou.
Antonin Proust demanda dans une des der-
nières séances, au ministre des affaires étran-
gères, s'il ne jugeait pas à propos de rétablir
VEcole d'administration, qui fonctionna durant
quelque temps, en 1848.
Le ministre répondit qu'il n'avait pas encore
pu se faire une opinion sur la question.
Mais il me semble que dans la discussion
qui aurait suivi la proposition de M. Proust, le
ministre aurait pu se faire cette opinion.
De la discussion ne jaillit donc plus la lu-
mière?...
En revanche, il est vrai, en jaillissent de
plus en plus les coups de bottes.
Le Pays perd la tête.
Il constate d'abord que Rouher a écrasé
Gamhetta sous le poids de son éloquence ar-
verne, puis il s'écrie amèrement :
Tout Paris et toute l'Europe la commentent
avec tristesse, cette honteuse séance de nuit
dans laquelle la majorité, ne se sentant plus
présidée et dégagée de toute contrainte, s'est
abandonnée à tous les emportements, à toutes
les fureurs, contre ses adversaires désarmés.
( lomment, désarmés ?
Mais Popaul n'avait donc pas l'artillerie de
revolvers dont il est d'ordinaire muni?
Popaul sort donc maintenant sans armes?...
Popaul a tort. Comment ferait-il maintenant,
si des insolents l'insultaient, d'en tuer autant
que M. de Cassagnac l'a promis ?
A la page suivante, voici ce que nous trou-
vons dans le même Pays :
« A propos du mariage de don Alphonse,
mon excellent confrère Bachaumont rappelle
un détail de l'ancienne étiquette espagnole.
Quant il allait la nuit dans l'appartement de
la reine, « le roi, dit Bachaumont, devait être
• couvert d'un manteau noir; il lui fallait tenir
d'une main son épée, de l'autre une lanterne
sourde, au bras gauche une bouteille attachée
avec des cordons. » C'est à peu près cela, mais
les détails que nous donne Mme d'Aulnoy,
qui a visité l'Espagne sous Charles II, sont
encore plus ^étranges : « Voici, dit-elle, com-
ment il est marqué dans l'étiquette que le roi
doit être quand il vient la nuit de sa chambre
dans celle de la reine : il a ses souliers mis en
pantoufles (car on n'a point ici de mules), son
manteau noir sur ces épaules, au lieu d'une
robe de chambre dont personne ne se sert à
Madrid ; son hroquel (c'était un petit bouclier
rond avec une pointe d'acier îiu centre à un
bras), la bouteille passée dans l'autre avec un
cordon. Cette bouteille au moins n'est pas pour
boire, elle sert à un usage tout opposé que vous
d vinerez. Avec tout cela, Je roi a encore une
grande épée daDs l'une de ses mains, et la
lanterne sourde dans l'autre. Il faut qu'il aille
ainsi tout serti dans la chambre de la reine. »
Madame de Maintenon, écrivait la princesse
des Ursins, rirait bien, si elle savait tous les
détails de ma charge. Dites-lui, je vous sup-
plie, que cest moi qui est l'honneur de pren-
dre la robe de chambre du roi d'Espagne,
lorsqu'il se met au lit, et la lui donne avec ses
pantoufles lorsqu'il se lève. Jusque-là, je
prendrais patience: mais que tous les soirs,
quand le roi entre chez la reine pour se cou-
cher, le comte de Benevente me charge de
l'épée de Sa Majesté, d'un pot de chambre et
d'une lampe que je renverse ordinairement
sur mes habits, cela est trop grotesque.
Cette étiquette, règlement détaillé, avait
tout prévu. C'est en Vertu de l'étiquette que
toute maitresse du roi quittée par lui était
tenue de prendre le voile dans le couvent des
Dccalzas rcales. Philippe IV étant amoureux
d'une dame du palais, s'en fut un soir frapper
doucement à la porte de sa chambre. La dame
devinant que c'était le roi et ne se souciant pas
de lui ouvrir, lui dit à travers la porte: Vuya,
vaya, con Bios, non quiero per monja, c'est-à-
dire : « Allez, allez, Dieu vous assiste, je n'ai
pas envie d'être religieuse. »
Si j'ajoute que l'étiquette a prévu le para-
guantes que le roi doit donner aux dames de
bonne volonté qu'il honore d'un caprice et fixe
à quatre pistoles ce paraguantes, on aura une
plus grande idée de l'excessive minutie du
règlement que de la libéralité royale. »
Voyons, chers partisans du gouvernement
personnel, ce sont là des choses qu'on ne dit
pas à soi-même !..
Henry VAUDEMONT.
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SEMAINE THÉÂTRALE
Odéon
Le Xid des autres, tel est le titre de la nou-
velle pièce que MM. Aurélien Scholl et d'Artois
viennent de faire représenter avec un plein
succès sur la scène de l'Odéon.
Hélas! que d'idées font naître ces quatre
mots si simples en apparence; que de souve-
nirs n'éveillent-ils pas? Combien de fois nous
l'a-t-on déjà montré, ce pauvre nid, souillé,
envahi, profané par cette multitude d'oiseaux
dc proie, d'êtres hybrides, égoïstes, sans foi
ni cœur, qui viennent s'asseoir au foyer des
autres, y semant le déshonneur et la désu-
nion pour s'y faire une place, jouissant sans
honte ni remords de ces joies délicieuses de
la famille qu'ils volent à l'honnête homme
dont ils ont capté la confiance!
Parmi tous ces ferments de discordes, ces
kvihrions du foyer domestique, MM. Sholl et
d'Artois en ont choisi un, qui avait jusqu'ici
échappé à la plume des Scribe, des Dumas, des
JSardou ou du moins n'avait été qu'esquissé par
eux.
Il ne s'agit, dans leur pièce, ni d'un amant
ni d'un ami, ni même. . d'une belle-mère,
mais bien d'une simple gouvernante, qui a su
prendre assez d'empire sur son élève pour en
faire son esclave et lui faire préférer ses con-
seils à ceux que peut lui donner un mari ai-
mant et dévoué.
On chercherait en vain dans cette pièce une
trace d'adultère; il n'y a que la description;
le dépècement, si nous pouvons nous expri-
mer ainsi, d'un type hideux, mais vrai, dont
l'éducation actuelle tend malheureusement
trop à vulgariser l'espèce.