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https://doi.org/10.11588/diglit.14155#0053
MUSEE DE PHILIPPEVILLE 41
côté, ont été recueillis quelques fragments de la statue en marbre,
de grandeur naturelle, qui surmontait ce socle. Ils sont d'une facture
correcte et élégante, qu'on peut assigner à l'époque des Antonins.
Ce sont: un morceau de bras entouré d'un serpent; une jolie main
gauche qui semble tenir un fruit; enfin une tête (planche V, figure
2)(l). La coiffure rappelle la Vénus de Médicis(2), comme aussi la
figure, gracieuse et souriante, mais d'une expression moins volup-
tueuse que celle d'Aphrodite(3). A l'endroit où a été faite cette trou-
vaille, on a constaté l'existence d'une salle de bains qui pouvait être
chauffée à la vapeur, et on a exhumé tout alentour de nombreux
débris de mosaïques, des fûts et des chapiteaux de colonnes(4). Il y
avait là, probablement, des thermes que devaient alimenter les grandes
citernes, situées cinquante mètres plus loin, au sud, et servant aujour-
d'hui de caves aux magasins de l'Intendance. La statue d'Hygie
décorait sans doute une des salles fréquentées par les baigneurs, de
même que dans l'établissement thermal à'Aquae Flavianae, près de
Khenchela, les images d'Esculape et d'Hygie étaient placées dans
une grande niche, au-dessus de la piscine principale(5).
Une tête de Vénus, un peu plus petite que nature(6), est une
œuvre bien médiocre (planche VII, figure 1). Les yeux gros et bom-
bés, la bouche dure ne conviennent guère à la déesse de la beauté.
Une partie de la chevelure, relevée au-dessus de la tête, y forme un
nœud épais: c'est la coiffure qu'à partir du milieu du IVe siècle
(1) Haut. om,23- Manquent le nez, la lèvre
inférieure et tout le derrière de la tête. L'œil
droit, la tempe droite et la lèvre supérieure ont
reçu des éraflures.
(2) Collignon, Hist. de la sculpture grecque,
II, p. 640, fig. 335.
(3) Sur-le type juvénile d'Hygie, voir Lé-
chât, dans le Dictionnaire des antiquités, s. v.
Hygea, p. 329-330.
(4) Cagnat, Bull, arch., 1. c, et Gauckler,
Bull, arch., 1891, p. 205. — Un fragment de
plaque de marbre, trouvé au même endroit, et
aujourd'hui au Musée, paraît mentionner des
travaux faits, sous un Antonin, « [in cjultum
the\rmarunî\ » (Cagnat, /. c).
(5) Mélanges de l'École de Rome, XIII, 1893,
p. 512. Dans les thermes de Timgad, récem-
ment déblayés, une des piscines était aussi
surmontée d'une statue d'Hygie : Ballu, Les
ruines de Timgad, p. 183.
(6) Marbre. Haut. om,26. C'est sans doute
un fragment de statue. Le nez est cassé. Era-
flures à la lèvre inférieure et à la joue droite.
Le côté gauche de la chevelure est fruste.
6
côté, ont été recueillis quelques fragments de la statue en marbre,
de grandeur naturelle, qui surmontait ce socle. Ils sont d'une facture
correcte et élégante, qu'on peut assigner à l'époque des Antonins.
Ce sont: un morceau de bras entouré d'un serpent; une jolie main
gauche qui semble tenir un fruit; enfin une tête (planche V, figure
2)(l). La coiffure rappelle la Vénus de Médicis(2), comme aussi la
figure, gracieuse et souriante, mais d'une expression moins volup-
tueuse que celle d'Aphrodite(3). A l'endroit où a été faite cette trou-
vaille, on a constaté l'existence d'une salle de bains qui pouvait être
chauffée à la vapeur, et on a exhumé tout alentour de nombreux
débris de mosaïques, des fûts et des chapiteaux de colonnes(4). Il y
avait là, probablement, des thermes que devaient alimenter les grandes
citernes, situées cinquante mètres plus loin, au sud, et servant aujour-
d'hui de caves aux magasins de l'Intendance. La statue d'Hygie
décorait sans doute une des salles fréquentées par les baigneurs, de
même que dans l'établissement thermal à'Aquae Flavianae, près de
Khenchela, les images d'Esculape et d'Hygie étaient placées dans
une grande niche, au-dessus de la piscine principale(5).
Une tête de Vénus, un peu plus petite que nature(6), est une
œuvre bien médiocre (planche VII, figure 1). Les yeux gros et bom-
bés, la bouche dure ne conviennent guère à la déesse de la beauté.
Une partie de la chevelure, relevée au-dessus de la tête, y forme un
nœud épais: c'est la coiffure qu'à partir du milieu du IVe siècle
(1) Haut. om,23- Manquent le nez, la lèvre
inférieure et tout le derrière de la tête. L'œil
droit, la tempe droite et la lèvre supérieure ont
reçu des éraflures.
(2) Collignon, Hist. de la sculpture grecque,
II, p. 640, fig. 335.
(3) Sur-le type juvénile d'Hygie, voir Lé-
chât, dans le Dictionnaire des antiquités, s. v.
Hygea, p. 329-330.
(4) Cagnat, Bull, arch., 1. c, et Gauckler,
Bull, arch., 1891, p. 205. — Un fragment de
plaque de marbre, trouvé au même endroit, et
aujourd'hui au Musée, paraît mentionner des
travaux faits, sous un Antonin, « [in cjultum
the\rmarunî\ » (Cagnat, /. c).
(5) Mélanges de l'École de Rome, XIII, 1893,
p. 512. Dans les thermes de Timgad, récem-
ment déblayés, une des piscines était aussi
surmontée d'une statue d'Hygie : Ballu, Les
ruines de Timgad, p. 183.
(6) Marbre. Haut. om,26. C'est sans doute
un fragment de statue. Le nez est cassé. Era-
flures à la lèvre inférieure et à la joue droite.
Le côté gauche de la chevelure est fruste.
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