Gsell, Stéphane: Musée de Philippeville (Paris, 1898)

VII

MOSAIQJJE.

C'est à Djidjelli qu'a été découverte, en 1861, la mosaïque
reproduite planche X, figure 2Dans un médaillon circulaire
apparaît le buste d'un jeune homme, sans doute Bacchus, couronné
de lierre(2); aucun attribut n'accompagne cette figure, qui faisait
probablement partie d'un ensemble décoratif. La technique est habile
et fine ; le coloris, tenu dans une gamme assez discrète, est harmo-
nieux ; quant au dessin, il présente des incorrections: le nez est trop
gros, le menton trop allongé, les lèvres sont épaisses, la physionomie
est sans expression.

Outre ce médaillon, le musée possède quelques fragments sans
valeur d'une mosaïque commune, à losanges, trouvée en faisant le
square de l'Église^. Elle était disposée au-dessus d'une tombe de
femme(4). Comme on a recueilli, une dizaine de mètres plus loin, une
inscription mentionnant la martyre Digna^, on en a conclu, peut-
être un peu vite, que cette sépulture était celle de la sainte(6);

(1) Bertrand, Musée, p. 70. — Diamètre
om,8o. Cubes de marbre, ayant en moyenne
om,oo5 de côté.

(2) Conf., par exemple, le Bacchus qui oc-
cupe le centre de la mosaïque des quatre sai-
sons, de Lambèse (Galette archéologique, 1879,
pl. xxn) et celui qui décore la chambre d'une
villa, à Oudna (Gauckler, Monuments Piol,
III, 1896, p. 202.

(3) Bertrand, Musée, p. 70.

(4) Les ossements contenus dans cette
tombe sont aussi au Musée.

(5) C. I. L., 19913.

(6) Gouilly, Comptes rendus de l'Académie
des Inscriptions, 1886, p. 224-225 : conf. De
Rossi, Bull, di archeologia crisliana, 1886, note
à la page 28. — Outre le squelette, on y a de-
couvert quatre clous en fer, qui ne peuvent pas
avoir appartenu à un cercueil de bois, dont on
n'a trouvé aucune trace et pour lequel il n'y
aurait pas eu de place dans la tombe. On s'est
demandé si ce n'étaient pas les instruments de
torture de la martyre. Il est plus probable qu'ils
ont été placés là comme talismans, suivant une