Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
68

MUSÉE DE PHILIPPEVILLE

tement usés. Du reste, le travail paraît avoir été très sommaire.
Cette figure a un caractère archaïque très marqué. Le crâne est
étroit et démesurément allongé, les yeux, gros, semblent fermés; ils
affectent la forme d'une amande dont la pointe est tournée vers la
tempe. Le nez est long, la bouche large et encadrée de lèvres
épaisses, le menton fort et saillant ; les oreilles, placées trop haut,
sont énormes. Tous ces traits constituent un visage d'une laideur
simiesque. Au-dessus du crâne, s'élève une sorte de pointe, en partie
brisée, qui représente sans doute un bonnet(l). L'ensemble rappelle
assez certaines têtes grecques du VIe siècle avant notre ère(2). Il
faut peut-être y voir une œuvre punique ; mais il n'est pas nécessaire
de lui assigner une date fort reculée(3), les traditions de l'art pri-
mitif semblant s'être maintenues beaucoup plus longtemps chez les
Phéniciens que chez les Grecs(4). Elle peut être rapprochée d'une
série de monuments gréco-puniques trouvés en Espagne et présen-
tant comme elle un aspect archaïque

(1) Conf. le bonnet que porte un Cartha-
ginois sur une stèle de Lilybée : Perrot et
Chipiez, Histoire de l'art antique, III, p. 309,
fig. 232.

(2) Voir, par exemple, Collignon, Histoire
de la sculpture grecque, p. 361, fig. 183.

(3) On ne sait pas à quelle époque remonte
la ville phénicienne de Rusicade. Elle paraît
être mentionnée sous le nom de Thapsa, au
IVe siècle avant notre ère, dans le périple dit
de Scylax (§ ni : « Qxiix v.xl iroXiç xa'i Xip/f)v » ;
et la note de Muller, Geographi graeci minores,
I, p. 90). Le Saf-Saf, qui débouche à quinze
cents mètres à l'est de Philippeville, est appelé
Thapsus par le géographe Vibius Sequester
(voir Tissot, Géographie de la province romaine
d'Afrique, I, p. 44), et il est possible que cette
rivière ait donné son nom au comptoir phé-

nicien. Le nom, peut-être postérieur, de Ru-
sicade viendrait du cap, situé entre la ville ac-
tuelle et le Saf-Saf, et appelé encore par les
Arabes Ras Skikda. — On a trouvé en 1845,
sous l'hôpital militaire, un caveau à deux
chambres, creusé dans le roc, très probable-
ment d'époque phénicienne : il contenait des
vases en verre, un pot en terre cuite et huit
masques de lion en bronze; dans la seconde
chambre était un sarcophage en plomb (De-
lamare, pl. 32, fig. 10-20 et annotations
écrites sur les dessins originaux, conservés au
Louvre). Voir aussi plus haut (p. 28) la
description d'une petite stèle qui semble pu-
nique.

(4) Heuzey, Bull, de correspondance hellénique,
XV, 1891, p. 622-625.

(5) Heuzey, /. c.
 
Annotationen