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LETTRE TRENTE-TROISIEME.
Sur les Arts.
y^O u s me pardonnez , Monsîeur ,
tout ce que mon imagination échaussée
me dicle : vous aurez la même indul-
gence pour les expressions poétiques
que les images que je veux vous tra-
cer semblent exiger. Je me laisse donc
entraîner par le sujet que j'ébauche ,
guidé seulement par le Convenir des
prodiges de l'Art & par la vue du mo-
dèle universel. J'ose ici me demander
à moi même ce que c'est que la Na-
ture considérée par rapport aux ou-
vrages de l'Art.
La Nature a été & sera toujours le mo-
dèle , la règle & la loi de I'Artissre. Elle
est dans la Peinture l'image (impie &
fidèle de tous les objets vivans ou ina-
nimés , isolés ou réunis, mais toujours
mis à leur véritabîe place. Elle eft
aufîî l'exprefïion de tous les mouve-
mens de l'ame, de toutes les pallions
rendues fensibles dans tous les individus
qu'elles ■ exercent, ou qu'elles agitent
LETTRE TRENTE-TROISIEME.
Sur les Arts.
y^O u s me pardonnez , Monsîeur ,
tout ce que mon imagination échaussée
me dicle : vous aurez la même indul-
gence pour les expressions poétiques
que les images que je veux vous tra-
cer semblent exiger. Je me laisse donc
entraîner par le sujet que j'ébauche ,
guidé seulement par le Convenir des
prodiges de l'Art & par la vue du mo-
dèle universel. J'ose ici me demander
à moi même ce que c'est que la Na-
ture considérée par rapport aux ou-
vrages de l'Art.
La Nature a été & sera toujours le mo-
dèle , la règle & la loi de I'Artissre. Elle
est dans la Peinture l'image (impie &
fidèle de tous les objets vivans ou ina-
nimés , isolés ou réunis, mais toujours
mis à leur véritabîe place. Elle eft
aufîî l'exprefïion de tous les mouve-
mens de l'ame, de toutes les pallions
rendues fensibles dans tous les individus
qu'elles ■ exercent, ou qu'elles agitent