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Les ^trtiftes fe trouveront a portee de voir avec
combien de raifon Winckelman a obfervt , que le pre-
mier grand Jii/e des ^4rts etoit fonde fur un fyfteme
compofe de regies emprunties de la nature feule, en fui-
te les Unisies s ktant tivres outre mefure a t ideal, ab-
bandonnerent le vrai dans les formes , & travaillerent
plutot d'apres un fyfteme fass ice que d'apres la Nature,
qu ils n auroient jamais du perdre de vue, & que par
ce moyen f^rt s" etoit forme pour lui me me utte nature
particuliere & disserente de la nature reelle, & je crois
d' apres un examen fuivi que c* eft le cas oil nous ne
nous trouvons que trop dans f^dlge prefent. Plujieurs de
nos T^afes , semblent amir ete peints dans le temps que
le grand ft He des <dtrts exiftoit, aufji la grace naturel-
le dans fass ion, & le mouze merit des figures y eft vrai-
ment admirable . Qjioiqii il y ait peu de gens , me me
par mi les ^irtiftes , qui foient fenfibles a ce genre de
perfections que r on voit fur ces J^afes . La vraie Gra-
ce , compagne des Dieux , ( dit Paufanias ) veut etre
rechercbee, elle ne fait pas les avances, etant trop ele-
vee pour fe communiquer d's elle me me aux fens. Le Su-
preme ( dit Platoii) n a point d" Image sensible , il ne
fe familiar ife qu avec les fages, il fe montre fier & ter-
rible avec le vulgaire il reprime toujours egale merit
les emotions de P ame , il s" enveloppe lui me me dans le
calme delicieux de fa Divine Nature, do/it les Grands
Maitres dans les sirts, fuivant les anciens ecrivains,
ont tache de fa fir le type :
.....Exemplaria Craeca
Nosturna versate manu, versate diurna.
Hor.
Les ^trtiftes fe trouveront a portee de voir avec
combien de raifon Winckelman a obfervt , que le pre-
mier grand Jii/e des ^4rts etoit fonde fur un fyfteme
compofe de regies emprunties de la nature feule, en fui-
te les Unisies s ktant tivres outre mefure a t ideal, ab-
bandonnerent le vrai dans les formes , & travaillerent
plutot d'apres un fyfteme fass ice que d'apres la Nature,
qu ils n auroient jamais du perdre de vue, & que par
ce moyen f^rt s" etoit forme pour lui me me utte nature
particuliere & disserente de la nature reelle, & je crois
d' apres un examen fuivi que c* eft le cas oil nous ne
nous trouvons que trop dans f^dlge prefent. Plujieurs de
nos T^afes , semblent amir ete peints dans le temps que
le grand ft He des <dtrts exiftoit, aufji la grace naturel-
le dans fass ion, & le mouze merit des figures y eft vrai-
ment admirable . Qjioiqii il y ait peu de gens , me me
par mi les ^irtiftes , qui foient fenfibles a ce genre de
perfections que r on voit fur ces J^afes . La vraie Gra-
ce , compagne des Dieux , ( dit Paufanias ) veut etre
rechercbee, elle ne fait pas les avances, etant trop ele-
vee pour fe communiquer d's elle me me aux fens. Le Su-
preme ( dit Platoii) n a point d" Image sensible , il ne
fe familiar ife qu avec les fages, il fe montre fier & ter-
rible avec le vulgaire il reprime toujours egale merit
les emotions de P ame , il s" enveloppe lui me me dans le
calme delicieux de fa Divine Nature, do/it les Grands
Maitres dans les sirts, fuivant les anciens ecrivains,
ont tache de fa fir le type :
.....Exemplaria Craeca
Nosturna versate manu, versate diurna.
Hor.