Hancarville, Pierre François Hugues d'; David, François Anne [Ill.]: Antiquités étrusques, grecques et romaines, Ou les beaux vases étrusques, grecs et romains, et les peinture rendues avec les couleurs qui leur sont propres (Band 4) (Paris, 1787)

u



i



M





•"..'■■'■■

V^â

*.?

(87)
ehefs-d*œuvres en ce genre, aînsi que le Boiteux de Pythagore
de Léontium , qu'on voyoit à Syracuse; ce maître exécuta la
statue d'Astylus de Cortone , vainqueur à la courfë dans la
soixante-treizième Olympiade & les deux suivantes. Zeuxis
sseurissbit peu avant, & Farrhazius ce dernier, donna à Mys
le dessin qu'il cisela sur le bouclier de la Minerve de Phydias,
faite des dépouilles des Barbares, Ce grand maître exécuta vers
la soixante-seizierne la Nemese de Ramnus, avec le marbre
même apporté par les Perses à Marathon , pour y dreffer un
trophée. Vers ce tems«là , Thémistocles conftruisit le Port de
Pirée, à l'extrémité duquel il plaça les beaux lions de marbre
qu'on voit maintenant devant l'Arsenal de Venise, où ils surent
transportés d'Athènes, après la prise de cett£ ville par le gé-
néral François Morosini ; quand on érigea ces monumens,
l'Art ayant acquis toutes les sorces dont il étoit cabable , s'a-
van çoit à grand pas vers sa persection.



Coup* d3 œil sur Vètat de VArty depuis Phidias jufqu9 à
la cent vingtième Olympiade.


ÉNÉRALEMINT parlant, l'Art atteignit à la sublimité,
quand après avoir découvert les juftes proportions du corps
humain ; après avoir inventé la méthode de donner le carac-
tère ; après avoir trouvé les moyens d'exprimer toutes les
paffions de l'ame & la pensée même, il parvint en combi-
nant les plus beaux traits de la sigure déjà connus du tems de
Myron, jusqu'à la Beauté purement idéale. Par sop moyen ,
il put donner aux Dieux une sorte de beauté supérieure à
celle de l'humanité, & les repréfenter comme des êtres au-deiTus
d'elles parles sormes mêmes sous lesquelles elle efl: sensible •
p'est c$ que Phidias fçut saire dans son Jupiter Olympien 9