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Histoire de l'esprit humain ou mémoires secrets et universels de la république des lettres — 11.1767

DOI issue:
Lettre Vingt Siexième
DOI article:
§. XIV
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https://doi.org/10.11588/diglit.44875#0167
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DE L’ESPRIT HUMAINL 161
aussi grand homme que Racine, forme un
prejuge considerable en faveur d’un poete
tragique, ä qui il l’accordoit ä cause de ses
ralcns. Ce sut ce rnC-me Racine qui für
l’au-
Boileau, auteur admirable, doit cependant etre lu avec
precaution par les jeunes gens qui n’ont pas encore le
goüt entierement forme: ils peuvenf prendse plusieurs
de ses jugemens comme di<ftes par la verite, qui ne Font
ete que par l’envie ou par la haine. Tels sont ceux qui
regardent les charmans Operas de Quinaut, la tradudion'
tres- estimable de la Pharsale de Lucain par Brebeuf, bien
preferable ä quelques ouvrages que Boileau a loues.
Disons ici, avant de finir cette note, que les romans
de Mlle de Scuderi sont infiniment superieurs ä ceux de son
frere. Le Cyrus n’approche pas de la Clelie; il y ä?
une diffusion trop grande dans ce premier roman; l’at-’
tention du lefleur est toujours interrompue par des’
descriptions, qui sont d’autant plus deplacees qu’elles
font perdre de vue le sujet principal de l’ouvrage. Il
est bon d’observer ici, que Mademoiselle de Scuderi i
publik son roman de Clelie sous le nom de son frere«
Nous avons encore un autre romdn dans le goüt de
ceux de Calprcnede: c’est le Polexandre par Gomberville,.'
Ce roman est tres - interessänt, rempli d’imagination, &
conduit avec toute l’adresse possible. 11 y a des episo-
des qui sont si touchans, qu’on ne peut s’empecher de
repandre des larmes en les lisant; & ils sont si bien
lies au fand de 1 ouvrage, qu’ils conduisent toujour*
ä sa fin le sujet principal,
Ceux qui font aujourd’hui leurs delices de tant de’
romans orduriers, plus dignes d’etre lus dans de mau-
Tom. XI L
 
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