DE L’ESPRIT HUMAIN. 223
cordent tous en ce point, que c’est ä Des-
preaux que la France est, principalement
redevable de la justelFe & de la solidit6
qu’on trouve dans les ecrivains qui ont
suivi Fes regles & ses conseils. Ses enne-
mis ne purent s’emp^cher de convenir, qu’il
avoit donne d’excellens preceptes: ils vou-
lurent seulement lui 6ter la gloire d’en £tre
l’auteur; & ils pretendirent, qu’il n’avoit
fair que traduire la poStique d’Horace. Des-
preaux repondit fort sagement ä cette ac-
cusation. Bien loin, dit-il, 3 de rendre in-
jur es pour injures, ils trouveront bon que je
les remercie ici du soin qu’ils prennent de pti-
blier que ma Poetique eß une traduPlion de la
poetique d’Horace: car puisque, dans mon ou-
vrage, qui eß d’onze Cents vers , il ny en a
pas plus de cinquante ou ßoixante, tout au
plus, imites d’Horace, ils ne peuvent pas fai-
re un plus bei eloge du reße, qu’en le Juppo-
sant traduit de ce grand poete.
Ce qu’il y a de plus beau & de plus in»
struclif dans l’Art poetique de Despr^aux,
c’est qu’en donnant les regles des divers
genres de poelie, il en donne l’exemple.
Ainsi, en dcrivant quel doit Stre le caraH^re
simple & pastoral de l’Idylle, il fait adroi-
tement
3 Pres. de l’art. poetiq.
cordent tous en ce point, que c’est ä Des-
preaux que la France est, principalement
redevable de la justelFe & de la solidit6
qu’on trouve dans les ecrivains qui ont
suivi Fes regles & ses conseils. Ses enne-
mis ne purent s’emp^cher de convenir, qu’il
avoit donne d’excellens preceptes: ils vou-
lurent seulement lui 6ter la gloire d’en £tre
l’auteur; & ils pretendirent, qu’il n’avoit
fair que traduire la poStique d’Horace. Des-
preaux repondit fort sagement ä cette ac-
cusation. Bien loin, dit-il, 3 de rendre in-
jur es pour injures, ils trouveront bon que je
les remercie ici du soin qu’ils prennent de pti-
blier que ma Poetique eß une traduPlion de la
poetique d’Horace: car puisque, dans mon ou-
vrage, qui eß d’onze Cents vers , il ny en a
pas plus de cinquante ou ßoixante, tout au
plus, imites d’Horace, ils ne peuvent pas fai-
re un plus bei eloge du reße, qu’en le Juppo-
sant traduit de ce grand poete.
Ce qu’il y a de plus beau & de plus in»
struclif dans l’Art poetique de Despr^aux,
c’est qu’en donnant les regles des divers
genres de poelie, il en donne l’exemple.
Ainsi, en dcrivant quel doit Stre le caraH^re
simple & pastoral de l’Idylle, il fait adroi-
tement
3 Pres. de l’art. poetiq.