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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0015
XV
PRÉFACE.
antique. Depuis les premiers siècles de notre ère les églises chré-
tiennes ont varié entre deux types seulement : ou bien c'étaient
des basiliques comme celles de l'ancienne Rome, copies elles-mêmes
des basiliques et des temples grecs; ou bien on leur donnait la
forme des grandes salles des Thermes avec leurs voûtes d'arête. Les
voûtes furent d'abord et longtemps en plein cintre; l'arc aigu com-
mença par être une rare exception et ne se développa que très-gra-
duellement. Ainsi les éléments les plus caractéristiques, ceux qui
produisent le plus grand effet et que l'on prétend appartenir en
propre aux constructions gothiques, les dispositions des plans et
des voûtes sont des emprunts faits aux architectures grecque et
romaine, aux premières œuvres qu'elles ont produites ou à celles
qui en dérivèrent immédiatement. On peut en signaler beaucoup
d'autres; ces nobles dépouilles de l'art antique, que les peuples
barbares cherchèrent, à s'approprier pendant sa longue agonie, on
les retrouve dans tous les beaux détails et ornements de l'archi-
tecture gothique : les colonnes posent sur des bases antiques ; leurs
chapiteaux, comme ceux des ordres grecs ou romains, sont ornés de
feuillages, de fleurs, de volutes, de têtes d'hommes ou d'animaux ;
les faîtages des combles, les bords des chéneaux se découpent en
dentelles : les toits sont ornés de riches dessins; sur les murs, des
mosaïques ou des peintures représentent des sujets religieux; l'or
et les couleurs couvrent les moulures, l'azur semé de brillantes
étoiles s'étend sur les voûtes; malheureurement à cette imitation
traditionnelle des formes usitées chez les Grecs, à ces reproductions
de leur système décoratif monumental se mêlent des créations nou-
velles beaucoup moins parfaites lorsqu'elles ne sont pas laides,
bizarres ou obscènes. ^
PRÉFACE.
antique. Depuis les premiers siècles de notre ère les églises chré-
tiennes ont varié entre deux types seulement : ou bien c'étaient
des basiliques comme celles de l'ancienne Rome, copies elles-mêmes
des basiliques et des temples grecs; ou bien on leur donnait la
forme des grandes salles des Thermes avec leurs voûtes d'arête. Les
voûtes furent d'abord et longtemps en plein cintre; l'arc aigu com-
mença par être une rare exception et ne se développa que très-gra-
duellement. Ainsi les éléments les plus caractéristiques, ceux qui
produisent le plus grand effet et que l'on prétend appartenir en
propre aux constructions gothiques, les dispositions des plans et
des voûtes sont des emprunts faits aux architectures grecque et
romaine, aux premières œuvres qu'elles ont produites ou à celles
qui en dérivèrent immédiatement. On peut en signaler beaucoup
d'autres; ces nobles dépouilles de l'art antique, que les peuples
barbares cherchèrent, à s'approprier pendant sa longue agonie, on
les retrouve dans tous les beaux détails et ornements de l'archi-
tecture gothique : les colonnes posent sur des bases antiques ; leurs
chapiteaux, comme ceux des ordres grecs ou romains, sont ornés de
feuillages, de fleurs, de volutes, de têtes d'hommes ou d'animaux ;
les faîtages des combles, les bords des chéneaux se découpent en
dentelles : les toits sont ornés de riches dessins; sur les murs, des
mosaïques ou des peintures représentent des sujets religieux; l'or
et les couleurs couvrent les moulures, l'azur semé de brillantes
étoiles s'étend sur les voûtes; malheureurement à cette imitation
traditionnelle des formes usitées chez les Grecs, à ces reproductions
de leur système décoratif monumental se mêlent des créations nou-
velles beaucoup moins parfaites lorsqu'elles ne sont pas laides,
bizarres ou obscènes. ^