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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0638
608 LIVRE NEUVIÈME. — GHAP. 3.
tiques des temples grecs, les colonnes avec leurs chapiteaux, les
entablements et les couronnements au-dessus. Ce ton, sans doute
opaque dans,les monuments où les matériaux étaient d'une nature
inférieure, n'était peut-être qu'une simple teinte sans épaisseur sur
beaucoup d'édifices où la matière en œuvre pouvait aux yeux des
Grecs avoir une certaine valeur, Quoi qu'il en soit de cette opinion
que les faits contradictoires observés jusqu'ici laissent encore dans le
doute, une couleur était appliquée sur le marbre comme sur la pierre
ou le stuc pour corriger la froideur, la crudité des tons naturels dans
les premiers temps de l'exécution, et empêcher que les années ne les
modifiassent avec toutes les diversités de nuance qui depuis le blanc,
le jaune, le jaune rouge jusqu'au rouge et au noir détruisent absolu-
ment l'unité des masses et des détails de l'architecture. La nuance
dorée, moins éblouissante au soleil que le blanc, moins tranchante
à côté des autres couleurs dont l'emploi sur les monuments est incon-
testable, est aussi apparente sur l'azur du ciel, se détache mieux sur
des nuages clairs ou gris ; c'est enfin celle qui contraste le plus agréa-
blement avec le vert de la végétation. Quelle que fût d'ailleurs parmi
les nuances claires ou foncées du jaune doré celle que choisissait
l'architecte d'un temple, il lui était facile de modifier encore son
effet d'ensemble par le dessein et la couleur des ornements qui se
détachaient sur cette teinte générale et décoraient les divers membres
des colonnes et de l'entablement. C'est ainsi par exemple que dans les
temples dédiés à Bacchus le rouge, qui lui était consacré, devait
dominer dans les ornements et de loin déjà rendre sensible cette con-
sécration, tout en respectant, ce qui était l'essentiel, l'aspect général
des sanctuaires, un premier plan de constructions se détachant en
clair sur un second plan plus foncé.
Les triglyphes sont toujours peints en bleu et les traditions les
plus reculées mentionnent l'application de cette couleur. Les mé-
topes sont rouges ; sur ce ton généralement foncé, employé dès le
principe sans doute pour rappeler les ouvertures qu'elles servaient à
tiques des temples grecs, les colonnes avec leurs chapiteaux, les
entablements et les couronnements au-dessus. Ce ton, sans doute
opaque dans,les monuments où les matériaux étaient d'une nature
inférieure, n'était peut-être qu'une simple teinte sans épaisseur sur
beaucoup d'édifices où la matière en œuvre pouvait aux yeux des
Grecs avoir une certaine valeur, Quoi qu'il en soit de cette opinion
que les faits contradictoires observés jusqu'ici laissent encore dans le
doute, une couleur était appliquée sur le marbre comme sur la pierre
ou le stuc pour corriger la froideur, la crudité des tons naturels dans
les premiers temps de l'exécution, et empêcher que les années ne les
modifiassent avec toutes les diversités de nuance qui depuis le blanc,
le jaune, le jaune rouge jusqu'au rouge et au noir détruisent absolu-
ment l'unité des masses et des détails de l'architecture. La nuance
dorée, moins éblouissante au soleil que le blanc, moins tranchante
à côté des autres couleurs dont l'emploi sur les monuments est incon-
testable, est aussi apparente sur l'azur du ciel, se détache mieux sur
des nuages clairs ou gris ; c'est enfin celle qui contraste le plus agréa-
blement avec le vert de la végétation. Quelle que fût d'ailleurs parmi
les nuances claires ou foncées du jaune doré celle que choisissait
l'architecte d'un temple, il lui était facile de modifier encore son
effet d'ensemble par le dessein et la couleur des ornements qui se
détachaient sur cette teinte générale et décoraient les divers membres
des colonnes et de l'entablement. C'est ainsi par exemple que dans les
temples dédiés à Bacchus le rouge, qui lui était consacré, devait
dominer dans les ornements et de loin déjà rendre sensible cette con-
sécration, tout en respectant, ce qui était l'essentiel, l'aspect général
des sanctuaires, un premier plan de constructions se détachant en
clair sur un second plan plus foncé.
Les triglyphes sont toujours peints en bleu et les traditions les
plus reculées mentionnent l'application de cette couleur. Les mé-
topes sont rouges ; sur ce ton généralement foncé, employé dès le
principe sans doute pour rappeler les ouvertures qu'elles servaient à