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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0669
SCULPTURES. 639,
le teint des deux sexes devait varier très-sensiblement du brun au
blanc comme le représentent les peintures d'Herculanum et de
Pompéi; le sentiment naïf et par cela même exagéré de cette diffé-
rence, puis les ressources fort restreintes d'une palette bien primi-
tive «ont amené les peintres de vases à représenter par le contraste
absolu du noir et du blanc des nuances beaucoup moins tranchées.
Cette manière de distinguer les deux sexes était d'ailleurs trop frap-
pante pour ne pas devenir très-vite un usage traditionnel dont la
constante signification ne laissait subsister aucun doute (1).
La couleur, qui, par suite de la même tradition, complétait dans
les sculptures en pierre et en marbre la distinction des deux sexes,
présentait un contraste moins absolu sans doute, mais toujours assez
tranché auquel devait contribuer le grain du marbre; sans cela il
n'y aurait pas eu de motif pour l'employer. Il fallait donc que les
couleurs claires qui le recouvraient fussent des couches transpa-
rentes sous lesquelles ce grain rendait plus sensible la délicatesse
des chairs et des formes féminines; au contraire sous les couleurs
plus foncées qui recouvraient indistinctement les nus des person^
nages du sexe masculin, dieux, héros ou simples mortels, la diffé-
rence entre le grain de la pierre et celui du marbre disparaissait à
peu près. D'après lès expériences que nous avons faites, les cou~
leurs à la cire donnent dans ce cas encore des résultats merveilleux.
(1) A ce sujet, nous mentionnerons la. peinture de vase déjà citée p. <26 et tirée
des Wasenbilder des K. Mus. zu Berlin, par E.- Gerhardt, PI. \1r qui représente
Hercule combattant deux Amazones. N'est-il pas évident que si, le nom de l'Amazone
ANArOMAXr2 ayant disparu comme celui des deux autres figures, les nus des deux
guerrières eussent été peints du même ton noir que l'Hercule, tout le monde aurait «u
dans cette peinture des guerriers grecs combattant ensemble et n'aurait jamais pu y
reconnaître la. reine des Amazones, Hippotyte, résistant, à l'aide de sa compagne
Andromaque, aux efforts d'Alcide qui veut lui ravir sa ceinture.
le teint des deux sexes devait varier très-sensiblement du brun au
blanc comme le représentent les peintures d'Herculanum et de
Pompéi; le sentiment naïf et par cela même exagéré de cette diffé-
rence, puis les ressources fort restreintes d'une palette bien primi-
tive «ont amené les peintres de vases à représenter par le contraste
absolu du noir et du blanc des nuances beaucoup moins tranchées.
Cette manière de distinguer les deux sexes était d'ailleurs trop frap-
pante pour ne pas devenir très-vite un usage traditionnel dont la
constante signification ne laissait subsister aucun doute (1).
La couleur, qui, par suite de la même tradition, complétait dans
les sculptures en pierre et en marbre la distinction des deux sexes,
présentait un contraste moins absolu sans doute, mais toujours assez
tranché auquel devait contribuer le grain du marbre; sans cela il
n'y aurait pas eu de motif pour l'employer. Il fallait donc que les
couleurs claires qui le recouvraient fussent des couches transpa-
rentes sous lesquelles ce grain rendait plus sensible la délicatesse
des chairs et des formes féminines; au contraire sous les couleurs
plus foncées qui recouvraient indistinctement les nus des person^
nages du sexe masculin, dieux, héros ou simples mortels, la diffé-
rence entre le grain de la pierre et celui du marbre disparaissait à
peu près. D'après lès expériences que nous avons faites, les cou~
leurs à la cire donnent dans ce cas encore des résultats merveilleux.
(1) A ce sujet, nous mentionnerons la. peinture de vase déjà citée p. <26 et tirée
des Wasenbilder des K. Mus. zu Berlin, par E.- Gerhardt, PI. \1r qui représente
Hercule combattant deux Amazones. N'est-il pas évident que si, le nom de l'Amazone
ANArOMAXr2 ayant disparu comme celui des deux autres figures, les nus des deux
guerrières eussent été peints du même ton noir que l'Hercule, tout le monde aurait «u
dans cette peinture des guerriers grecs combattant ensemble et n'aurait jamais pu y
reconnaître la. reine des Amazones, Hippotyte, résistant, à l'aide de sa compagne
Andromaque, aux efforts d'Alcide qui veut lui ravir sa ceinture.