DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0668
1638 LIVRE NEUVIÈME. — CHÀP. 8.
Mais cette coloration, qui complétait l'effet que les sculpteurs
grecs attendaient de leurs œuvres, n'était ni une imitation servile des
couleurs naturelles, ni, au moins à la belle époque, un système de
teintes plates et conventionnelles, puisque des peintres renommés,
comme Nicias, l'appliquaient aux statues de sculpteurs non moins
illustres, tels que Praxitèle, et que ceux-ci attribuaient à eette
coopération une sï grande influence sur la valeur de leurs œuvres.
We peut-on passe faire une vague idée de ce système par la manière
dont était traitée la chevelure? On ne la recouvrait pas d'une teinte
uniforme, mais les boucles saillantes ressortaient en ton clair, quel-
quefois en or sur la masse des cheveux: applique par une tradition
de l'antiquité encore aux œuvres d'art des XIIIe et XIVe siècles,
ce système, qui laisse à l'ensemble son ton local et détaille en or les
cheveux presque un par un, produit une admirable légèreté dans
les masses, une magique transparence dans les détails (1). On
conçoit, par l'habileté qu'exigeait l'exécution de cet accessoire, ce
que demandait la figure elle-même.
Aux métopes du temple R, exécutées cependant avec une pierre
plus fine que celle du temple, les nus des figures de femmes étaient
rapportés en marbre blanc de Grèce. Cet emploi ainsi spécialisé
d'une matière rare et coûteuse en Sicile jette à notre avis un peu
de clarté sur le mode d'application par les Grecs de quelques-unes
de leurs couleurs.
On se rappelle que, dans d'innombrables peintures de vases sur
fond clair, les nus des femmes sont partout blancs et leurs vêlements
généralement noirs, tandis que chez les hommes les nus et les
vêtements sont indistinctement du même ton noir. Le caractère
archaïque de beaucoup de ces peintures prouve la haute antiquité
fle cet usage conventionnel. Sous T'influence du climat, d'une vie
tout extérieure pour les hommes, tout intérieure pour les femmes,
(1) Voir Arch. polychrome, PI. '14, F. ï et V.
Mais cette coloration, qui complétait l'effet que les sculpteurs
grecs attendaient de leurs œuvres, n'était ni une imitation servile des
couleurs naturelles, ni, au moins à la belle époque, un système de
teintes plates et conventionnelles, puisque des peintres renommés,
comme Nicias, l'appliquaient aux statues de sculpteurs non moins
illustres, tels que Praxitèle, et que ceux-ci attribuaient à eette
coopération une sï grande influence sur la valeur de leurs œuvres.
We peut-on passe faire une vague idée de ce système par la manière
dont était traitée la chevelure? On ne la recouvrait pas d'une teinte
uniforme, mais les boucles saillantes ressortaient en ton clair, quel-
quefois en or sur la masse des cheveux: applique par une tradition
de l'antiquité encore aux œuvres d'art des XIIIe et XIVe siècles,
ce système, qui laisse à l'ensemble son ton local et détaille en or les
cheveux presque un par un, produit une admirable légèreté dans
les masses, une magique transparence dans les détails (1). On
conçoit, par l'habileté qu'exigeait l'exécution de cet accessoire, ce
que demandait la figure elle-même.
Aux métopes du temple R, exécutées cependant avec une pierre
plus fine que celle du temple, les nus des figures de femmes étaient
rapportés en marbre blanc de Grèce. Cet emploi ainsi spécialisé
d'une matière rare et coûteuse en Sicile jette à notre avis un peu
de clarté sur le mode d'application par les Grecs de quelques-unes
de leurs couleurs.
On se rappelle que, dans d'innombrables peintures de vases sur
fond clair, les nus des femmes sont partout blancs et leurs vêlements
généralement noirs, tandis que chez les hommes les nus et les
vêtements sont indistinctement du même ton noir. Le caractère
archaïque de beaucoup de ces peintures prouve la haute antiquité
fle cet usage conventionnel. Sous T'influence du climat, d'une vie
tout extérieure pour les hommes, tout intérieure pour les femmes,
(1) Voir Arch. polychrome, PI. '14, F. ï et V.