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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0478

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448 LIVRE SEPTIÈME. — CHAP. 15.

CHAPITRE QUINZIÈME.

PROFILS.

Dans les profils des moulures on retrouve encore les mêmes prin-
cipes qui guidaient les artistes grecs dans les proportions de leurs
temples. Pour faire la part du sentiment individuel, ils ne croyaient

nombre cubique 216 qui renfermait les préceptes de Pythagore et de ses élèves. Ce
chiffre représenterait, suivant M. Henszlmann, le nombre de tons musicaux connus des
anciens, formant 9 octaves de 24 tons chacune puisqu'ils avaient nos tons et demi-tons
et en plus des quarts de tons; comme, d'après lui, les tons musicaux seraient entre eux
dans des rapports cubiques analogues à ceux des triangles ci-dessus mentionnés, l'im-
portance, incomprise par Vitruve, du nombre 6 et de sa puissance cubique 216 était
justement attribuéepar Pythagore aux rapports cubiques des proportions naturelles en
musique, en architecture, partout où devait régner l'harmonie, et au chiffre qui repré-
sentait la somme de- ces rapports.

Sans rien préjuger sur cette partie de la question, il semble cependant que s'il y a eu
originairement des théories de ce genre, elles n'ont jamais été franchement pratiquées.
Celle-ci est très-contestable et les objections ne manquent pas aux énoncés deM. Henszl-
mann. Et d'abord l'unité d'échelle de chaque temple; pourquoi serait-ce la largeur de
la cella, la partie dont la proportion est la.plus indéterminée? Du reste toute autre unité
conviendrait aussi bien, conviendrait même mieux; en refaisant les analyses on constate
naturellement que plus l'unité est grande, plus les termes de l'échelle qui ont dû consti-
tuer les diverses proportions des temples sont petits, moins ils présentent de différence
entre eux et par suite entre eux et les résultats que donnent les proportions retrouvées,
plus par conséquent on peut se croire près de la vérité.

M. Henszlmann reconnaît tout le premier que cette méthode ne pouvait être qu'un
instrument et que si les architectes de l'antiquité n'avaient pas su s'en servir, il serait
resté muet : on pourrait plutôt lui reprocher d'être confus parce qu'il donnait trop de
sons; en effet l'artiste peu sûr de lui-même qui aurait voulu y chercher la confirmation
de ses esquisses — c'était la seule manière un peu pratique de l'employer, —aurait hé-
sité entre toutes les valeurs qu'il lui présentait, puisque la même partie de chaque temple
est presque toujours le résultat d'un terme différent de l'échelle et que souvent on peut
choisir entre deux termes également rapprochés.

M. Aurès, dans sa Nouvelle théorie du module, ouv.cit., cherche à prouver que le mo-
dule dont parle Vitruve est le module moyen de la colonne, celui pris au milieu de sa
hauteur. Nous avons montré dans la description des temples siciliens que la conformité
de rapports trouvée par M. Aurès pour quelques temples grecs et surtout romains n'existe
nullement pour les temples siciliens.
 
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