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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0477

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OPÉRATION DU TRACÉ D'UN TEMPLE. 447

le croire, c'est ainsi qu'ont procédé les artistes anciens. D'un rapport
à peu près constant pour les masses ils déduisaient d'autres rapports
de détail, puis une commune mesure qui servait à déterminer
quelques-uns d'entre eux. La marche indiquée nous paraît d'autant
plus conforme à la réalité des faits qu'elle explique : comment en
théorie on pouvait dire que le module servait pour toutes les pro-
portions des temples, — facteur d'une valeur en proportion avec
d'autres, il devenait facteur de celles-ci —; comment dans la réalité
il n'en est pas tout à fait ainsi, parce que pour arriver à ce résultat il
aurait fallu dans l'application de tous les rapports une exactitude
absolue incompatible avec l'esprit de l'architecture grecque, et
d'autant plus rigoureuse que le module était dérivé d'une pro-
portion secondaire ou, pour mieux dire, n'avait pas été appliqué
directement à la détermination de toutes les proportions (1).

(1) M. E. Henszlmann a fait un très-grand et minutieux travail sur ia théorie des pro-
portions, intitulé : Méthode des proportions {dans l'architecture égyptienne, dorique et
du moyen âge, 1 vol. in-4°de planches, 1 vol. in-4° de texte, Paris, 1860.

Etant donné, dit-il, un cube quelconque et dans ce cube le triangle formé par un
des côtés du cube, la diagonale adjacente d'une de ces faces et l'hypoténuse ou dia-
gonale du cube qui joint les deux côtés précédents, on peut construire : 1° une série de
triangles croissants semblables à celui-ci en prenant pour grands côtés de l'angle droit
les hypoténuses de chaque triangle précèdent; 2° une série de Iriangles décroissants
en prenant pour hypoténuses les grands côtés de chaque triangle précèdent ; 3° enfin
des triangles dérivés de ceux-ci en prenant successivement pour grands et petits
côtés de l'angle droit de ces nouvelles figures les doubles, les moitiés et les quarts des
grands et petits côtés des deux premières séries. Les grands et les petits côtés de tous ces
triangles constituent une suite de valeurs et c'est dans ces valeurs, continue M. Henszl-
mann que les anciens ont cherché et trouvé les proportions de toutes les parties de tous
les membres de leur architecture.

Pour chaque édifice ils auraient construit cette espèce d'échelle dont l'unité, c'est-à-
dire le côté du cube ou petit côté du triangle fondamental, serait pour les temples la
largeur de la cella dans œuvre.

Les hommes ont pendant longtemps attribué des proportions surnaturelles à certains
nombres ou à quelques expressions géométriques. Il y a donc tout lieu de croire que
les sages de l'antiquité professèrent des doctrines du genre de celle-ci ; mais il est très-
probable aussi que par leur obscurité ou la difficulté de leur application elles cessèrent
bientôt d'être en usage : on continua d'en parler, mais sans trop savoir ce que l'on di-
sait, absolument comme Vitruve, dans la préface de son Livre V, semble parler du
 
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