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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0479
PROFILS. — CHAPITEAUX DORIQUES. 449
pas devoir sacrifier ni l'unité ni l'harmonie auxquelles ils s'effor-
çaient de satisfaire, non-seulement dans un même monument, mais
bien plus dans tous ceux d'une môme époque. Ce respect de la tra-
dition ne les empêchait pas de modifier quand ils le croyaient
nécessaire ; mais c'était avec une sage lenteur et ce respect, le soin,
l'étude avec lesquels ils travaillaient, ont valu à leurs œuvres l'ad-
miration de tous les siècles qui les ont suivis.
§ 1. — Profils des chapiteaux doriques.
La partie la plus importante du chapiteau dorique est l'échiné.
Dans le chapiteau primitif en bois, l'échiné était formée d'un mor-
ceau de bois cylindrique fendu, dont le profil est naturellement un
segment de cercle : on retrouve dans les plus anciens chapiteaux en
pierre de Métaponte, des temples T et D, un profil très-courbe, on
pourrait dire ventru, PI. 88 ; ce profil est encore courbe mais se rap-
proche de plus en plus de la ligne droite aux temples 6'et S, puis
successivement aux temples de Corinthe, de Psesium ; tout en restant
encore courbe, il se relève extrêmement aux temples de Diane à
Eleusis, de Jupiter à Olympie ; enfin, dans tous les autres temples de
Grèce et de Sicile, ce n'est plus qu'une ligne droite tantôt légèrement
arrondie au sommet et terminée par un mince listel très creux, dont
le noir sépare pour l'œil l'échiné de l'abaque, tantôt sans arrondi,
et dans ce cas la séparation des deux parties n'est plus indiquée que
par le listel. Dans les temples de la Sicile où la saillie de l'abaque
sur le fût de la colonne est beaucoup plus grande que dans ceux de
la Grèce, le profil de l'échiné est conséquemment beaucoup plus
incliné ; dans les premiers il se rapproche de l'horizontale, dans les
seconds de la verticale. Au temple de Némée et dans les édifices des
époques postérieures, le profil de l'échiné se courbe de nouveau et
on peut suivre dans ces monuments la transition du chapiteau grec
au chapiteau romain.
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pas devoir sacrifier ni l'unité ni l'harmonie auxquelles ils s'effor-
çaient de satisfaire, non-seulement dans un même monument, mais
bien plus dans tous ceux d'une môme époque. Ce respect de la tra-
dition ne les empêchait pas de modifier quand ils le croyaient
nécessaire ; mais c'était avec une sage lenteur et ce respect, le soin,
l'étude avec lesquels ils travaillaient, ont valu à leurs œuvres l'ad-
miration de tous les siècles qui les ont suivis.
§ 1. — Profils des chapiteaux doriques.
La partie la plus importante du chapiteau dorique est l'échiné.
Dans le chapiteau primitif en bois, l'échiné était formée d'un mor-
ceau de bois cylindrique fendu, dont le profil est naturellement un
segment de cercle : on retrouve dans les plus anciens chapiteaux en
pierre de Métaponte, des temples T et D, un profil très-courbe, on
pourrait dire ventru, PI. 88 ; ce profil est encore courbe mais se rap-
proche de plus en plus de la ligne droite aux temples 6'et S, puis
successivement aux temples de Corinthe, de Psesium ; tout en restant
encore courbe, il se relève extrêmement aux temples de Diane à
Eleusis, de Jupiter à Olympie ; enfin, dans tous les autres temples de
Grèce et de Sicile, ce n'est plus qu'une ligne droite tantôt légèrement
arrondie au sommet et terminée par un mince listel très creux, dont
le noir sépare pour l'œil l'échiné de l'abaque, tantôt sans arrondi,
et dans ce cas la séparation des deux parties n'est plus indiquée que
par le listel. Dans les temples de la Sicile où la saillie de l'abaque
sur le fût de la colonne est beaucoup plus grande que dans ceux de
la Grèce, le profil de l'échiné est conséquemment beaucoup plus
incliné ; dans les premiers il se rapproche de l'horizontale, dans les
seconds de la verticale. Au temple de Némée et dans les édifices des
époques postérieures, le profil de l'échiné se courbe de nouveau et
on peut suivre dans ces monuments la transition du chapiteau grec
au chapiteau romain.
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