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Hulin de Loo, Georges
Heures de Milan: troisième partie des Très-Belles Heures de Notre-Dame enluminées par les peintres de Jean de France, Duc de Berry et par ceux du Duc Guillaume de Bavière ...; vingt-huit feuillets historiés reproduits d'après les originaux de la Biblioteca Trivulziana a Milan — Bruxelles [u.a.], 1911

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.42561#0034
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A propos du « Parement de Narbonne », on a déjà mis en avant, avec
une certaine vraisemblance, mais sans arguments décisifs, le nom du peintre en
titre du Roi : Jehan d’Orléans, que tous les documents d’archives concordent à
nous montrer comme une personnalité de premier rang.
Malheureusement, il n’est pas aisé de déterminer jusqu’à quel moment il
vécut, et cela par suite d’une regrettable homonymie. En effet, on le confond
facilement avec Jehan Grangier ou Granchier, dit d’Orléans, qui fut peintre du
duc de Berry et appartenait à la génération suivante. MM. de Champeaux et
Gauchery sont, notamment, tombés dans cette confusion. Il serait intéressant
d’établir la date de la mort du premier Jehan d’Orléans.
Il est fort possible, d’ailleurs, qu’il faille songer à un autre peintre dont
les rapports avec le duc de Berry sont connus : Etienne Lannelier ou Lenglier,
son peintre et valet de chambre dès 136g, encore cité comme tel en iSçi, dont le
varlet, l’aide, Guillemin Deschamps, fut aussi dès 1374 qualifié « painctre de
Mgr. à Mehun » et paraît s’être ensuite établi comme libraire et relieur à Paris
(1395-1405). Ce dernier est alors cité comme ayant enluminé des manuscrits,
livrés au duc d’Orléans (1). L’identification de ces manuscrits permettrait peut-être
de trancher la question.
*
* *

Groupe B
(vers 1402-1405)
L’enlumineur dont nous avons à nous occuper maintenant n’a pas longue-
ment travaillé au manuscrit. Nous ne'pouvons lui attribuer, avec certitude, que
deux feuillets, l’un et l’autre dans le fragment de Milan ; à savoir, les planches VI
et VII de ce fragment.
Le feuillet de la planche VI était un de ceux qu’Abis avait préparés, et dont
seul le tableau était resté en blanc. Le peintre B y représenta la « Nativité de
Notre-Seigneur ». La scène est figurée dans une grotte ; la Vierge est agenouillée
devant l’Enfant.
Le feuillet de la planche VII, au contraire, ne portait aucune décoration
préalable. L’artiste B n’y peignit que le tableau, qui représente la « Pentecôte».
Le nombre si restreint des illustrations dues à ce peintre prouve qu’il s’est
agi seulement d’un essai. Sans doute, le duc de Berry n’aura pas été satisfait de
son travail.
Le style de l’artiste B se rattache encore aux traditions du xive siècle,
notamment pour les draperies, les terrains, etc. Mais il ne possède déjà plus la
même science du dessin : les traits du visage sont asymétriquement placés. Le

(1) A. de Champeaux et P. Gauchery : Les travaux d’Art exécutés pour Jean de France duc de Berry (Paris,
Honoré Champion 1894) — p. 10g.
 
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