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Hulin de Loo, Georges
Heures de Milan: troisième partie des Très-Belles Heures de Notre-Dame enluminées par les peintres de Jean de France, Duc de Berry et par ceux du Duc Guillaume de Bavière ...; vingt-huit feuillets historiés reproduits d'après les originaux de la Biblioteca Trivulziana a Milan — Bruxelles [u.a.], 1911

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.42561#0084
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Les personnages sont éclairés d’une lumière sourde ; toutes les couleurs sont
étouffées et harmonisées de la façon la plus naturelle. Les fenêtres, ici aussi, étaient
éclairées par des feuilles d’argent, qui ont malheureusement noirci.
Lettre r. — Jésus-Christ au Jugement dernier. — g.
Jésus-Christ est assis sur l’arc-en-ciel, avec le globe sous les pieds; il montre ses
plaies. Le ciel, derrière lui, est bleu et riant du côté de sa droite, noir et déchiré par
des éclairs du côté de sa gauche. En bas, quelques bienheureux ressuscitent, et des
damnés sont précipités en enfer.
Bas-de page. — Bénédiction d'une fosse au cimetière. — G (le présumé Hubrecht van Eyck).
Dans un cimetière aux nombreuses tombes, surmontées de croix, s’avance un
cortège de dextre à senestre. En tête, quatre religieux s’éloignent en chantant ; puis
vient le prêtre qui plonge son goupillon dans le seau d’eau bénite porté par son acolyte.
A quelques pas suivent deux hommes et une femme en deuil, les visages cachés par
leurs capuchons.
Les figures se détachent sur le parchemin nu, et sont si bien mises en rapport
de valeurs avec celui-ci qu’il donne l’aspect exact d’un ciel gris et pluvieux. Le sol
est tout pointillé de petites taches de couleurs variées.
FOLIO 118 RECTO — PLANCHE XXII.
Tableau. — L'Invention de la sainte Croix par l'impératrice sainte Hélène. — g (le présumé
Hubrecht van Eyck).
Dans ce sujet historique, le peintre se sent moins à l’aise que dans la représentation
de scènes qui lui sont plus familières. Néanmoins la peinture est indubitablement de G,
bien que ce soit celle de ses œuvres où se remarquent le plus d’archaïsmes.
Le paysage est construit suivant les principes qu’il avait adoptés pour rendre la
perspective : ondulations de terrains se profilant les unes sur les autres. Cette structure
se retrouve dans VAdoration de l’Agneau comme dans le Calvaire de Berlin, etc. A
l’arrière-plan se dresse sur un tertre la masse sombre d’un château fort, tandis qu’à
l’horizon brillent les édifices d’une ville éclairée par le soleil. Le ciel bleu est chargé
de lourds nuages comme dans le tableau du duc Guillaume au bord de la mer (planche
XXXVII, Turin) : gros cumuli blancs fortement ombrés, et strati sombres. Les person-
nages principaux sont éclairés quelque peu à contre-jour, comme l’artiste aime à le faire.
Le terrain creusé, où se découvrent les croix, encore à moitié enfouies, est traité de
façon caractéristique de sa main, aussi bien que les visages, les cheveux, les étoffes,
l’herbe (pointillée), etc.
L’un des ouvriers qui creusent le sol a les pommettes et la mâchoire construites
tout à fait de la même façon que la femme qui tend saint Jean nouveau-né à sa mère,
dans la planche XX.
On remarque aussi les épaules tombantes des personnages et les bras trop courts
de sainte Hélène.
Les vêtements sont discrètement relevés de dorures en certains endroits : cou-
ronne et manches d’Hélène, collier, sceptre et ceinture du personnage suivant, masse,
boutons et caractères inscrits sur le bord inférieur du vêtement du troisième. Parmi
les couleurs on relève la nuance de laque pourprée qu’affectionne le présumé Hubrecht,
et qu’on retrouve dans presque toutes ses peintures.
On remarquera que le vieillard à barbe blanche, vu de face, porte la même coiffure
fourrée qui couvre la tête du personnage considéré à tort ou à raison comme portrait
de Hubrecht dans le volet de V Adoration de VAgneau. Cette coiffure se retrouve au
bas-de-page. — Le dignitaire placé derrière sainte Hélène porte les manches-poches,

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