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Journal des beaux-arts et de la littérature — 13.1871

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https://doi.org/10.11588/diglit.18908#0058
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à une même discipline ; arriver à une belle
émission, à une prononciation correcte, à
l’accentuation nécessaire, n’est faisable que
par un excellent musicien, un chanteur
consommé, et, par dessus tout, un homme
de goût, ayant l’intelligence du grand art.
La Société de musique a trouvé tout cela
dans M. Henri Warnots, et, à M. Henri
Warnots, revient véritablement l’honneur
de la soirée. Cependant au concert il s’est
effacé, laissant seul en évidence M. Àd.
Samuel, qui avait la direction de toute l’exé-
cution.

Mais M. Ad. Samuel portait seul par là
le poids de la responsabilité devant le pu-
blic. Et bien qu’il soit homme à accepter
de ces situations et à en triompher, il ne
fallait que peu de chose pour qu’on s’en prît
à lui. Nous avons dit avec quel soin les
chœurs avaient été préparés, façonnés par
son collègue ; l’orchestre était son affaire.
Mais il n’avait pas été libre lui, de faire
autant de répétitions qu’il l’aurait voulu, et,
si l’orchestre a été un peu rebelle, par
moments, la cause en est dans cette circon-
stance que le nombre des répétitions a été
insuffisant pour les instrumentistes. La
Société de musique qui a, je le sais, la volonté
de bien faire et d’absolument bien faire,
n’hésitera pas désormais à s’imposer de ce
chef tous les surcroîts de sacrifices qui
seraient réclamés.

Les solos ont été chantés par Meile Hamae-
kers, de l’opéra de Paris (Dalila) ; Mlle
Asman, de Barmen (Micah) ; Mr Warnots
(Samson) et Agnesi, du théâtre italien (Ma-
noah). Avec un tel concours de talents,vous
comprenez !

Voilà la part des artistes. Mais il importe,
il est juste de dire tout ce qui est dû, dans
le succès, à cette phalange de chanteurs, à
ces deux cent cinquante choristes amateurs,
aux dames surtout, les dames qui ont été si
vaillantes et si dévouées jusqu’au bout.

Eussiez-vous cru, il y a quelques années,
que nos femmes, nos filles, nos sœurs, con-
sentiraient jamais à monter sur une estrade,
en plein public, par amour désintéressé de
l’art ? En Allemagne, cela est de tradition,
cela est reçu ; mais ici,il restait un préjugé.
Eh bien, le Rubicon est franchi. Désormais,
les solennités du genre de celles dont je
vous rends compte — un peu trop sommai-
rement — sont possibles, grâce à l’exemple
donné par les dames qui font partie de la
Société de musique et à qui l’on ne saurait
adresser trop de félicitations.

J’ai sous les yeux, mon cher Directeur,
une suite de seize estampes (la Passion de
Jésus-Christ), d’Albert Durer, reproduites

par la phototypie (procédé Woodbury), et
sortant des presses de la maison Simonau
et Toovey. Vous connaissez l’œuvre origi-
nale. La reproduction en est fidèle et inté-
ressante.

La même maison a obtenu l’autorisation
de publier toute la collection de gravures
appartenant au duc d’Arenberg. Il y a là des
choses précieuses. Voilà donc les curiosités
iconographiques mises à la portée de tout
le monde. Vous le savez, le grand avantage
du système, c’est qu’il rend les objets avec
la précision de la photographie, et qu’il per-
met de tirer à un nombre considérable d’ex-
emplaires. E. G.

JEAN JOSEPH RAEPSAET.

Dans une des dernières séances de la
Chambre des Représentants, un honorable
député de la Flandre Orientale, M. Thien-
pont, a fait ressortir en termes simples et
touchants, la carrière d’un de nos historiens
les plus méritants et vis-à-vis duquel le pays
a manqué de reconnaissance. 11 s’agit de
Jean Joseph Raepsaet, auteur, pour les étu-
des historiques flamandes, d’un mouvement
qui ne s’est pas encore ralenti et auquel on
doit une situation très prospère sous ce rap-
port. Il suffit de jeter un coup-d’œil sur les
œuvres importantes et nombreuses de cet
écrivain, pour se faire une idée de ce qu’on
lui doit. Or, la gratitude officielle et privée
est restée muette comme elle l’est restée pour
Liévin Bauwens et autres encore, tandis que
le bronze de nos statues a été prodigué ré-
cemment à des mémoires qu'il ne nous
appartient pas de discuter. Il est bien temps
que l’heure de la justice sonne au cadran
patriotique de la nation. C’est à ce titre que
nous reproduisons, en y applaudissant, les
paroles de M. Thienpont.

« Je me crois autorisé à attirer l’attention
du gouvernement sur une de ces illustra-
tions à laquelle le pays doit une dette de
reconnaissance.

» Jean Joseph Raepsaet, vous le recon-
naîtrez avec moi, messieurs, est un homme
dont la mémoire est cl restera honorée en
Belgique.

» 11 a plus d’un titre à notre admiration.
Ses nombreux ouvrages portent tous le ca-
chet d’une science profonde et d’une remar-
quable rectitude de jugement. Quelle luci-
dité d’esprit, quel travail persévérant n’a-t-il
pas fallu pour porter, comme il l’a fait, la
lumière au milieu du chaos de nos lois an-
ci en n es ?

» Historien distingué, profond juriscon-
sulte, il eut aussi le mérite éminent de

rendre à sa patrie les plus signalés services.

» Ni la prison, ni l’exil n’ont pu le détour-
ner de ses devoirs, ébranler ses convictions,
abattre son courage.

» à ivant à une époque de troubles, en
pleine tourmente révolutionnaire, il parcou-
rut avec honneur les phases si variées d’une
vie longue et agitée, en la consacrant tout
entière, et avec désintéressement, au service
de sa patrie.

» Aussi, en 1790, les Etats de Flandre, se
considérant comme investis des droits de
souveraineté,lui donnèrent-ils, au nom de la
patrie, un témoignage de haute considéra-
tion et de reconnaissance, en tenant sur les
fonts baptismaux un de ses fils auquel les
illustres parrains imposèrent les prénoms de
Léo Fidelis.

» Ce fils est devenu un homme respecta-
ble et respecté de toute la ville d’Audenarde,
où il vit encore.

» Jean Joseph Raepsaet, quelques heures
avant sa mort, répétait en souriant à ceux
qui l’entouraient, qu’il ne craignait rien. «J’ai
servi Dieu, dit-il, j’ai servi ma patrie, j’ai
travaillé pour mes enfants (de seize il en
laissait dix en vie), je pars sans crainte.

» Dieu n’aura pas oublié son serviteur ;
mais jusqu’à ce jour, la patrie a peu songé
au sien. »

« Espérons que le gouvernement aussi
voudra bien s’en préoccuper et qu’il ne tar-
dera pas à payer à cet illustre citoyen un
tribut de reconnaissance bien mérité.

» Ce n’est pas à la commune où il est né,
où il a vécu, à prendre l’initiative. Raepsaet
est une gloire nationale ; c’est à la nation à
revendiquer l’honneur de lui ériger un mo-
nument. »

LE MUSÉE D’ANVERS.

(Un étranger de passage à Anvers, nous
transmet sur sa visite au Musée de cette
ville, une lettre que nous croyons devoir
insérer à cause des observations pratiques
qu’elle contient.)

Monsieur le Rédacteur,

J’ai eu l’ineffable satisfaction de visiter
tout dernièrement le beau Musée des ta-
bleaux anciens et modernes de la ville d’An-
vers. Je pense payer la dette de la recon-
naissance à cette belle ville où j’ai eu
tant de jouissances artistiques, en vous
priant de vouloir bien insérer dans votre
Journal quelques observations que voici :

De fort beaux tableaux d’un maître pour
lequel votre pays ne me paraît pas avoir
toute la considération qu’il mérite, sont
gâtés. J’entends parler d’Erasme Quellin,
 
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